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Relance dans la construction : «Aux organismes bancaires de jouer leur part»


Depuis le pic de 51 872 salariés atteint au dernier trimestre 2022, le nombre d’emplois salariés dans le secteur n’a cessé de chuter.

La Chambre des Métiers se montre prudente : bien que le marché immobilier montre des signes de reprise, le secteur ne semble pas encore sorti d’affaire.

«Interpréter (…) avec prudence». Voilà en trois mots les recommandations émises ce mercredi 26 février par la Chambre des Métiers, au lendemain de l’annonce d’une reprise (lente) des recrutements dans le secteur de la construction.

Ce-dernier, mis à mal depuis maintenant près de trois ans par les différentes crises touchant le Luxembourg, continue en effet de souffrir. Cette soi-disant hausse des embauches dessinée par le Statec serait  «purement artificielle» selon la Chambre «si plusieurs salariés passent d’une entreprise à l’autre».

Une perte continue de salariés

Pour elle, l’indicateur à surveiller reste le nombre de salariés actifs dans le secteur de la construction, et selon les derniers chiffres du Statec, il continue de reculer au quatrième trimestre 2024.

Une baisse qui continue donc d’être au centre des préoccupations du secteur. Depuis le pic de 51 872 salariés atteint au dernier trimestre 2022, le nombre d’emplois salariés dans le secteur n’a cessé de chuter, avec une nouvelle baisse annuelle de 5,3 % enregistrée pour l’année 2024.

Une «perte continue de salariés» qui risque de freiner la reprise du rythme de production de logements à moyen terme, lorsque les conditions de financement et d’accès au crédit se seront améliorées et que la demande de logements marquera son retour, alerte la Chambre des Métiers.

En cas de reprise, cette perte de vitesse est «susceptible de provoquer une nouvelle contraction de l’offre, renforçant davantage le problème structurel auquel se retrouve confronté le pays depuis plusieurs années dans le secteur du logement.»

Des investissements publics toujours nécessaires

Bien que le marché immobilier montre des signes de reprise, portés par l’augmentation des crédits hypothécaires et la baisse progressive des taux d’intérêt, cette reprise des ventes immobilières porte principalement sur les appartements existants et non sur les nouvelles constructions (VEFA).

Les mesures gouvernementales prises pour stimuler la reprise des ventes de VEFA «commencent tout juste à porter leurs fruits», les promoteurs signalant un certain regain d’intérêt de la part des clients potentiels. Or, c’est encore souvent le financement qui fait défaut, pointe la Chambre des Métiers.

«Il appartient aux organismes bancaires de jouer leur part dans la relance des activités du secteur de la construction, en reflétant plus justement la baisse des taux suite au relâchement progressif des politiques monétaires ainsi qu’en acceptant plus de dossiers», demande-t-elle.

La pénurie actuelle de la demande privée «n’est pas accompagnée par un niveau approprié de soumissions publiques dans certains métiers de la construction menant à une situation concurrentielle malsaine au niveau des marchés publics».

Dans ce contexte, la Chambre des Métiers recommande d’augmenter significativement l’enveloppe budgétaire dédiée à la crise du logement, que ce soit à travers «l’acquisition de VEFA supplémentaires sur le marché privé, le lancement de nouvelles constructions de logements par le biais de promoteurs publics ou encore le recours à des modèles innovants de construction de logements abordables en PPP».

Des investissements publics «nécessaires» afin de maintenir le personnel du secteur de la construction dans l’emploi, mais aussi dans le but d’atténuer à moyen terme le problème de la pénurie de logements.