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Reseacher’s Days : « Le scientifique doit émerveiller et éveiller »


Fabrice Riblet sait parfaitement capter l'attention de son auditoire avec un côté "savant fou" rigolo ! (Photo : Pablo Chimienti).

La Rockhal a accueilli ce week-end la 6e édition des Researchers’ Days. Où l’on a croisé Fabrice Riblet, un docteur en science du collectif Jardin Expérimental ! Ces explications sont comme un show, le public est captivé et en redemande…

Vous dites à votre public que « les gens préfèrent les magiciens aux scientifiques »… Est-ce que la science, c’est de la magie ?

Fabrice Riblet : La magie est belle, il faut donc la garder. Mais c’est la magie qui est de la science et non l’inverse. C’est bien que la science garde sa part de magie, mais elle doit avant tout expliquer. Le magicien doit juste émerveiller, le scientifique a une responsabilité supplémentaire, il doit émerveiller et éveiller.

Cela fait des heures que vous faites, quasiment sans pause, votre show sur la science. Peut-on parler de vous comme d’un scientifique bonimenteur ?

Je me définis comme un agitateur de curiosité. Je crois que je suis né comme ça. Le problème, quand on est scientifique c’est qu’on est souvent, et je le dis sans méchanceté, un peu autiste dans l’âme. Dans le sens où on n’est pas communicant, on est austère. On n’est pas dans le partage, puisqu’on est dans sa recherche hyper-spécifique. Mais les communicants ne sont pas forcément de bons scientifiques. Donc, si on laisse la communication scientifique à des communicants, il va y avoir des erreurs scientifiques. Si on la laisse à des scientifiques purs et durs, on aura des problèmes de communication. Il faut donc créer une interface entre les deux. Et j’ai voulu être un de ces entre-deux. C’est comme ça qu’est né le Jardin expérimental.

Science, onirisme, poésie, humour

De quoi s’agit-il ?

C’est une structure faite de science, d’onirisme, de poésie et d’humour à travers laquelle nous créons un certain nombre d’émissions télé comme Ramène ta science, des conférences, des formations, des ateliers, des spectacles… On cherche, en résumé, toutes les interfaces possibles qui nous permettent de faire de la science et de l’art. Car on ne veut pas dissocier les deux.

Pour rendre la science populaire ?

On nous dit toujours qu’il faut ramener la science au centre du débat, mais en fait, elle y est déjà! La seule chose, c’est de faire en sorte que les gens ouvrent les yeux. Ici aux Researchers’ Days, je ne travaille pas avec des choses complexes, je travaille avec des choses que tout le monde a : un chou rouge, des billes, des bouteilles en plastique, une pompe à vélo, etc. Dans tous les pays du monde, on casse un œuf du même côté. Il doit bien y avoir une raison, non? Les gens peuvent faire de la science avec ce qu’ils ont chez eux! C’est ça l’idée du Jardin expérimental : aider les gens à prendre en main leur côté scientifique. Tout le monde fait de la science tous les jours, sans le savoir! Notre travail est de le leur rappeler et de trouver le moyen, amusant, intelligible et qui ne soit pas faux scientifiquement, de l’expliquer. Il faut trouver le mi-chemin entre les livres pour enfants et les publications scientifiques.

Comment trouvez-vous ces Researchers’ Days ?

Je suis un habitué ici. L’organisation est toujours parfaite. L’équipe de Sonia Ramos fait vraiment du super travail.

Entretien avec Pablo Chimienti

Plus de renseignements sur le jardin expérimental ici.