Jouer jusqu’à 41 ans, tel est l’objectif que s’est fixé lundi Cristiano Ronaldo en prolongeant à prix d’or son bail au Real Madrid jusqu’en 2021. Au point que l’attaquant de 31 ans a parlé d' »avant-dernier » contrat, mettant au défi un adversaire implacable : le temps.
Ronaldo signe cinq ans mais en veut dix
Depuis ses débuts, la star portugaise se caractérise par son ambition, jugée presque « anormale » par l’entraîneur du Real Zinédine Zidane. Ronaldo l’a encore confirmé lundi, à peine son nouveau contrat signé, en évoquant déjà le suivant. « On ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait. Je veux finir ici, évidemment, mais… c’est mon avant-dernier contrat », a lancé le triple Ballon d’Or lors d’une cérémonie au stade Santiago-Bernabeu.
« Ce que je souhaite le plus, c’est de pouvoir profiter des années qui me restent pour jouer, il me reste encore dix ans », a-t-il ajouté. La plupart des footballeurs, usés par les blessures ou l’enchaînement des matches, raccrochent pendant leur trentaine, à l’image de Zidane, retraité à 34 ans en 2006.
Mais ceux qui côtoient Ronaldo mettent en avant un corps d’athlète et une hygiène de vie impeccable. Et il a été relativement épargné par les blessures depuis son arrivée au Real en 2009, ce qui rend plausible le projet d’étirer sa carrière, pourquoi pas avec une ultime pige dans un championnat moins exigeant. Au niveau mental, en tout cas, Ronaldo semble avoir encore faim.
« Evidemment je veux continuer à apprendre du football. Je me sens bien, heureux, à mon aise », a assuré le Portugais.
Un enjeu : tenir la cadence
Avec plus de 50 buts par an inscrits avec le Real ces cinq dernières saisons, le meilleur buteur de l’histoire du club (371 buts en 360 matches) a mis la barre très haut pour le nouveau quinquennat qui arrive. « Je suis sûr que ces cinq prochaines années, je vais continuer à faire du mieux possible, à gagner des trophées et à marquer des buts », a assuré Ronaldo.
Toutefois, un début de saison loin de ses standards habituels (7 buts en 12 matches) a ravivé les doutes autour de l’attaquant, apparu frustré et agacé dimanche contre Leganes. A l’évidence, Ronaldo n’est plus le dribbleur irrésistible qui enchantait à Manchester United (2003-2009), il est devenu davantage finisseur. Et quand les buts n’arrivent pas, la crise guette.
« Parfois j’ai l’air un peu nerveux, mais ce n’est pas de la nervosité. (…) C’est un petit coup de moins bien, mais cela fait partie de la vie », a dédramatisé Ronaldo lundi.
Pour le Real, le temps c’est de l’argent
Le Real Madrid a-t-il fait une bonne affaire en revalorisant le contrat d’un joueur déjà trentenaire ? Au niveau marketing, c’est possible. Recruté en 2009 pour une indemnité de transfert de 94 M EUR, un record à l’époque, Ronaldo est l’homme qui vend le plus de maillots à la boutique du club, d’après la presse espagnole. « Tu es la grande icône de ce club », a résumé lundi le président du Real Florentino Pérez.
L’avoir prolongé est peut-être une bonne affaire, notamment vu la surface médiatique et publicitaire d’un tel joueur, qui dispose de lignes de parfum, de sous-vêtements et de chaussures à son nom. Le montant du nouveau contrat n’a pas été dévoilé mais le quotidien espagnol El Mundo a évoqué un salaire annuel de 18 M EUR, avec des primes variables pouvant le faire grimper jusqu’à 20 millions d’euros.
De quoi concurrencer son grand rival Lionel Messi? L’Argentin du FC Barcelone (29 ans) toucherait 20 millions d’euros par an jusqu’en 2018, selon le journal sportif Marca, et le club catalan souhaite lui proposer un nouveau bail.
En terme de rivalité sportive, Ronaldo reste également un actif crucial pour le Real dans son choc de titans avec le Barça: lauréat en 2016 de la Ligue des champions avec le club merengue et de l’Euro avec le Portugal, Ronaldo semble lancé vers l’obtention d’un quatrième Ballon d’Or en décembre. Cela lui permettrait de revenir à une longueur de Messi (5 trophées) et de renvoyer loin, très loin, l’heure de la retraite.
Le Quotidien / AFP