Pierre Gramegna innove en lançant la première rencontre avec les contribuables, destinée à les renseigner sur la réforme fiscale qui entrera en vigueur en 2017.
La loi n’est pas votée, mais elle devrait l’être avant la fin de l’année. En attendant, il faut informer, estime le ministre des Finances qui a sobrement inauguré cette campagne qui se déroule jusqu’au 26 septembre. Lundi, à Luxembourg, les contribuables sont venus poser leurs questions.
« Je ne vais pas faire une conférence, ceci n’est pas non plus une conférence de presse», prévient le ministre des Finances, Pierre Gramegna, devant les micros et les caméras. En entrant dans la salle au rez-de-chaussée de l’administration des Contributions directes, les représentants de la presse sont nombreux pour le lancement de cette campagne d’information sur la réforme fiscale. L’autre moitié du public est venue pour poser des questions sur sa situation personnelle. Et surtout savoir ce que la réforme leur fera gagner d’argent en plus chaque année.
Le ministre des Finances a retroussé ses manches pour aller à la rencontre des contribuables, mais pas seulement : «J’aurai l’occasion de rencontrer également les agents en poste dans les différents bureaux d’imposition que nous visiterons», dit-il. D’une pierre deux coups. Mais ce sont les contribuables qui sont particulièrement attendus à ces différentes réunions (voir encadré ci-dessous), car «le dialogue avec le contribuable doit être renforcé», estime Pierre Gramegna, qui innove en matière d’information «pour que la réforme soit bien comprise».
Et cette réforme intéresse le public comme en témoigne la fréquentation du site dédié. «Ce site connaît un très gros succès avec 14 000 visiteurs par mois et près de 60 000 personnes qui ont utilisé la calculette qui permet de faire des simulations», précise le ministre des Finances. D’où l’idée d’instaurer un dialogue direct, ce qui permet de dire, selon Pierre Gramegna, que le Luxembourg est le seul pays à avoir une telle proximité entre l’administration et les contribuables.
Situations particulières
Les portes du 45 boulevard Roosevelt étaient donc grandes ouvertes, hier, entre midi et 13 h 30, pour répondre à toutes les questions. Une demi-douzaine de conseillers étaient à l’écoute, répartis par catégorie : les résidents, les non-résidents, les entreprises. Étant donné que cette réforme permet essentiellement de réaliser des économies, le public est avide de savoir combien il aura en plus dans la tirelire chaque année. Et savoir dans quelle catégorie il tombe. «Je suis venu me renseigner sur mon taux d’imposition, on me l’a donné, donc je repars satisfait», témoigne un quadragénaire. Une visite éclair pour celui-ci.
Cependant, le public qui se déplace a des questions très précises. Comme Mario, un résident qui est venu «pour avoir des réponses claires parce que par e-mail c’est moins évident». Il fait la queue devant une des tables cocktail avec ses documents sous le bras. «J’ai des questions au sujet de dividendes que je touche en France et en Allemagne et j’ai des questions très précises sur la double imposition.» Ailleurs, les frontaliers se renseignent aussi : «Je suis venue car nous avons deux salaires, mais mon mari travaille à Luxembourg et moi en France. Il nous faut quelques explications sur la démarche à suivre», explique une dame dans la file.
Ils étaient quelques-uns aussi à vouloir en savoir plus sur l’individualisation. La réforme introduit en effet l’imposition individuelle sur option pour les conjoints mariés valable aussi bien pour les résidents que les non-résidents.
Geneviève Montaigu
En tournée au Luxembourg
Cette première rencontre en appelle d’autres. Ce mardi, Pierre Gramegna sera à Ettelbruck, vendredi à Esch-sur-Alzette, lundi à Echternach, le mardi 20 à Dudelange, le 21 à Clervaux, le 22 à Remich et le lundi 26 septembre, pour la dernière, retour à Luxembourg. Seul petit bémol : certains ont trouvé que cette rencontre manquait d’intimité, comprendre que celui derrière vous profite de la conversation que vous avez avec l’agent. Du coup, quelques rares personnes ont préféré s’en aller. La vue des journalistes ne les a pas incitées à rester non plus. Toutes les autres n’avaient rien à cacher.