SÉLECTION NATIONALE Après une année 2024 pourrie, le Grand-Duché semble prêt à commencer 2025 avec des armes nouvelles pour opérer un lifting. Et la Suède, pour se tester, c’est parfait.
Les Rout Léiwen n’ont pas encore joué en 2025, mais ils font déjà très fort : ils ont désamorcé tous les sujets de conversation qui pourraient servir aux médias du pays pour remplir ce rendez-vous dangereux contre la Suède d’une foule d’informations inutiles. Avant ce rendez-vous, il aurait été logique de revenir sur le 8-0 de Solna, il y a huit ans.
Mais aussi de parler de tous les absents (Kulusevski et Bergvall de Tottenham, Gyökeres du Sporting…) chez les Scandinaves, qui rendent ce match un peu moins effrayant. De l’Allemagne aussi, sur le point d’éliminer l’Italie de la Nations League et donc d’apparaître dans le groupe éliminatoire du Grand-Duché pour la prochaine Coupe du monde.
Ces «détails» ont finalement été vite expédiés. Les idées sont basiques : 1) personne n’a envie de revivre un deuxième Solna, 2) l’équipe qui survit aux blessés reste d’un niveau exceptionnel rarement vu par le sélectionneur ces derniers temps, 3) Lars Gerson, bien qu’il serait ravi de jouer l’Italie parce que «(s)a femme a des origines», estime que le groupe dans son ensemble, serait ravi de se frotter à la Mannschaft, même si cela serait bien plus dur, comme match.
Pourquoi est-ce qu’on s’en moque autant? Parce que la sélection de Luc Holtz est en train de générer sa propre matière. En intégrant deux gamins de 16 ans (Madjo et Pina Duarte) dont on se demande, à entendre les discours, s’ils ne pourraient pas être autant de petites révolutions dans le secteur offensif («Bien sûr qu’on va en profiter pour intégrer ces deux grands talents»).
Parce que le sélectionneur semble ouvertement se demander si la question de la hiérarchie aux buts ne se pose pas déjà avec l’explosion de Tiago Pereira, 18 ans. Parce que les retours aux affaires d’Yvandro et «Vince», dans les couloirs, suscitent autant d’excitation que d’interrogations.
Parce que bien qu’Olesen affiche un niveau nettement supérieur depuis qu’il rejoue régulièrement à Cologne, le niveau de son concurrent n° 1, Tomas Moreira, est «fantastique. Tout ce qu’il fait est fluide, rapide, intelligent, sécurisé».
«Je n’ai jamais eu un meilleur groupe en 15 ans»
Il y a quelques mois, le staff des Rout Léiwen aurait étripé père et mère pour hériter d’un groupe à cinq dans les éliminatoires et on aurait juré, nous, que c’était au contraire une aubaine pour Holtz que de disposer de quatre matches d’un sacré niveau (Suède, Suisse, Slovénie, Irlande) pour préparer le début de sa campagne en septembre.
Mais en voyant arriver le technicien tout feu tout flamme en conférence de presse, vendredi après-midi, on aurait eu l’impression qu’il tenait sa position initiale, celle du frustré d’avoir à tuer le temps jusqu’en fin de saison : «Quand je vois le niveau, l’intensité qu’on a aux séances, je nous sens prêt à débuter. Je n’ai jamais eu, en quinze ans, un meilleur groupe».
Clairement sûr de la force d’un effectif qui a pourtant peiné toute l’année 2024 mais qui reste bâti autour de ses deux monstres de l’entrejeu que sont «Leo» Barreiro et «Kiki» Martins, en pleine bourre actuellement, il n’a pas hésité à dire que les binationaux auraient de plus en plus tort de «jouer au poker» avec le pays qu’ils souhaitent représenter.
Holtz verrait-il des perspectives crédibles de qualifications dans les années à venir qui justifient ce genre d’avertissement. Tout, dans sa conférence presse, transpirait effectivement cette évidence que 2024, son élimination de l’Euro en barrages, en Géorgie, sa litanie d’absences dans le secteur offensif, sa Nations League ratée, son clash avec Maxime Chanot… est loin derrière.
Devant 9 500 spectateurs, on attend les preuves concrètes!