Carlos Pereira, membre du bureau exécutif de l’OGBL et du Comité directeur de la CNS, fait le point sur le récent règlement qui reconnaît et réglemente la profession d’ostéopathe au Luxembourg.
C’est conformément au programme gouvernemental concernant les médecines non conventionnelles, qui précise que la priorité sera réservée à la réglementation de la profession d’ostéopathe, que le ministère de la Santé a fixé les modalités légales et réglementaires en vue de la création de la profession d’ostéopathe.
Ce travail s’est fait en étroite collaboration avec l’Association luxembourgeoise des ostéopathes (ALDO). Il a abouti le 6 décembre à l’adoption en Conseil de gouvernement d’un règlement grand-ducal portant modification de la loi modifiée du 26 mars 1992 sur l’exercice et la revalorisation de certaines professions de santé, afin de créer la profession d’ostéopathe.
Quelle a été votre première impression lorsque vous avez appris que la profession d’ostéopathe allait être reconnue et réglementée?
Carlos Pereira : Je n’ai, finalement, pas été autant surpris que cela. Au cours de la dernière quadripartite santé, qui s’est tenue au mois d’octobre, il avait été décidé d’aller dans la direction de la reconnaissance de la profession d’ostéopathe, en tant que prestataire vis-à-vis de la Caisse nationale de santé (CNS).
Vous vous y attendiez, donc?
Oui, mais un point m’a tout de même surpris, à savoir que l’annonce a été faite par la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, et non le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider. Il aurait été plus logique que les deux ministres fassent conjointement cette annonce…
Sur le fond, êtes-vous satisfait de ce pas en avant de fait en faveur des ostéopathes du Grand-Duché, mais aussi en faveur des ostéopathes amenés à s’établir au pays, puisque ce changement de paradigme va certainement inciter des ostéopathes étrangers à trouver la voie du Luxembourg?
D’un point de vue personnel, je suis très satisfait de cette avancée. Pour la bonne raison qu’enfin nous effectuons un nouveau pas en avant dans le cadre général de la mise en place des médecines alternatives au pays.
Il faut savoir que l’OGBL a revendiqué, dans toutes les quadripartites santé des trois dernières années, de nouvelles prestations, que nous sommes en train de mettre en place, au niveau de la CNS.
Nous avons également toujours revendiqué la reconnaissance de la médecine alternative, à l’image de la reconnaissance des psychothérapeutes, pour laquelle nous sommes en train de négocier, au niveau de la CNS, les nomenclatures et les prix qui seront fixés en fonction des actes réalisés.
Cette avancée, générale, est donc également valable pour la profession de diététicien. En clair, la profession de santé qui manquait encore de reconnaissance, sur la base de nos doléances, était celle d’ostéopathe.
Les ostéopathes sont désormais reconnus. Quelle est la suite?
Après toute reconnaissance d’une nouvelle profession de santé, les principaux concernés doivent s’organiser en association (NDLR : les ostéopathes disposent déjà de leur association, à savoir l’Association luxembourgeoise des ostéopathes ou « ALDO »), avant de pouvoir faire la demande, à la CNS, de pouvoir entrer en négociation avec elle.
Car il s’agira de reconnaître les actes prestés et de fixer les prix de ces actes, de mettre en place une nomenclature et une convention.
Pour rappel, lorsque la profession de psychothérapeute a été reconnue, les psychothérapeutes ont dû s’organiser au sein d’une association nouvellement et spécialement créée à cet effet.
Retrouvez l’intégralité de l’interview dans votre Quotidien du jeudi 21 décembre.
Claude Damiani