Début septembre, une rébellion éclatait à la prison de Schrassig. Dix-neuf détenus avaient organisé une mutinerie et mis le feu dans leur bloc. Ce vendredi, des détails sur le déroulé de la soirée ont été communiqués.
Aucune revendication particulière n’avait été émise au moment des faits survenus au soir du 5 septembre. Le lendemain, lors d’un point presse, le ministre de la Justice et le directeur du centre pénitentiaire expliquaient seulement que la situation avait été maîtrisée sans heurts, sans en dire beaucoup plus. Hormis que les détenus impliqués avaient au départ refusé toute négociation avec l’administration, d’où l’intervention de l’unité spéciale de la police grand-ducale.
Manches à balai, poubelles, huile sur le corps
Sollicité le jour même par les députés Joëlle Elvinger et Max Hahn (DP) dans une question parlementaire, Félix Braz a répondu aux interrogations ce vendredi. La rébellion a ainsi débuté vers 21h30 dans une unité hébergeant dix-neuf détenus. Deux agents ont constaté que « les portes avaient été bloquées avec des manches à balai, la machine à laver, le séchoir et les poubelles », détaille le ministre. Les détenus avaient en outre recouvert les vitres de draps pour pouvoir aller et venir dans le couloir sans être vus. Ils avaient également mis le feu à un matelas, sans pour autant faire de gros dégâts ni de blessé.
Plus surprenant, « il a été constaté que de l’huile avait été déversée dans le couloir et que deux détenus s’en étaient enduits le corps pour ainsi se préparer à une intervention ». Toutefois, aucun projet d’évasion n’était fomenté. Les détenus interpellés ont obtempéré sans difficulté à l’exception de trois d’entre eux, dont il a été établi la part active dans le mouvement.
Le meneur de la bande atteint de troubles graves
« Ils n’ont pas motivé leurs gestes si ce n’est que par un vague désespoir en relation avec leur situation personnelle. L’acteur principal de l’incident souffre de troubles graves de la personnalité et était déjà connu pour ses comportements violents et intempestifs », d’après Félix Braz. Ce n’est pas la première fois que ce meneur de bande cause une émeute. Le 5 soir du septembre, il aurait été « encouragé et soutenu » par ses deux compères.
Les trois ont été sanctionnés, fait encore savoir le ministre. Outre leur placement en cellule de sécurité pendant 14 jours, ils se sont vu notamment retirer « des récompenses antérieurement accordées pendant 30 jours », tout comme leur « accès aux articles de la cantine à 4 reprises » et ont été privés « des activités en commun pendant 30 jours ».
Le Quotidien