Le Premier ministre, Luc Frieden, s’est entretenu mardi soir avec le président israélien, Isaac Herzog, pour lui expliquer le contexte qui amène le gouvernement à reconnaître un État palestinien. «Le Luxembourg est et restera un ami d’Israël», clame le chef du gouvernement.
En marge de la visite, ce mercredi, du président du Conseil européen, Antonio Costa, au Luxembourg, le Premier ministre, Luc Frieden, est revenu sur la décision de principe de reconnaître, la semaine prochaine, la Palestine comme État à part entière. Il a tenu à expliquer plus en détail les raisons pour lesquelles le gouvernement a fait ce choix.
«Nous sommes choqués évidemment par les attentats du 7-octobre, mais nous sommes aussi très choqués par les images que nous voyons tous les jours à Gaza. Et c’est la raison pour laquelle le gouvernement luxembourgeois a décidé d’aller en direction de la reconnaissance de l’État de Palestine», a introduit Luc Frieden.
Il n’a pas tardé à ajouter que «ce n’est pas un acte contre le peuple israélien, et ce n’est pas un acte contre les Juifs en Israël et dans le monde».
«Nous voulons que les deux peuples puissent vivre en paix»
Le Premier ministre a donc pris l’initiative de téléphoner, mardi soir, au président israélien, Issac Herzog, «pour lui expliquer le contexte dans lequel nous prenons cette décision». Lors de cet entretien, Luc Frieden a tenu à souligner que «le Luxembourg est et restera un ami d’Israël».
En outre, la reconnaissance de la Palestine comme État ne changerait rien au «combat fort que nous avons toujours mené contre l’antisémitisme à Luxembourg et ailleurs en Europe».
Par contre, la détérioration de la situation humanitaire à Gaza et les agissements du gouvernement israélien auraient poussé le gouvernement à agir. «Nous voulons que les deux États, les deux peuples puissent vivre en paix l’un à côté de l’autre. Dans ce contexte, il est important que nous en discutions également au niveau européen puisque ensemble, comme en Ukraine, nous voulons que les valeurs et le droit international soient respectés», développe Luc Frieden.
Costa : «On ne peut pas éviter de réagir»
Antonio Costa a rejoint l’argumentation du Premier ministre luxembourgeois. Le président du Conseil européen déplore le fait que le gouvernement israélien continue de refuser un cessez-le-feu et de fournir davantage d’aide humanitaire aux Palestiniens assiégés à Gaza.
«Comme le Premier ministre l’a bien dit, cela n’a rien à voir avec les Juifs, rien à voir avec le peuple israélien, rien à voir avec Israël, mais seulement avec ce que le gouvernement israélien est en train de faire. On ne peut pas éviter de réagir devant la tragédie qui se passe à Gaza», met en avant l’ancien Premier ministre portugais.
Dans cet ordre d’idées, il «salue la décision» du Luxembourg de reconnaître un État palestinien. En plus de trouver un accord sur les sanctions à prendre contre le gouvernement israélien à l’échelle européenne, «nous devons continuer à travailler sur l’unique solution pour une paix durable et la stabilité au Proche-Orient». À savoir une solution à deux États.
Bientôt 17 membres de l’UE à avoir dit oui à la Palestine
Actuellement, 11 des 27 membres de l’UE reconnaissent déjà la Palestine. La France, le Luxembourg, le Portugal et la Belgique devraient se joindre à cette liste. La déclaration de New York, servant de base pour les reconnaissances à venir, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, a également été signée par la Finlande et Malte.
L’Espagne, l’Irlande, la Suède, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et Chypre reconnaissent un État palestinien.