Le taux de ponctualité des trains CFL s’est érodé entre 2014 et 2015. Une saturation du réseau et des infrastructures sous-dimensionnées constituent les principales sources de retards.
Le sujet a fait l’objet d’une question a été posée par voix parlementaire au ministre du Développement durable et des infrastructures, au regard des récents résultats publiés par les CFL. François Bausch a ainsi confirmé que le taux de ponctualité des trains voyageurs a subi une « régression », passant de 92,6% en 2014 à 90,9% en fin d’année 2015.
Ponctualité soumise aux retards des pays voisins
Plusieurs raisons sont mises en avant par le ministre pour expliquer cette régression, parmi lesquelles un nombre croissant d’usagers sur la dernière décennie : ils étaient 22,5 millions l’an dernier. Une croissance qui implique d’augmenter l’offre de transport et de créer des arrêts supplémentaires, conduisant de fait à « une saturation progressive du réseau ferré national ».
Réseau ferré dont « les nœuds ferroviaires les plus importants » sont les gares de Luxembourg et de Bettembourg. Par conséquent, les retards qui y sont générés se répercutent logiquement sur l’ensemble des lignes. Ces deux gares sont également le point d’arrivée de trains transfrontaliers, lesquels « importent » leurs retards pris au départ des pays voisins. C’est en effet la ligne 90, Nancy-Luxembourg, qui a cumulé le plus de retards en 2015 avec un taux de ponctualité de moins de 87%. Les trains les plus touchés ont été les Thionville-Luxembourg de 7h27 et de 7h50. A noter que la ligne 80 aujourd’hui supprimée, Thionville-Longwy via Bettembourg, était particulièrement affectée par des retards quotidiens.
Autre raison qui permet de comprendre la saturation du réseau, le fait que les trains voyageurs et ceux de fret circulent sur les mêmes lignes.
De grands chantiers pour adapter le réseau
Autant d’ « éléments qui soulignent la nécessité d’augmenter la capacité de l’infrastructure ferroviaire », d’après François Bausch. Pour ce faire, de grands chantiers sont sur les rails. Après le doublement déjà effectif de la voie Pétange-Luxembourg, d’autres constructions devraient soulager le réseau à l’avenir dont le nouveau viaduc du Pulvermühle qui allègera les lignes 10 Luxembourg-Troisvierges et 30 Luxembourg-Wasserbillig, « ligne dont la capacité sera augmentée par la mise à double voie du tronçon de voie entre Luxembourg et Sandweiler ».
Très attendu également à Luxembourg-ville d’ici 2017, l’arrêt Pfaffenthal-Kirchberg et son funiculaire qui permettra de rejoindre le quartier d’affaires de la capitale et la Ville-Haute sans transiter par la gare centrale. Celle-ci justement aura droit à une extension comprenant deux quais supplémentaires, mais pas avant l’horizon 2021. Le ministre cite en outre la nouvelle ligne entre Luxembourg et Bettembourg, via la plateforme multimodale, et l’aménagement d’un troisième quai en gare d’Ettelbruck.
Des solutions qui amélioreront sans aucun doute la capacité du réseau ferré luxembourgeois. Lequel doit toutefois actuellement absorber une autre source de retards : les perturbations liées aux travaux…
Le Quotidien