La présentation de l’organisation scolaire, lors du conseil communal de vendredi, a permis de présenter des statistiques qui reflètent bien la démographie de la deuxième ville du pays.
Cette année, 3 256 élèves fréquentent les écoles eschoises. Ils sont répartis dans les 216 classes des huit écoles de la Métropole du fer. Par rapport à l’an passé, c’est 14 élèves de moins. L’école la plus fréquentée reste celle du Brill, qui est aussi la plus grande du pays. Elle regroupe 768 élèves. Derrière, on trouve l’école Brouch avec 589 enfants inscrits, puis l’école Dellheicht (506).
Il est intéressant d’observer la dynamique de ces écoles. Certaines gagnent de nombreux élèves. Il s’agit de l’école Brouch (+16) et de celle de Lallange (+15). Il faut également signaler que si la fréquentation de l’école Nonnewisen est stable (+1 élève), elle avait connu une spectaculaire hausse d’inscrits l’an dernier. Ces trois quartiers sont parmi ceux qui se développent le plus à Esch, il est donc logique de voir des familles avec de jeunes enfants s’y installer.
Le schéma inverse est nettement perceptible à l’école Dellheicht qui perd régulièrement bon nombre d’élèves. Cette année, elle en compte 25 en moins. Située entre l’hôpital et le lycée de garçons, elle est au cœur d’un des quartiers les plus huppés de la ville. Le coût de l’immobilier rend ce secteur difficile d’accès pour les plus jeunes et « sa population est vieillissante », indique l’échevin Jean Tonnar. Il n’est donc pas surpris de voir les enfants s’inscrire plutôt dans les écoles de la périphérie, où les nouvelles résidences offrent davantage de possibilités à ceux qui ne possèdent pas un capital en or massif.
Les Portugais surtout dans le centre-ville
Le dossier de l’organisation scolaire présente également la nationalité des élèves. La majorité d’entre eux sont portugais (43 %), suivent les Luxembourgeois (36 %) et loin derrière les Français (4 %), les Italiens (2 %) puis les Cap-Verdiens et les Allemands (1 %).
Les écoles où les enfants portugais sont les plus nombreux sont celles du Brill (61 %, pour 21 % de Luxembourgeoise), d’Ale-Lycée (57 %, pour 17 % de Luxembourgeois) et de la Grand-Rue (51 %, pour 28 % de Luxembourgeois. À contrario, les élèves grand-ducaux sont les plus nombreux à l’école Nonnewisen (54 %, pour 23 % de Portugais), à Lallange (42 %, pour 36 % de Portugais), Brouch (41 %, pour 35 % de Portugais) et Dellheicht (39 %, pour 35 % de Portugais).
On remarque ici que les élèves portugais sont bien plus nombreux dans les écoles du centre-ville que dans celles, souvent plus récentes, des quartiers périphériques où l’on trouve davantage de Luxembourgeois. Les écarts peuvent être particulièrement importants (notamment dans les écoles Ale-Lycée, Brill et Grand-Rue), ils indiquent que, malgré un cosmopolitisme global évident, on reste tout de même loin d’une véritable mixité sociale.
Erwan Nonet