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Rencontre avec l’inventeur du premier jeu de société de foot au Luxembourg


Le jeu d’Abdelhakim Chagaar : fonctionnement simple, plaisir instantané.

Abdelhakim Chagaar, Français de 44 ans, a créé une société d’édition de jeux à Luxembourg pour lancer Pénaltir, un jeu de cartes mais surtout de football.

Pourriez-vous commencer par nous raconter la naissance du jeu ?

Abdelhakim Chagaar : Il est né le 5 mars 2023. Mon fils, qui avait 7 ans à l’époque et qui s’appelle Abdallah – mais écrivez Emir, cela fera plaisir à sa mère –, aime beaucoup le foot. Comme tous les enfants, il veut toujours jouer dehors. Mais ce jour-là, il fait froid et comme il tombe régulièrement malade, je lui dis non. Il insiste. Je lui redis non. Il insiste encore. Alors, je lâche mon ordi pour faire une activité avec lui. Je commence à essayer d’inventer des jeux, mais je n’arrive pas à capter son attention. Alors, je décide d’essayer avec un jeu de foot, en dessinant des personnages. L’idée d’un jeu de cartes arrive assez vite. J’essaye d’imaginer quelque chose de simple et surtout de pas chronophage… pour moi en tout cas. Mais en fait, on prend tellement de temps à dessiner que ça l’est, chronophage. Mais les idées viennent. Ce sera un jeu de foot et de penalties. Dès le 5 mars, tout est déjà là. Le concept est définitif, mais je ne le sais pas encore. Emir fait le coloriage, puis on se met à jouer. On fait plusieurs parties.

Quand est-ce que cela passe d’un jeu pour votre fils à un jeu pour le public ?

J’ai refait un jeu avec des images prises sur internet, qui soit plus pratique. Ce premier prototype, je l’ai perdu. Alors, j’en ai refait un autre. Ça coûte cher d’ailleurs, à faire imprimer, toutes ces cartes… C’est quand mon fils et moi, on y a rejoué et que cela lui plaisait toujours autant que je me suis dit que cela pourrait plaire à d’autres enfants. Par chance, j’ai des amis qui ont fondé une société d’édition de jeux à Pont-à-Mousson, Blue Orange. Je leur ai montré. Ça leur a plu parce que la mécanique est simple, rapide et passionnante pour les enfants d’un âge compris entre 6 et 11 ans. C’est là, avec leur avis, que j’ai décidé de commercialiser.

Je veux sortir les enfants de devant leurs écrans

Pourtant, vous ne leur laissez pas le jeu, enfin pas encore ?

J’aurais pu choisir d’être éditeur simple et de me contenter de toucher les droits d’auteur. Mais Pénaltir n’est connu de personne et pour que ça marche, il faut prendre le temps de le faire connaître au grand public. Blue Orange aurait pu pousser pour le mettre dans des magasins, mais on en a discuté, à quoi cela aurait-il servi qu’il y rentre, mais reste dans un coin, sans que personne ne l’achète parce que les gens ne savent pas ce que c’est ? J’ai donc changé de stratégie : je vais le promouvoir moi. Il sera plus facile de rentrer dans les circuits de distribution une fois que les gens connaîtront le jeu. J’ai donc frappé donc aux portes, pendant six ou sept mois.

En attendant, comment on le trouve, ce jeu ?

Je viens de créer un site en ligne : penaltir.com ou penaltir.fr! J’ai reçu quelques commandes, mais c’est surtout histoire de faire de la publicité. En fait, on m’a déjà proposé de produire ce jeu en ligne, mais c’est tout le contraire de ce que je recherche. Mon envie, c’est justement de sortir les enfants de devant les écrans et de créer des liens. Le jeu en ligne, c’est l’inverse de ce que je veux proposer. Cela ne m’empêche pas de travailler sur une application mobile gratuite qui devrait être disponible dans un mois, pour faire connaître l’expérience de jeu.

Ce serait top une version luxembourgeoise du jeu. Mais quels joueurs aimeriez-vous?

Quelles sont les prochaines étapes ?

Dans quelques semaines, nous devrions être disponibles sur Amazon. Je suis en train de préparer la logistique. Et puis, je travaille au démarchage de clubs professionnels en leur proposant une personnalisation du jeu. Ce genre d’opération devient rentable à partir de 1 000 pièces vendues. Je l’ai déjà présenté à quelques clubs et j’attends des réponses. Mais j’espère que ce jeu aura vraiment pris son envol pour l’Euro en juin 2024.

Vous êtes français. Pourquoi vous être installé au Grand-Duché ?

Toute ma carrière de comptable, je l’ai faite au Luxembourg. Elle continue d’ailleurs, au sein de la société CLS, que j’ai fondée en 2000. Je connais l’endroit. Pour l’entrepreneuriat, ce petit pays est un avantage. C’est plus facile de se connecter avec les gens, ici, pour une start-up. C’est quand même le seul pays où l’on peut croiser le Premier ministre au café et lui dire bonjour. C’est pour ça que j’ai créé AC Edition à Luxembourg-Ville.

À quand, justement, une version luxembourgeoise du jeu ?

Mais c’est la question que j’ai envie de poser à vos lecteurs ! Quels joueurs aimeriez-vous voir reproduits sur une version luxembourgeoise du jeu ? Ce serait top une version « Luxembourg actuel«  contre « Luxembourg legends« . Mais quels joueurs est-ce que vous proposeriez si vous pouviez choisir ?