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Quels sont les mots de l’année au Luxembourg ?


C’est avant tout l’actualité luxembourgeoise qui occupe le classement.

Le Centre pour la langue luxembourgeoise a dévoilé son palmarès des mots de l’année, dominé en grande partie par l’actualité.

Depuis 2020, le Zenter fir d’Lëtzebuerger Sprooch (Centre pour la langue luxembourgeoise) établit un classement des mots de l’année. Pour cette cinquième édition, plus de 420 propositions, comptant environ 250 mots, ont été envoyées. «De la mi-novembre jusqu’à la Saint-Nicolas, chacun pouvait soumettre sa proposition pour le mot de l’année 2024, soit par un vote lors des Journées du livre de Walferdange, soit via un formulaire en ligne», rappelle le ZLS qui a conservé 20 mots soumis à un jury d’experts de la langue luxembourgeoise. Plusieurs médias, le Tageblatt, la radio 100.7, RTL et le Luxemburger Wort, y ont également participé. «Lors d’un premier tour de scrutin, la liste a été réduite de 20 à 10 termes, et lors d’un second tour de 10 à 5.»

Comme chaque année, beaucoup de propositions étaient liées à l’actualité que ce soit le conflit israélo-palestinien (avec les mots Gaza, génocide, guerre, solution à deux Etats), l’élection américaine (Maga, trumpisme, swing states) mais aussi les Jeux olympiques ou l’Eurovision. «En outre, un certain nombre de termes du langage jeune (cringe – un mot qui apparaît chaque année –, cimer, gars…) et des mots luxembourgeois fantaisistes (Gemauschels, Intebinnes, nondikass, Nullekakert, Pimpampel…) ont été suggérés», ajoute le ZLS.

L’affaire Caritas au cœur des propositions

Mais c’est bien l’actualité luxembourgeoise qui a dominé les débats et en particulier l’affaire Caritas qui place deux mots en tête du classement avec Presidententrick et Caritas-Affär. La fraude au président est en effet la première piste qui a été retenue par le parquet dans le détournement de fonds de 61 millions d’euros dont a été victime la fondation. L’enquête a ensuite mis à mal cette théorie. «La variante scandale Caritas est très répandue, mais elle a été moins souvent proposée», note le ZLS La troisième place revient à un autre sujet brûlant du début de l’année avec Heescheverbuet, déjà dans le top 10 en 2023. Signifiant interdiction de la mendicité, ce mot renvoie au débat qui a fait rage à Luxembourg et à la Chambre autour du dispositif anti-mendicité très critiqué, notamment par le parquet.

Place aux ensuite aux élections avec Rietsruck (montée de la droite) qui prend la quatrième position. Même si le Grand-Duché a été relativement épargné, de nombreux pays, dont la France, ont vu l’extrême droite s’imposer lors du dernier scrutin européen. Le mot entre également en résonance avec d’autres élections dans le monde comme la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis. Enfin, Grenzkontrollen (contrôles aux frontières) occupe la cinquième marche et rappelle la décision de l’Allemagne de rétablir des contrôles plus systématiques à ses frontières intérieures. Une décision qui pourrait être prolongée au-delà de mars 2025 et qui a été vivement critiquée par le Premier ministre luxembourgeois Luc Frieden.

Les années précédentes, ce sont les mots KI (intelligence artificielle) en 2023, guerre en Ukraine en 2022, boosters en 2021 et Corona en 2020 qui ont obtenu la première place du classement.

Le Top 5 des mots de l’année

1. Presidententrick (fraude au président)
2. Caritas-Affär (affaire Caritas)
3. Heescheverbuet (interdiction de la mendicité)
4. Rietsruck (montée de la droite)
5. Grenzkontrollen (contrôles aux frontières)