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Réaction de Paul Philipp dans le Wort : des propos honteux et diffamatoires


Paul Philipp.

Le président de la Fédération luxembourgeoise de football (FLF) a eu des paroles surréalistes auprès de nos confrères du wort.lu. 

Notre surprise a été grande en découvrant l’interview donnée par Paul Philipp au Wort.lu concernant l’affaire de la sélection de Gerson Rodrigues.

Le président de la FLF évoque un supposé article du journal Le Quotidien que nous aurions publié. Il affirme notamment que «sur une photo, on pouvait voir deux femmes à la signature d’un contrat. À ce propos, il a été écrit : Voilà à quoi sont bonnes les femmes, et aussi, à recevoir des coups dans la gueule. Est-ce que vous trouvez cela normal? » (en allemand : «Auf einem Foto waren zwei Frauen bei der Vertragsunterschrift zu sehen. Dazu wurde geschrieben: Dafür sind die Frauen gut, und auch, um auf die Fresse zu bekommen. Finden Sie das normal?»).

Nous n’avons en aucun cas écrit ces terribles mots dans un article ou une légende-photo évoquant l’affaire Gerson Rodrigues et son impact sur le nouveau sponsor de la fédération (voir page ci-dessous).

Dans son article, notre confrère du Wort indique d’ailleurs, de lui-même, qu’il n’y a aucune mention infamante de ce type dans l’article de notre journaliste Julien Mollereau.

Il s’agit ici de diffamation pour décrédibiliser le travail de notre rédaction. Des propos dits une nouvelle fois chez nos confrères et non dans nos colonnes, malgré nos demandes.

Le Quotidien se réserve le droit d’utiliser tous les moyens possibles pour faire condamner ces propos du président de la Fédération luxembourgeoise de football.

Affaire Gerson : Georges Mischo interpellé à son tour

SÉLECTION NATIONALE Le soufflé ne retombe pas autour de la décision de Luc Holtz d’intégrer Gerson Rodrigues dans la sélection pour les amicaux de juin. La FLF continue de ne pas voir le problème.

De notre journaliste Julien Mollereau

Visiblement, au Luxembourg, les scandales n’arrêtent pas encore les affaires. Le jour de la liste de Luc Holtz, vendredi dernier, la fédération a signé un nouveau contrat de sponsoring de deux années avec, ironie de l’histoire, Orange Communications Luxembourg. Avant ou après le moment où le sélectionneur a annoncé le plus normalement du monde qu’il continuait d’appeler Gerson Rodrigues?

En tout cas, avant que plusieurs députées (Taina Bofferding, Barbara Agostino, Mandy Minella…) ne montent au créneau pour dénoncer le maintien sous la bannière nationale d’un attaquant condamné en appel pour faits de violences domestiques (entre autres) à 18 mois de prison avec sursis.

L’éthique, une réflexion transfédération?

Orange, représenté par… deux femmes, Barbara Fangille, sa chef de communication et Corinne Lozé, sa directrice générale, n’a visiblement pas encore trouvé à y redire : associer son nom à la plus grande fédération du pays n’est pas encore un problème. Cela le deviendra-t-il? Devant l’esclandre Gerson Rodrigues, la FLF a indiqué ne pas envisager de communiquer sur le sujet. «Cela n’a jamais été une discussion pour nous», indique Joël Wolff, son secrétaire, quand certains membres du conseil d’administration renvoient, sur le sujet, à Paul Philipp. Mais ce dernier, en marge de la finale de la Coupe du Prince, début mai, avait déjà indiqué qu’il «n’y avait rien de neuf sous le soleil».

Le président de la fédération a pourtant dû encore avoir les oreilles qui ont chauffé, mardi, quand deux députées (Mandy Minella, encore, et Corinne Cahen), ont interpellé Georges Mischo, un ministre des Sports étonnamment silencieux sur le sujet. Elles l’ont fait dans le cadre d’une question parlementaire qui vise, justement, à connaître son point de vue sur la question puisque sur cette ébauche de débat de société, il fait cruellement défaut. Mais l’ancienne tenniswoman commence déjà à poser les bases d’une contestation sérieuse qui dépasse le cadre de la prise de position. Et la FLF peut commencer à s’en inquiéter : «Le ministère des Sports soutenant financièrement la FLF, Monsieur le ministre envisage-t-il une réévaluation de ce soutien»? Taper dans le portefeuille, voyons voir si cela suscite une réaction. Celle du Ministre, légalement, devra survenir dans le mois. Tentera-t-il de laisser s’essouffler l’affaire, ou acceptera-t-il de se saisir du problème, même à contretemps,et à lui donner le temps de la réflexion qu’il mérite?

«Comment peut-on encore l’appeler?»

En tout cas, le DP entend initier une réflexion générale auprès de toutes les fédérations du pays et d’un rappel à l’éthique pour encadrer les sélections nationales. Vers l’élaboration d’une charte? Au vu du «circulez, y a rien à voir» qui semble être la posture d’une bonne partie du milieu sportif ces cinq derniers jours, il semble y avoir encore un monde. Pourtant, dans le petit landerneau du ballon rond, d’habituels pourfendeurs de la politique fédérale montent au créneau. Guy Hellers, l’ancien sélectionneur, s’«associe pleinement aux propos des trois députées. Je me demande dans quel coin notre ministre des Sports se cache. J’exige que Rodrigues ne représente plus jamais le Luxembourg et que le président de la FLF démissionne. Je suis choqué». L’ancien président du F91, Romain Schumacher, ne s’étonne pas que la sélection en soit là, à foncer tête baissée sous le feu des critiques : «Cette fédération ne prend jamais une position claire. Ce qui me déçoit le plus? Il n’y a pas de philosophie».

Dans les clubs aussi, la décision de Luc Holtz de privilégier le sportif dans ce dossier a également fait grincer quelques dents. Par exemple celles de Luc Hilger, président du 2e de BGL Ligue, Strassen : «Sportivement et juridiquement, c’est une catastrophe, cette décision. Comment peut-on encore l’appeler? Il fallait faire jouer Curci et Madjo. Mais pas Gerson!». La préparation des matches contre la Slovénie (6 juin) et l’Irlande (10 juin) ne va clairement pas être un long fleuve tranquille pour les Rout Léiwen. Feront-ils d’ailleurs tous corps derrière leur avant-centre?