La ministre de la Justice, Elisabeth Margue, donne des précisions sur la vie des condamnées à la réclusion à vie au Luxembourg, via une réponse à une question parlementaire.
Au Luxembourg, entre 2019 et 2023, douze décisions pour des peines de réclusion pour une durée supérieure à 20 ans, soit une réclusion à vie, ont été inscrites au casier judiciaire, indique la Ministre de la Justice. Cette dernière répond à une question parlementaire posée par les députés LSAP Mars Di Bartolomeo et Dan Biancalana. Ceux-ci interrogent la ministre sur le sujet de la réclusion à vie et ses modalités.
Elisabeth Margue précise que les détenus condamnés à la réclusion à vie au Centre pénitentiaire de Luxembourg ne subissent pas de modalités de la détention différentes de celles des autres détenus condamnés à une peine privative de liberté. « Il n’y a pas de mesures de sécurité accrues et le régime de détention n’est pas plus restrictif », note la ministre. Après avoir purgé dix années, les détenus peuvent obtenir un transfert vers le milieu semiouvert du Centre pénitentiaire de Givenich.
Là, les condamnés à la réclusion à vie bénéficient, à nouveau, des mêmes conditions de détention que les autres détenus tout en pouvant profiter des offres proposées par le lieu : apprentissages dans les ateliers, mesures psycho-sociales et socio-pédagogiques, psychothérapies… Ces dernières ont pour objectif de préparer la réinsertion sociale des détenus.
Cette offre poursuit celle déjà engagée au Centre pénitentiaire de Luxembourg. « Le Centre pénitentiaire de Luxembourg essaie de soutenir les détenus condamnés à de longues peines pour maintenir ou recréer les liens avec le monde extérieur et pour utiliser le temps passé en prison de manière judicieuse », souligne la ministre de la Justice.
À noter que cet établissement dispose d’un étage adapté à l’accueil et aux besoins des détenus plus âgés. À ce niveau, les détenus « bénéficient d’un suivi et de soins adaptés, dispensés par l’infirmerie, et d’activités adaptées à un âge plus avancé ».
Libérés avant la fin de la peine
La ministre indique que rares sont les condamnées à ne pas bénéficier d’une libération avant la fin de la peine prononcée. Entre 2014 et 2023, 33 personnes ont été condamnées à une peine de réclusion supérieure à 20 ans ou à vie, 27 d’entre eux ont été libérés avant la fin de la peine prononcée.
« Vingt condamnés se sont vu accorder une libération conditionnelle et sept condamnés ont bénéficié d’une libération anticipée. Les six autres
condamnés ont été transférés dans leur pays d’origine pour y exécuter la peine de réclusion à vie prononcée contre elles par des juridictions luxembourgeoises », conclut Elisabeth Margue.