Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La terre a tremblé lundi à Differdange : Pascal Carzaniga et son adjoint David Zitelli ont été démis de leurs fonctions, remplacés par Dan Theis. Le président Fabrizio Bei s’en explique.
La défaite dimanche face au Fola a été celle de trop ?
Fabrizio Bei : Oui. On jouait une finale et on l’a perdue (NDLR : 0-2). Cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Depuis quelque temps déjà, Differdange ne fonctionnait plus vraiment sur la pelouse comme il le devait. Les joueurs n’étaient plus dedans. Alors que voici un an ils étaient dans une forme incroyable… L’inspiration manquait. Le coach et nous, nous sommes assez lucides pour nous rendre compte de la situation. L’entraîneur a tenté de chercher des solutions… Mais là, il fallait que je réagisse. Et j’ai pris une décision mûrement réfléchie.
Le problème qui touche votre équipe dépasse largement la seule personne du coach. Maintenant, vous allez nous dire qu’à ce moment de la saison vous n’aviez pas dix solutions possibles…
Exactement. Quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, on cherche le moyen de rectifier le tir. Pascal Carzaniga a fait tout son possible pour y parvenir. Mais après, je ne voulais pas me retrouver dans une situation où, en fin de saison et avec rien dans les mains, je me serais dit que j’aurais dû prendre une décision pour tenter de changer la situation… Maintenant, c’est aux joueurs de prendre leurs responsabilités. Je me devais de faire quelque chose. Ils ont besoin d’un bon coup de fouet et j’espère que l’arrivée d’un nouveau caractère, d’une philosophie neuve à la tête de l’équipe pourra faire évoluer les choses. Il nous reste sept rencontres en championnat et j’espère trois en Coupe. Car il faudra d’abord parvenir à prendre la mesure de Grevenmacher. Au groupe de réagir vis-à-vis de son public.
Vous le mettez un peu sous pression…
Dans notre situation actuelle. Le président a ses responsabilités, le coach a ses responsabilités… Mais ceux qui sont en première ligne, ce sont les joueurs ! Je crois toujours en eux et je souhaite de tout cœur qu’une nouvelle ligne de conduite parvienne à métamorphoser certaines choses. Le podium n’est peut-être pas perdu. D’autant plus que la Jeunesse et le Fola ont encore quelques solides morceaux à leur agenda. À commencer par le Progrès – Jeunesse du week-end prochain… On y croit ! Mais pour ça, nous avions besoin d’une nouvelle base.
C’est la première fois que vous vous séparez volontairement de votre coach avant la fin d’une saison, non ?
Oui. C’est la première fois en quinze ans. Et je vous assure que cela n’a pas été une décision facile à prendre. Cela m’a fait mal parce que j’apprécie vraiment Pascal Carzaniga et je ne peux que lui tirer un grand coup de chapeau pour tout ce qu’il a réussi ici. À commencer par les 65 points glanés la saison dernière. On s’est vu lundi matin et on a longuement discuté. Au final, il est déçu et je suis déçu. Mais je n’avais pas le choix.
Votre nouvel entraîneur est là seulement jusqu’en fin de saison ou bien à plus long terme ?
Pour l’heure, nous partons pour les dix matches qui restent à prester cette saison. Ensuite, on verra ce que les deux parties envisagent pour la suite. Avec Dan, il n’y a pas de contrat, on s’est juste tapé dans la main. Il y a un respect réciproque entre nous.
Vu la saison actuelle du FCD03, on se dit que si certains joueurs ne redressent pas la tête d’ici à la fin de cette campagne, il pourrait y avoir beaucoup de changements cet été…
C’est sûr que nous avons pas mal de joueurs en fin de contrat. Et j’ai déjà pratiquement parlé avec tout le monde… Peut-être qu’il faudra rajeunir le cadre. Quel entraîneur sera à la barre? Mais je n’ai pas trop envie de déjà parler de la saison prochaine. Il faut y aller step by step. Je me fixe donc avant tout sur le présent. Un groupe qui a pris 65 points ne peut pas être devenu mauvais du jour au lendemain. Je veux voir des garçons qui, tous les dimanches, mangent l’herbe ! Se sortent les tripes !
Entretien avec Julien Carette
