Un règlement des bâtisses unique, le Mouvement écologique est pour à de nombreux égards. D’autant plus, s’il encourage les communes à penser écologie et changement climatique.
Pourquoi abattre des logements quand on peut les rénover intelligemment pour les réutiliser ? Encore faut-il que les règlement communaux, qui peuvent parfois mener à des situations coûteuses et absurdes, ne découragent pas les propriétaires. Un projet de règlement des bâtisses unique pour toutes les communes est en cours de préparation au ministère des Affaires intérieures. Le Mouvement écologique a apporté sa pierre à l’édifice.
Actuellement, il y a autant de règlements des bâtisses que de communes, avec autant de paramètres qui varient de l’une à l’autre. Le Meco salue ce projet de règlement type et réclame des normes uniques pour éviter la confusion, simplifier le travail des professionnels et délester les communes.
«Nous lançons un appel au gouvernement de ne pas choisir la voie de la facilité en n’améliorant que partiellement ce qui figure dans le règlement type actuel. Il faut aller plus loin et penser aux effets du changement climatique dans le cadre urbain, à la gestion de l’eau ainsi qu’aux économies d’énergie et aux rénovations», note Blanche Weber, présidente du Mouvement écologique, qui regrette que le règlement type ne prenne pas encore en compte la protection de la biodiversité et du climat. «Nous attendons un message clair en ce sens de la part du gouvernement.»
Il s’agirait d’une responsabilité nationale et cela permettrait de simplifier le travail des communes ainsi que de toutes les personnes en lien avec les bâtiments à construire ou à rénover. Des sapeurs-pompiers également en cas d’intervention par exemple. Le règlement type doit impérativement faire la différence entre rénovation et nouvelle construction.
«Les maisons anciennes doivent être valorisées. Si le gouvernement n’investit pas dans les rénovations, il passe à côté de ses objectifs en matière de politique climatique et énergétique», assure Blanche Weber. Quelque 40 % des émissions de gaz à effet de serre seraient imputables au secteur de la construction. À la production de matériaux principalement.
Normes standardisées
«Seules les nouvelles constructions comptent pour le gouvernement, alors que 10 à 15 % de maisons existent déjà et ne demandent qu’à être rénovées. Changer les règles en matière de rénovation serait un signal important de la part du gouvernement dans une crise du logement comme celle que nous vivons», ajoute-t-elle. «Pour avancer rapidement, conformément à une politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre tout en apportant de la vie aux centres des localités, il faut améliorer les conditions de rénovation.»
Il n’est pas uniquement question de couleur de façade, de hauteur sous plafond ou de largeur de trottoir. Les réflexions du Mouvement écologique sont plus précises et englobent les différentes formes d’habitat comme le logement intégré, ainsi que les normes de sécurité, la végétalisation, la gestion de l’eau et de l’énergie, l’éclairage public ou la mobilité. Le tout sur fond de justice sociale.
«Les plantes permettent de rafraîchir considérablement la température extérieure. Les quartiers défavorisés sont les moins verts. Les maisons y sont souvent mal isolées et les températures élevées s’y font le plus ressentir. L’accès aux espaces verts doit être garanti dans ces quartiers», explique Claire Wolff, responsable de la biodiversité et de l’environnement naturel. Un règlement des bâtisses pourrait obliger la création d’espaces verts, limiter les sols couverts de béton, encourager les toits ou les façades végétalisés à des fins de captage des eaux de pluie ou d’isolation des murs.
«Nous avons besoin de normes standardisées», résume Blanche Weber. «Cela ne fait aucun sens de laisser les communes se débattre seules avec ces questions.» Le règlement type est en cours d’élaboration depuis un an dans le cadre de la stratégie gouvernementale Méi a mdi séier bauen (NDLR : construire plus et plus vite). Le Mouvement écologique estime qu’il faut profiter de cet instrument pour prévoir et anticiper les changements climatiques. «Nous craignons que l’aspect écologique soit réduit à peau de chagrin», confie la présidente.