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Réforme des pensions : reprise des négociations


Patrick Dury et Nora Back sont arrivés déterminés à la réunion du gouvernement avec les partenaires sociaux. (Photo : archives lq)

Accord ou pas accord ? Telle est la question du jour. Une réponse est attendue en fin d’après-midi. Ce matin, les esprits et les avis étaient aux antipodes. Le front syndical voit le verre à moitié plein et le patronat à moitié vide.

Les négociations ont repris. Le 14 juillet dernier, patronat, front syndical et gouvernement s’étaient quittés avec la promesse d’un accord pour aujourd’hui. Luc Frieden avait alors avancé que «nous nous approchons de solutions pour parvenir à un accord qui ne sera sans doute pas parfait, mais qui conviendra à tous et qui permettra de reconstruire des ponts qui permettront à notre pays de se développer tant sur le plan social qu’économique». Entre temps, il avait insisté sur le fait que tout le monde ne devait pas être d’accord sur tous les points pour y parvenir. La troisième entrevue y mènera-t-elle? Nous l’apprendrons en fin d’après-midi.

Les discussions ont débuté à 10 heures ce matin. Du côté de Nora Back et de l’OGB-L, on souhaite que les discussions ne repartiront pas de zéro. «Nous ne pouvons pas céder sur tous les points. Certains doivent encore être éclaircis, mais nous espérons parvenir à une issue positive», a-t-elle indiqué lundi à nos confrères de RTL. Des propos réitérés à son arrivée à la table des négociations. «Nous avions fait des avancées sur un certain nombre de points», a-t-elle commenté. «Notre but aujourd’hui est de décrocher un accord qui convienne à tout le monde.»

Autrement dit, un accord noir sur blanc auquel tout le monde devra se tenir et qui aura été approuvé par tous les protagonistes de ce dialogue. Et non pas des points d’accord par-ci par-là. «Nous ne pouvons pas nous contenter de dire que nous sommes parvenus à un accord, mais que nous ne savons pas exactement en quoi il consiste. Nous avons besoin d’un document écrit», note la présidente de l’OGB-L. Il sera présenté à la Chambre des députés et soumis au vote.

La réforme des retraites reste néanmoins le point d’achoppement de ces discussions. Si les esprits se sont apaisés depuis le début de l’été, les syndicats n’ont toutefois rien perdu de leur détermination. Le LCGB, lui aussi, veut parvenir à un accord rapidement. Pas à n’importe quel prix. Pas question de toucher aux acquis des salariés ou au modèle social. «La réforme des retraites de 2012 est un fait. Nous essayons de conserver l’ajustement et de garantir l’allocation de fin d’année», explique Patrick Dury du LCGB.

« Peu de choses sur la table »

En juillet dernier, le front syndical formé pour contrer les attaques du gouvernement et du patronat au modèle social, avait réussi à conserver l’exclusivité des négociations des contrats collectifs. Reste à s’accorder sur le travail du dimanche, les heures d’ouverture des commerces et la fameuse réforme des pensions.

«Nous voulons une économie forte. Les caisses sont vides, les entreprises vont mal, la croissance est au point mort, le chômage est en hausse… Nous souhaitons une discussion responsable et équilibrée qui nous permet de renforcer les petites et moyennes entreprises», annonce quant à lui, Michel Reckinger président de l’UEL, pour qui «peu de choses sont sur la table». En matière de réforme des pensions, il souhaite des mesures sur le long terme. «Si nous ne parvenons pas à une vraie réforme, nous n’aurons pas d’accord», ajoute-t-il, plutôt défaitiste.

Au contraire de Luc Frieden qui croit à la force du compromis au service de la paix et du dialogue social. «Les discussions resteront toutefois compliquées. Les vues des partenaires sociaux sont aux antipodes les unes des autres et nous avons affaire à des problèmes structurels», a indiqué le Premier ministre qui se refuse à commenter les pistes possibles de réforme des retraites. Il n’exclut pas une réunion supplémentaire pour parvenir à un accord, mais «l’idée du gouvernement n’est pas de discuter pendant des mois». Le Premier ministre se réjouit de pouvoir présenter le résultat de ses discussions aux députés et de débuter le travail législatif. «Il n’y aura pas d’accord écrit. Nous ne sommes pas dans le cadre d’une tripartite.»