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Radars spécial covoiturage sur l’A3 : les resquilleurs dans le viseur


Les contrevenants – peu importe leur pays de résidence – s’exposeront à une amende de 74 euros. (Photo : vincent lescaut)

Dès ce lundi 1er décembre, les deux radars installés sur l’autoroute A3 entament une phase de test, avant de sévir pour de bon au printemps. Leur cible : les conducteurs solo qui profitent de la voie de covoiturage.

Mise à jour du 1er décembre

La direction de l’administration des Ponts et chaussées nous avait indiqué, dans un mail du 24 novembre, que le début des tests était prévu au printemps. Ce lundi, alors que les radars ont commencé à flasher, elle explique que «les travaux de préparation (câblage, fibres, réseau électrique, etc.) ont avancé plus vite que prévu, donc le début de la phase de test a pu être avancé.»

Huit mois après leur ouverture sur quelques kilomètres de l’autoroute A3, les voies réservées aux bus et au covoiturage entre la France et Luxembourg-ville n’ont pas fini de faire couler de l’encre.

Il faut dire que pas moins de 80 000 véhicules empruntent chaque jour ce tronçon – jusqu’à 4 000 par heure aux pics d’affluence – et que la mise en place de ces voies, après un long chantier, concentrait beaucoup d’attentes.

Si la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, et l’administration des Ponts et Chaussées en tiraient un bilan positif en septembre, les automobilistes coincés matin et soir sur l’axe le plus saturé du pays se montrent jusqu’ici moins enthousiastes.

Après une période d’observation, les autorités ont en effet pu établir que, vers la capitale, jusqu’à quatre minutes sont grappillées aux heures de pointe, cinq minutes en sens inverse.

Une pétition qui fait flop

Du côté des usagers, loin de susciter un engouement soudain pour le covoiturage, ces deux voies interdites aux automobilistes seuls à bord sont surtout régulièrement empruntées par des resquilleurs, parfois très imaginatifs, sous les yeux des autres conducteurs qui respectent le Code de la route.

De quoi agacer sérieusement, jusqu’à lancer une pétition publique : mi-juillet, un citoyen avait tenté de mobiliser le grand public pour rendre ces voies accessibles à tous.

Il pointait par exemple qu’«il est rare que deux personnes vivant proches l’une de l’autre travaillent au même endroit et aux mêmes horaires» et soulignait à quel point il était dommage de voir la voie réservée «souvent vide», alors que les deux autres saturent. Malheureusement, en pleins congés d’été, le nombre de signatures n’avait pas grimpé au-dessus de 1 000.

Un tronçon compliqué à contrôler

Cette question de la fraude s’était imposée dans le débat public dès le lancement de cette nouvelle configuration. Sollicitée, la police avait alors indiqué que des contrôles statiques «classiques» à cet endroit s’avéraient tout bonnement impossibles, au risque de mettre en danger les agents comme les usagers de la route.

D’où le renforcement des patrouilles mobiles dans les mois suivants, qui avait d’ailleurs donné lieu à une vague d’avertissements taxés.

Face à ces entorses aux règles, des rumeurs avaient aussi circulé sur des caméras thermiques juchées sur les ponts et censées repérer et sanctionner les tricheurs. Un bruit de couloir vite démenti : il s’agissait de matériel appartenant à l’administration des Ponts et Chaussées qui effectuait des opérations de comptage.

Des radars multifonctions ?

Interrogée à maintes reprises sur ce sujet crispant, la ministre avait répété que des dispositifs de contrôle seraient installés à l’automne. C’est ainsi que, fin octobre, deux nouveaux équipements ont poussé sur la bande centrale de l’A3, entre Berchem et la croix de Gasperich.

L’un pile sous la passerelle à gibier, dans le sens France-Luxembourg, l’autre à quelques centaines de mètres du pont CFL, dans le sens Luxembourg-France.

Seule la voie de covoiturage sera contrôlée par les radars. (Photo : hervé montaigu)

S’ils ne distribuent pas encore d’avertissements taxés, ils flashent déjà depuis ce lundi 1er décembre, et suscitent de nombreuses idées fausses : on entend à la machine à café qu’ils pourraient détecter les excès de vitesse, mais aussi l’usage du téléphone au volant ou le non-port de la ceinture, et tout cela en simultané sur les trois voies de circulation. Rien que ça.

«Les radars installés sur l’A3 contrôleront uniquement le nombre de passagers à bord des véhicules circulant sur la voie de covoiturage», rétablit à notre demande l’administration des Ponts et Chaussées.

Elle ajoute que la phase de test, prévue au printemps, a finalement été avancée à ce 1er décembre : «Les travaux de préparation (câblage, fibres, réseau électrique, etc.) ont avancé plus vite que prévu», justifie Ralph Di Marco, chargé de communication.

Pas de date fixée pour la mise en service

Ces nouveaux radars devraient être mis en service au printemps 2026 — les autorités n’ont communiqué aucune date précise — en même temps que des panneaux à affichage dynamique, destinés à moduler la vitesse autorisée au fil de la journée en fonction du trafic.

Les appareils seront capables de différencier un humain d’un mannequin ou d’un gros chien, grâce à des caméras thermiques doublées de capteurs. Les faux covoitureurs s’exposeront alors à un avertissement taxé automatique de 74 euros.

Un jackpot de 20,2 millions d’euros

En 2024, les amendes dressées par les 39 radars alors en service sur le territoire (fixes et mobiles) auraient rapporté plus de 20,2 millions d’euros à l’Etat, selon une information de l’Essentiel.

Les deux radars fixes les plus actifs du pays sont ceux de Hollerich – boulevard Pierre Dupong, à la sortie de Luxembourg – et de Lipperscheid sur la N7. Ils ont chacun crépité 42 000 fois en 2024, soit une moyenne de 115 flashs par jour (sachant que plusieurs flashes peuvent correspondre à une même infraction).

1. Hollerich LAML

2. Lipperscheid

3. Markusbierg

4. Esch – Belval (B40)

5. Schieren

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