Tout au long de l’année, nous vous avons fait découvrir des produits locaux, 100% “made in Lux”, aux quatre coins du pays. Et si ces produits se retrouvaient sur votre table pour ce réveillon?
Avec la crise sanitaire mais aussi environnementale, le rapport à la nourriture a abordé un virage au Luxembourg, comme dans d’autres pays. La dernière étude TNS Ilres, dévoilée en mars dernier est sans appel : 98 % des consommateurs achètent des produits en provenance du Luxembourg, les jugeant de bonne qualité et respectant la sécurité alimentaire.
Le succès de notre série “Made in Lux”, entamée l’an passé, en atteste également : le “consommer local” à la cote et de plus en plus de sites spécialisés dressent un palmarès des producteurs locaux près de chez vous, pour vous aider à y voir plus clair.
Alors, à quelques jours de Noël, pourquoi ne pas s’inspirer de cette tendance et dresser un menu de Noël 100% “made in Luxembourg” pour épater vos convives et manger local ? Voici nos suggestions.
Pour l’apéro
Pour bien commencer ce repas de fête, rien de mieux qu’un Rieslingpaschtéit de la ferme de Crauthem! Eric Pesch détaille sa viande et produit sa propre charcuterie. Mais le produit phare de sa boutique reste ce fameux pâté en croute agrémenté de riesling.
La recette est généreuse : 80% de porc maigre, 20% de porc gras, des échalotes et surtout trois litres de riesling pour 20 kilos de farce. Les Rieslingspaschtéiten sont ensuite proposés sous deux formes : des petits pâtés individuels ou une grande terrine, dans laquelle Eric Pesch coupe de belles tranches.
Les plus petits cuisent au four pendant une demi-heure, mais il faut deux heures et demie pour les gros. Tout ce qui sort de son atelier de production est disponible dans sa boutique (2-4 impasse Wäissebësch, à Crauthem), ouverte les vendredis (16 h-19 h), ainsi que les samedis et dimanches (10 h-12 h, 14 h-16 h).
En boissons
Deux choix très simples ici : l’un avec alcool, l’autre sans, il en faut pour tous les goûts. Le domaine Le Vignoble, à Remerschen, propose ainsi du crémant à base de gewürztraminer. Une boisson originale, élaborée uniquement à partir d’un cépage qu’on ne voit pratiquement jamais dans un vin effervescent.
Le domaine a été le premier à se lancer. Une idée qui semblait saugrenue au premier abord, mais qui s’est révélée diablement intéressante. Ce crémant, plus rond et dense qu’une bouteille luxembourgeoise classique, accompagnera parfaitement un foie gras, par exemple.
Au contraire d’un vin moelleux qui endormirait les papilles pour la suite du repas, les bulles rafraîchiront le palais. Le servir sur un plateau de fromages, idéalement avec des pâtes persillées (bleu, roquefort, gorgonzola, stilton…) serait une autre excellente idée. Les vins du Vignoble se trouvent exclusivement à la cave, mais compte tenu de sa configuration, il est impératif de téléphoner auparavant (621 63 70 46).
Pour le sans alcool, vous pouvez compter sur les jus de fruits d’Eppelpress, produits depuis 2008 par la famille Friederes dans le village d’Eppeldorf, au Mullerthal. Ici, la pomme s’associe avec bonheur au cassis, à la cerise, à la poire, à l’argousier, aux coings, aux baies de sureau, aux fleurs de sureau… et même à la carotte!
Ces jus peuvent être achetés dans les Pall Center, les supermarchés Delhaize et Cora, ainsi qu’à La Provençale. Ils se trouvent également dans plusieurs boutiques à la ferme et dans les petits magasins de produits régionaux.
Pour la viande
Pour les amateurs de viande, deux choix s’offrent à vous dans notre rétrospective. Le gibier du côté de la Provençale, et les autruches de la ferme An Nommesch à Contern. Traditionnellement, l’hiver est la saison où cuisiner le gibier est à la mode. Au Luxembourg, une grande partie des animaux chassés arrivent dans les locaux de La Provençale, à Leudelange.
La viande de gibier, bien valorisée dans la gastronomie, retrouve un certain attrait aux yeux du public. Aujourd’hui, la chasse est considérée nécessaire pour le maintien des équilibres naturels ainsi que pour éviter la déforestation, puisque les cervidés se nourrissent des jeunes pousses d’arbres.
Avec ce changement de paradigme, la consommation des animaux sauvages entame son retour. Si la Provençale livre majoritairement des restaurants, les particuliers peuvent également faire leurs courses à Leudelange. Il faut pour cela s’acquitter d’une carte d’adhérent de 50 euros, qui peut être remboursée si l’on achète pour plus de 1 000 euros dans la première année.
A Contern, on retrouve le seul élevage d’autruches de la Grande Région. Environ 150 oiseaux se trouvent dans la ferme An Nommesch, de Martine et Robert Axmann-Reuter. Elles sont presque exclusivement nourries avec des céréales produites sur la ferme, essentiellement du maïs et du blé.
Ces autruches sont élevées pour leur viande, aussi goûteuse qu’intéressante nutritionnellement. «C’est une viande maigre, qui contient moins de cholestérol que le poulet ou la dinde, avance Robert Axmann. Il faut donc la manger pas très cuite, saignante, voire même bleue, sinon elle devient trop sèche.»
La viande d’autruche est vendue à parts égales en boucherie, dans la restauration et à la clientèle privée. On peut se la procurer auprès de la boucherie BCT (www.bct.lu), qui organise les livraisons toute la semaine. Des pièces sont également disponibles à l’épicerie de la ferme Muller-Lemmer (Contern) ou sur le marché de la capitale chez «La Basse Cour».
Un peu de légumes ?
Si vous souhaitez proposer un menu de Noël végétarien ou simplement accompagner votre viande, c’est du côté de Bettembourg qu’il faudra jeter un œil. L’agriculteur Gilles Biver y produit depuis trois ans du quinoa, une culture pas si facile à travailler! Riche en protéines, il possède des valeurs nutritionnelles très intéressantes. Le quinoa est disponible dans les supermarchés Cactus et quelques épiceries de villages. Tous les produits de la ferme se trouvent dans les quatre distributeurs situés à Bettembourg : trois à la ferme (5, rue des Prés) et un sur le parking du Globus.
Côté verdure, rendez-vous cette fois-ci à Greiveldange, où chaque semaine, entre 300 et 400 laitues sortent de la Fësch Haff, dans la Moselle luxembourgeoise. On y trouve aussi des tomates, des fraises, des courgettes, des aubergines, des melons, des concombres, des poivrons, des piments (dont le Carolina reaper, l’un des plus forts du monde), des herbes aromatiques (menthe, basilic, citronnelle…) et même des fruits de la passion, un papayer, un bananier, un figuier…
Mais la petite particularité de cet établissement, c’est qu’ils utilisent l’aquaponie pour produire leurs salades! Ils élèvent ainsi des poissons – des carpes et des koïs – pour récupérer leurs déjections qui, après être passées par plusieurs filtres différents, deviennent l’ammonium et le nitrate dont ont besoin les plantes pour se développer.
La Fësch Haff est ouverte tous les lundis de 16 h à 18 h et les samedis de 9 h à 11 h. Les clients peuvent choisir les salades, les fruits et les légumes qu’ils désirent. Les tomates et les fraises sont à cueillir soi-même.
Un petit fromage
Avant de passer au dessert, nous vous proposons de goûter au fromage de chèvre bio de la famille Baltes, fabriqué à Stegen. Ils ont été les premiers à produire du fromage de chèvre bio au Grand-Duché. On les trouve nature ou à la ciboulette, au miel, au poivre, à l’ail des ours, aux herbes de Provence ou encore au goût piquant.
La ferme produit également des fromages à pâte molle, type camembert avec 6 jours d’affinage (et une variante au poivre) ou munster (12 ou 13 jours d’affinage), mais toujours réalisés avec du lait de chèvre. Il n’est pas compliqué de se procurer les treize fromages produits par Bio-Haff Baltes.
Il suffit de se rendre dans les supermarchés Cactus, les Naturata, les Pall Center, les Alima, au shopping center Massen ou à La Provençale.
Le dessert
Encore une idée originale “made in Luxembourg” pour épater vos invités! Luxlait et Vinsmoselle se sont alliés pour créer un sorbet… au crémant rosé Poll Fabaire. Le crémant rosé compte pour un quart dans la composition du sorbet, il n’y a aucun arôme ajouté : tout vient de lui.
Par voie de conséquence, ce sorbet contient 2,5 ° d’alcool. Ce qui a constitué un vrai défi pour le glacier, pour obtenir une texture douce qui réponde favorablement au test de vieillissement. Il s’accorde aussi bien avec du sucré qu’avec du salé. Lors de la présentation du sorbet, l’École d’hôtellerie et de tourisme du Luxembourg l’avait associé à une préparation à base de foie gras et l’amuse-bouche avait fait son effet.
On peut aussi l’imaginer en interlude entre deux plats, lors d’un repas de fête. Toutes les chaînes de supermarchés ont commandé ce nouveau sorbet. Les pots sont disponibles dans pratiquement toutes les petites, moyennes et grandes surfaces du pays. Des bacs de 1,4 litre sont également proposés à l’Horeca.
Et en digestif…
Comment clôturer ce repas? Essayer le Mellis : une macération de miel, d’herbes et d’épices dans une base d’alcool de fruits. Le résultat est plus fin et moins sucré que la Hunnegdrëpp habituelle. Un conseil? Verser un quart de Mellis et trois quarts de ginger ale auquel vous ajoutez un peu de citron.
Et si vous souhaitez varier les plaisirs, la gamme des alcools s’est étoffée : une liqueur vodka/miel, une liqueur rhum/miel, un gin au miel, du jus de raisins fermenté au miel, un merveilleux marc de pinot gris au miel, un Summerpunch au miel et vin blanc luxembourgeois, une bière au miel… le choix est vaste!
Depuis le début du mois de juillet et jusqu’à la fin de l’année, Marc Ewert et Paul Thein ont ouvert un pop-up store en plein cœur de la Ville, rue des Capucins. Le Mellis et ses déclinaisons alcoolisées sont aussi en vente dans les Cactus, les Pall Center et plusieurs petites épiceries.
Plusieurs sites d’information existent actuellement et permettent de se renseigner sur les produits et producteurs locaux disponibles près de chez vous. Plus précisément, trois sites luxembourgeois existent actuellement : bio2025.lu ; sou-schmaacht-letzebuerg.lu et regionalsaisonal.lu.
Portraits de producteurs, adresses pour acheter/ déguster les produits près de chez vous, idées de recettes, place du bio ou encore calendrier saisonnier… Ces sites permettent de renseigner les consommateurs sur leurs options.