La période estivale n’a pas été épargnée par la météo instable. Si certains professionnels du tourisme sont pénalisés, d’autres s’en sortent mieux.
Malgré le retour du soleil au Luxembourg, les touristes et curieux ne se pressent pas, ce matin-là, à occuper les transats de la plage de Differdange. Luis habite à quelques mètres de celle-ci. Avec la météo instable, il ne s’y est pas rendu de l’été. «Quand il y a un beau temps les gens viennent mais quand il pleut, il n’y a personne. C’est désert», explique-t-il. Cédric, travailleur transfrontalier, de passage dans la Cité du fer, est du même avis. «C’est dommage, car ça donne envie d’y aller. Quand il pleut, on ne peut pas trop profiter des activités extérieures. Du coup, on se rabat sur les séries», sourit le jeune homme assis avec un ami sur la terrasse d’un bar, situé à quelques mètres de la plage.
Aménagée pour la période estivale dans le but d’attirer les visiteurs, la «DIFFbeach» ne rencontre pas le succès escompté, comme le confirme Pascale Lorang, employée au service des festivités de la Ville de Differdange. «Les terrasses autour de la place du Marché et de la plage étant habituellement remplies jusqu’à la dernière chaise, ce qui n’a pas été le cas cette année en raison du mauvais temps.»
«Nous avons été épargnés»
Une météo instable qui a eu certaines répercussions, comme l’annulation de concerts organisés à la plage de Differdange. «Neuf concerts ont été programmés pendant la période de la DIFFbeach, dont deux ont dû être annulés. Pour les autres, nous avons quand même pu accueillir de nombreux visiteurs puisqu’une grande partie de la plage était couverte», ajoute Pascale Lorang.
Contrairement à Differdange, la commune de Bertrange n’observe, quant à elle, pas d’effets négatifs sur les structures de plein air. «La plupart des manifestations que nous avons organisées se sont déroulées au mois de mai et juillet. Il faisait très beau à ce moment-là, nous avons donc été épargnés», assure Youri De Smet, échevin à la commune de Bertrange.
Même constat pour l’activité de «surfing» organisée jusqu’à la fin du mois de juillet. «On n’a pas remarqué de changements. La pluie n’a pas dérangé les touristes, vu que les gens sont mouillés. De manière générale, le bilan est très positif», explique-t-il.
Quid des professionnels du tourisme?
Malgré la météo, le tourisme se porte bien. Kevin In’t Groen, assistant de direction au camping Kautenbach, ne note pas d’importants changements cette année. «Au niveau des hébergements, il n’y a pas un grand impact. Pour les grandes vacances, les touristes ont réservé très tôt depuis janvier et février. Même s’il pleut, ils viennent quand même. C’est juste au niveau de l’humeur des gens, ils sont un peu plus mécontents.»
Alors pour s’adapter à la météo, les touristes ont modifié quelque peu leurs habitudes de consommation. «Ils font d’autres activités, comme les musées. Ils ne restent pas la journée au camping, ils font des excursions à l’intérieur, vont dans les centres commerciaux. Comme ils sont moins au camping, ils fréquentent moins le restaurant. C’est le seul impact que l’on ait», constate Kevin In’t Groen.
Jessica Ersfeld, responsable du personnel au château de Vianden, observe elle aussi une augmentation considérable de la fréquentation touristique cette année. «J’ignore pourquoi, mais c’est plein tout le temps. Peut-être la météo pluvieuse a donné envie aux touristes de venir visiter un château», remarque-t-elle.
Une légère répercussion qui aurait été, selon Kevin In’t Groen, beaucoup plus importante au printemps. «À cette période, les campings ne sont pas complets. S’il ne fait pas beau, on arrive plus difficilement à remplacer les emplacements annulés. Cet été, nous avons eu quelques annulations, mais comme nous avons beaucoup de demandes, ils ont vite été repris», conclut le professionnel du tourisme.
Lex Delles : «Un secteur en pleine croissance»
Le ministre du Tourisme, Lex Delles, a présenté, jeudi le bilan touristique des six derniers mois de l’année 2023. En s’appuyant sur les données du Statec, il a déclaré lors de la conférence que ce secteur d’activité était «en pleine croissance». Concrètement, le nombre de nuitées des six premiers mois est «supérieur par rapport à la même période en 2022». Le taux est évalué à +6 %.
Entre avril et juin 2023, les nuitées dans les hôtels ont augmenté de 2 % par rapport à 2022 (+1 % par rapport à 2019) et les nuitées auprès des campings ont été en hausse de 2 % (-4 % par rapport à 2019).
Malgré un rebond de l’activité, les chiffres de l’avant-crise sanitaire n’ont pas encore pu être atteints sur les six derniers mois. «La tendance des mois d’avril, mai et juin laisse présager la poursuite d’une croissance importante, notamment dans l’hôtellerie», précise le ministère.
Celui-ci a également listé les trois lieux les plus fréquentés par les touristes. En première place, il s’agit du Parc Merveilleux de Bettembourg, puis le château de Vianden et en troisième place, le sentier du Mullerthal.