À deux jours de la venue de l’évêque de Rome, la sécurité est revue à la hausse dans la capitale, tout en restant discrète sur l’exactitude des dispositifs en place. Voici ce qu’il faut savoir.
Depuis le pape Jean-Paul II en mai 1985, cela fait près de 40 ans que le Grand-Duché n’a pas reçu de souverain pontife. Une longue attente qui accentue la pression qui pèse sur les épaules de la Ville, voire du pays.
«Nous avons beaucoup d’expérience avec les visites d’officiels, mais il faut l’avouer, la visite du pape est une visite très spéciale», confie Patrick Even, directeur régional de la police grand-ducale. Ce dernier tient tout même à assurer : «Nous nous sommes préparés conséquemment pour veiller au bon déroulé et pour accueillir le public dans la ville». Les préparatifs sont réfléchis depuis le début de l’année.
Par mesure de sécurité, le nombre exact de policiers déployés à l’occasion n’a pas été communiqué. La police promet toutefois un «dispositif conséquent», afin de garantir le bon déroulement général de la visite et «d’assurer la fluidité du trafic au et autour du centre-ville».
Présente aux «moments clefs»
Les agents seront donc massivement présents aux endroits et moments clefs de la visite pour «porter assistance aux visiteurs et intervenir en cas de besoin.» Dans le cadre du traité Benelux, ils seront assistés de la police fédérale belge.
Comme pour tout évènement rassemblant un très grand nombre de personnes, la police grand-ducale appelle les personnes présentes au centre-ville pour suivre la visite officielle à faire preuve d’une «certaine vigilance» et à faire attention aux pickpockets. Il est aussi demandé de signaler toute personne, tout objet ou agissement suspect aux agents de police présents sur place ou bien de composer le numéro d’appel d’urgence de la police (113) et de ne pas laisser trainer des objets (poches, sacs à dos etc.) sur la voie publique.
À noter qu’en plus de la police, il faudra compter l’armée, les autorités civiles, les services municipaux et même l’archidiocèse, «notamment pour préparer l’arrivée du pape à la cathédrale, indique le vicaire général Patrick Muller. Ils amènent la police du Vatican, la Garde suisse, des personnes proches de lui lors de chaque déplacement.
Interdiction de drones
Dans le cadre de la visite, toute évolution d’aéronefs sans équipage à bord est interdite ce jeudi dans la capitale. Dans le cadre de ses missions et en cas de besoin, la police pourra toutefois recourir à des drones.
Cette vue aérienne sera utile pour la surveillance des mouvements de foule par exemple. En cas d’incident, ces derniers pourront aussi être utilisés pour la transmission de messages audio au grand public.
Fouilles à l’entrée de la cathédrale
Les personnes qui ont obtenu une place pour la rencontre à la Cathédrale Notre-Dame de Luxembourg doivent se conformer strictement aux informations, consignes et horaires indiqués dans le courriel de confirmation fourni par l’Archevêché de Luxembourg. Ainsi, une fouille des personnes est prévue au point de rassemblement au théâtre municipal au Glacis.
À noter que les objets suivants ne sont pas admis : objets pointus (p.ex. couteau), sacs à dos, mallettes, grands sacs à main, caméras, appareils photos, drapeaux, parapluies, poussettes (liste non exhaustive).
Les téléphones portables et tablettes électroniques doivent être éteints durant toute la rencontre. À noter aussi qu’en cas de mauvaises conditions météorologiques, des pèlerines seront distribuées.
Quid des autres pays ?
La visite d’un pape dans un pays reste un événement de taille, qui attire probablement des dizaines de milliers de spectateurs. Il suffit de jeter un œil aux dispositifs policiers mis en place dans d’autres pays pour s’en rendre compte.
Début septembre, alors qu’il était en Indonésie, certaines routes ont été fermées et les effectifs de sécurité comprenaient quelque 4 000 soldats ou policiers, ainsi que des tireurs d’élite. Un nombre qui a peut-être été vu à la hausse à cause d’une série de menaces à son encontre qui pesait dans le pays.
Chez nos voisins belges, sa visite s’effectue également dans un contexte tendu. L’indice de menace terroriste est élevé (niveau 3 sur une échelle de 4). Le coût du dispositif de sécurité pourrait s’élever à plusieurs millions d’euros. Seront présents plusieurs dizaines de milliers de policiers, épaulés par l’armée et les services secrets belges. Le déploiement inclut même motards, hélicoptères, maîtres-chiens et snipers.
Simon Iung