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Remich : chair de poule au poulailler


Les poules n'avaient pas de quoi se nourrir et boire, a rapporté le policier. (Illustration : AFP)

Appelé par un voisin, un policier a découvert un triste spectacle dans un jardin à Remich fin février. Le propriétaire a été jugé, lundi après-midi. Le parquet a requis trois mois de prison, une amende de 3 000 euros et une «interdiction de tenir des animaux» contre le trentenaire.

C’est un voisin qui a alerté la police au mois de février dernier. Envahi par la forte odeur qui se dégageait du jardin d’à côté, il y avait jeté un coup d’œil et découvert… une poule morte. À son arrivée sur le terrain à Remich, le policier a eu la chair de poule en voyant l’état du poulailler : «J’ai découvert un premier cadavre. Trois autres poules couraient autour. Et l’une d’entre elles boitait!»

«Cet endroit était tout sauf un poulailler.» Bien plus que les nids de poule, ce sont des détritus qui marquaient ce jardin. «Des bouteilles et des morceaux de métal jonchaient le sol», détaille le témoin. Lorsqu’il met les pieds dans le cabanon, le triste spectacle se poursuit. Les deux poules qu’il y découvre ne sont pas dans leur meilleure forme : «Elles étaient très calmes. Elles ne bougeaient pas.» Les poules n’avaient pas non plus de quoi se nourrir et boire : «L’eau dans leur gamelle était gelée», illustre le témoin.

Pour avoir enfreint la loi sur la protection de la vie et le bien-être des animaux, le propriétaire des sept poules était donc convoqué, lundi après-midi, à la barre de la 7e chambre correctionnelle. Mais le prévenu de 39 ans ne s’y est pas présenté.

«Il avait sept poules. Au total trois sont mortes»

Lors de son audition au commissariat de police, le trentenaire aurait exprimé une certaine indifférence. «Il savait qu’une poule était morte. Un tiers lui aurait tordu le coup, m’a-t-il raconté», rapporte le policier.

Si entretemps le trentenaire a fait cadeau de ses trois dernières poules et que le jardin ne semble plus être occupé – lors d’un récent contrôle, la policier est tombé sur un terrain aux herbes hautes –, le parquet est d’avis qu’il mérite une peine. Lors de son réquisitoire, le premier substitut a parlé de «faits graves» : «Il avait sept poules. Au total, trois poules sont mortes. Mais il n’a pas pris soin de les évacuer. Alors qu’une autre était en train d’agoniser, il n’a rien fait non plus. Son argument : il n’aurait pas eu de sac plastique pour transporter la poule…»

Le parquet réclame au final trois mois de prison et une amende de 3 000 euros contre le prévenu. Comme il ne s’est pas présenté à la barre, il ne pourra bénéficier d’aucun sursis. Enfin il réclame une «interdiction de tenir des animaux pendant une durée de dix ans».
Prononcé le 17 mai.

Fabienne Armborst