Cette année, face à la crise de l’énergie, le ministre Claude Turmes compte accélérer la transition énergétique avec des aides exceptionnelles aux ménages. De quoi booster la rénovation et l’équipement des logements.
Les fêtes de fin d’année à peine digérées, le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, veut montrer qu’il tient la barre en pleine tempête sur les prix : rappelant les aides en place pour soutenir les ménages, il met le cap sur la transition énergétique, qu’il veut accélérer ces prochains mois.
«Nous avons décidé de faire de 2023 une année où l’on va distribuer des subventions comme jamais», a-t-il martelé, soutenus par des représentants des artisans et des architectes-ingénieurs, prêts à relever le défi face à une demande qui augmente massivement (lire ci-dessous).
En plus des mesures actées par la tripartite en septembre pour contrer l’explosion des prix – gel des tarifs de l’électricité, plafonnement de la hausse du prix du gaz, réduction du prix du litre de mazout, cofinancement de l’achat de pellets – le ministre a mis un coup de projecteur sur le Klimabonus, lancé en mai 2022, et de multiples subventions revues à la hausse.
Subsides et bonus en hausse
Ainsi, les subsides pour la rénovation énergétique d’un logement se voient augmentés de 25 %, comprenant les travaux d’isolation, le remplacement de fenêtres ou d’un système de ventilation, mais aussi l’installation d’une pompe à chaleur ou d’un poêle à pellets. Toute facture datée du 1er au 31 décembre 2023 est éligible, même si l’installation a lieu après cette date, et la procédure est simplifiée : plus besoin de faire appel à un conseiller certifié, un artisan agréé peut maintenant assurer l’exécution.
Côté photovoltaïque, le bonus pour l’installation de panneaux en autoconsommation grimpe lui aussi de 25 %, tandis qu’une TVA réduite de 3 % (au lieu de 17 %) est applicable et que le coût des éléments de stockage (batteries) sera pris en compte. Deux possibilités s’offrent aux clients : une aide de 20 % pour la mise en service de panneaux et un tarif d’injection dans le réseau garanti pour 15 ans, ou bien une aide allant jusqu’à 62,5 % de l’investissement pour une utilisation en autoconsommation avec choix du fournisseur.
Des mesures qui devraient bénéficier davantage aux propriétaires et aux tranches de la population les plus aisées, ayant la capacité d’investir malgré le contexte économique tendu qui force les autres ménages à composer avec un budget resserré.
À cela s’ajoutent, à partir de ce 1er janvier, l’installation d’une pompe à chaleur comme norme dans les nouvelles constructions au lieu des chaudières à condensation (gaz), et des exigences en matière d’isolation plus ambitieuses. De quoi basculer vers l’habitat durable et en finir avec les énergies fossiles.
Consommation en baisse : «un exploit» collectif
Le ministre a aussi tenu à faire le point sur les efforts de réduction de la consommation énergétique nationale ces dernières semaines. Malgré un mois de décembre plus froid que les quatre hivers précédents, le Luxembourg a réussi à réduire sa consommation de gaz de 18 % par rapport à la moyenne habituelle en cette période, dépassant ainsi l’objectif de 15 % d’économies que s’étaient fixé les États membres de l’UE. «Un exploit», a commenté le ministre, saluant une victoire collective.
La consommation électrique, en baisse continue depuis juin, a, quant à elle, diminué de près de 9 % le mois dernier par rapport à la période de référence 2017-2022. De bons chiffres qui n’empêchent pas Claude Turmes d’appeler à la prudence : «Si les températures devaient descendre très bas en janvier ou février, la consommation de gaz liée au chauffage pourrait considérablement augmenter», a-t-il prévenu.
Toutes les mesures et leurs conditions d’application sont détaillées en ligne, avec un simulateur, pratique pour estimer le montant des subsides potentiels en fonction de son projet.
klimabonus.lu
subventions-energie.lu
C’est un record : en 2022, la Klima-Agence a accompagné 12 000 particuliers dans leur projet de rénovation énergétique. Pour faire face à cette demande hors normes, trois nouveaux collaborateurs ont rejoint l’équipe composée désormais d’une dizaine d’experts. Si les délais étaient allongés pour de nouveaux rendez-vous cet automne, le retard est résorbé, assure le directeur Fenn Faber.
La baisse des consommations d’énergie sont dues, en large part, à une baisse de consommation des entreprises, grosses consommatrices qui, sinon, devaient mettre la clef sous la porte. Ce n’est pas une bonne nouvelle, contrairement à ce que la propagande gouvernementale veut nous faire croire.
La transition énergétique est une énorme sottise comme le montre la politique de nos voisins allemands. Leur emboiter le pas est pire.