Alors que la France planche sur un statut pour la «première dame» concernant madame Macron, au Grand-Duché c’est également le flou juridique.
C’était un des arguments de campagne présidentielle française d’Emmanuel Macron : il voulait accorder un statut à la première dame, son épouse, pour éviter toute confusion des genres. Ne pas la rémunérer, mais lui accorder un budget pour ses activités.
Dans certains pays, il est de tradition que les épouses des dirigeants mettent entre parenthèses leur carrière pour assurer le rôle de première dame.
C’était le cas de Michelle Obama aux États-Unis, par exemple. Il y a tellement d’évènements à couvrir, et puis c’est la tradition qui perdure, celle de l’épouse qui seconde son mari. Quand le dirigeant est un homme, c’est plus automatique. Et puis les fonctions ne sont pas toujours compatibles. Ainsi, Elke Büdenbender, épouse du président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a dû quitter son poste de juge pour devenir première dame à temps plein.
Séparer vie publique et privée
Mais ce n’est pas toujours le cas. Ainsi, le mari d’Angela Merkel, Joachim Sauer, est chercheur en chimie quantique et professeur à l’université Humboldt de Berlin. Il se fait très rare aux côtés de son épouse lors d’évènements publics, c’est dire si le couple a bien séparé leur vie privée de l’activité d’Angela Merkel qui nécessite pourtant une part de représentation.
Au Luxembourg, le rôle du conjoint du Premier ministre n’est pas inscrit dans la Constitution ni dans aucun texte de loi. «Il n’a pas de rôle officiel, il ne bénéficie pas de congé politique, ni de budget. Il doit prendre des congés ordinaires quand il veut bien accompagner son époux», explique-t-on du côté du ministère d’État concernant Gauthier Destenay.
Ce dernier avait fait sensation lors du sommet de l’OTAN, étant le seul homme au milieu des épouses des autres dirigeants mondiaux. Il s’agit du «Spouse program», une invitation faite aux conjoints des dirigeants pendant le sommet. Lors de ces invitations spécifiques avec un programme à part pour les conjoints, ce dernier peut s’y rendre.
En ce qui concerne celle de l’OTAN, les frais engendrés se sont résumés au seul fait d’être dans la même voiture jusque Bruxelles. Gauthier Destenay est néanmoins en droit dans ces cas précis de demander un remboursement de son voyage, mais c’est tout. «Aujourd’hui, la société a évolué. Ils ne sont plus juste ‘femme ou mari de’, ils ont des activités professionnelles. Il y a dix ans, il y avait beaucoup plus de Spouse program lors de sommets.»
Gauthier Destenay était également présent lors de la visite officielle de la duchesse de Cambridge, Kate Middleton, à Luxembourg, mais ceci dans le cadre d’une invitation faite par le musée. «Gauthier Destenay continue de travailler. Il n’a certainement pas le temps d’accompagner son époux à toutes les apparitions publiques.»
On notera cependant que les apparitions de la femme de l’ancien Premier ministre Jean-Claude Juncker étaient rarissimes en public. C’est donc également une volonté du Premier ministre de mettre en avant ou pas son conjoint.
Audrey Somnard