Que devient le carrousel mythique de la Schueberfouer ? 

Absent depuis deux ans, l’un des symboles de la fête foraine luxembourgeoise, dort aujourd’hui dans un entrepôt à Nancy.

Il a fait rêver petits et grands. Sur ces chevaux en bois, des milliers d’enfants devenus des adultes ont partagé des moments uniques au rythme de son orgue et de sa musique d’antan. Mais depuis deux ans, le carrousel galopant de la Schueberfouer n’est plus présent sur le champ de foire.

Une décision difficile qu’a dû prendre, à regret, François Kopp, le propriétaire de l’attraction. «L’année dernière, notre absence était liée à un manque de personnel. Un couple devait reprendre le manège, mais s’est désisté. Cette année, je n’ai pas pu me rendre sur la foire en raison des problèmes de santé de ma femme. Après 48 ans, sans manquer une Schueberfouer, c’est toujours un choix très compliqué», confie-t-il.

Je suis tout de suite tombé amoureux de ce manège

Alors, depuis deux ans, son attraction vintage dort dans un entrepôt à Nancy. Un crève-cœur pour François Kopp qui possède ce manège depuis 1975. «Il appartenait auparavant à un couple de forains belges. Quand je l’ai vu pour la première fois, j’en suis tout de suite tombé amoureux. À l’époque, mes parents m’avaient dissuadé de l’acheter.  »Que vas-tu faire de ce manège. Il demande beaucoup d’entretien », me disaient-ils. Mais moi, j’ai suivi mon instinct et je me suis procuré cette attraction qui datait de 1898. Je pensais la garder deux ou trois ans et finalement, elle m’a suivi pendant 48 ans», raconte-t-il encore ému.

Et il a vu juste, car son carrousel galopant est devenu au fil des années, l’un des symboles de la Schueberfouer. «Il m’a accompagné durant toute ma vie de forain. Il a parcouru des milliers de kilomètres. Quand j’ai arrêté les foires en France, je l’ai gardé uniquement pour le Luxembourg, d’où mon attachement à ce pays».

Une seconde vie pour le carrousel ?

Mais aujourd’hui, une question demeure. Le manège sera-t-il vendu ou restera-t-il dans la famille Kopp? «J’ai eu des propositions intéressantes. Mais, voilà, je suis trop attaché à cette attraction pour pouvoir m’en séparer. J’avais hésité à un moment, car les propriétaires d’un parc qui sont des personnes de ma famille voulaient construire un hangar pour l’entreposer et l’utiliser. Mais rien n’a été décidé», explique le forain originaire de Nancy.

Alors si le destin du carrousel n’est pas encore tracé, François Kopp souhaite une seule chose, que l’attraction reste un héritage familial. «Nous avons beaucoup de forains dans notre famille, mais tous ont déjà des métiers spécifiques. De plus, ce manège, qui pour moi est une véritable pièce de musée, demande beaucoup d’entretien et de présence».

La relève sera difficile donc, mais pour la famille Kopp, ne plus apercevoir les enfants s’amuser dans ce manège est aussi un pincement au cœur. «Mon dernier enfant est né la veille de la Schueberfouer et je ne pourrai, malheureusement, pas faire la photo traditionnelle de mon petit garçon dans le carrousel», regrette Kevin Kopp, le petit-fils de François Kopp qui espère revoir un jour le carrousel faire tourner les enfants aux yeux inquiets et émerveillés.