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Quand la Kulturfabrik met Esch dans le secret


Les «Secret Sessions» permettent de «tester de nouveaux formats (…) hors des murs de la Kulturfabrik», qui connaîtra bientôt une grande rénovation.

Ce dimanche 30 juin, rendez-vous à la Kulturfabrik pour partir à la découverte d’un lieu insolite. C’est la première «Secret Session», nouveau concept de concerts secrets déjà promis à un bel avenir.

Comment faire de l’info quand on ne peut dévoiler aucune info ? À la Kulturfabrik, personne ne lâchera le morceau. Et il en sera ainsi jusqu’au rendez-vous donné dimanche 30 juin, à 15 h, au centre culturel, point de départ d’une balade vers un lieu mystère, pour un concert insolite à l’heure du goûter.

«Pour le public, ce sera une double découverte : celle d’un artiste et celle d’un endroit auquel on n’aurait pas forcément pensé pour un concert», résume Georges Goerens, l’un des programmateurs de la Kufa, avec Herrade Fousse et Sylvain Mengel.

Le trio, mu par l’envie de «proposer des choses hors du commun», avait «développé cette idée longtemps avant la création de la Biennale» d’arts et de la culture d’Esch, qui a intégré à son programme ces nouvelles «Secret Sessions». Le thème de la Biennale étant «Architectures», le rapprochement semblait «une évidence».

«L’idée est de proposer du « live » dans un format nouveau, très différent du concert à la Kufa, pour lequel les gens n’ont pas forcément envie d’investir 15 euros dans un groupe qui peut leur plaire, mais qu’ils ne connaissent pas», explique Georges Goerens.

Une problématique essentielle : «Comment attiser la curiosité du public?» En «jouant sur le secret», donc, et sur le caractère exclusif de l’évènement, par ailleurs gratuit sur réservation.

«Nouvelle facette de la ville»

Georges Goerens défend un projet porté par une «équipe jeune, avec de nouvelles personnes», qui veut à son tour découvrir la ville en «combinant son patrimoine et sa vie culturelle».

Une équipe, aussi, qui décloisonne ses spécialités, se rassemblant désormais «autour d’un projet plutôt que par discipline». Les «Secret Sessions», bien que conçues à trois, ont surtout occupé Sylvain Mengel (pour les choix musicaux) et Herrade Fousse (pour les choix de décors).

Avec une continuité logique, puisque, derrière ce projet hors les murs, il y a la volonté réaffirmée de «valoriser l’espace public» eschois, après la fin du projet «Kufa’s Urban Art» (2014-2022) et la parution, au printemps 2023, de l’ouvrage rétrospectif Traces. «Cette fois, on a l’opportunité de faire montrer une nouvelle facette de la ville, non plus à travers l’art visuel, mais à travers la musique», se félicite Georges Goerens.

Au-delà du simple plaisir de la découverte musicale au creux d’un dimanche après-midi, les «Secret Sessions» ont un autre sens – forcément caché – pour le centre culturel, qui connaîtra ces prochaines années une «grande rénovation».

La ville prévoit pour fin 2025 le lancement des travaux qui transformeront la friche industrielle Metzeschmelz en nouveau quartier urbain. Et c’est tout le centre culturel qui va être transformé, avec une surface repensée, un accès vers le nouveau quartier, ou encore l’exploitation des 1 000 m2 qui restent inutilisés sur le site.

Alors, «c’est chouette de tester de nouveaux formats qui nous montrent ce qu’on pourrait proposer hors des murs de la Kulturfabrik», assure le programmateur. Et si l’un de ces espaces invisibles servait de lieu pour un concert impromptu ? «Tout est possible…»

De la musique pour un lieu

Aucun projet de rénovation urbaine n’inquiètera l’«éthique DIY» de la Kufa, le «côté clandestin» de sa démarche culturelle et son «passé de squat punk» : selon Georges Goerens, le centre culturel entend bien rester «fidèle à sa ligne politique».

«On ne va pas planter une grande scène au milieu de la nature sauvage ou en pleine rue; on ne va déranger ni les animaux ni le voisinage, promet-il. On fait ça avec bienveillance, et avec l’envie de montrer des lieux peut-être oubliés, en tout cas non institutionnalisés, et les mettre en valeur en les mettant en musique.» Car ce sont les lieux secrets qui ont guidé les choix de programmation musicale, avec une «musique pensée spécialement selon l’endroit», et non l’inverse.

Toujours aucun nom ni lieu, mais quelques indices tout de même, disséminés sur les réseaux sociaux ou à l’intérieur d’une playlist Spotify : une ambiance folk et bucolique, une chevelure châtain… De là à penser à Bartleby Delicate – alias d’un certain Georges Goerens –, ce serait un peu facile, mais pas tout à fait faux…

Lui assure que «la programmation sera luxembourgeoise et internationale» sur les trois premières «Secret Sessions» : après le premier concert, dimanche, la Kufa donne déjà rendez-vous les 7 juillet et 29 septembre. Et à chaque concert secret son lieu unique et son ambiance musicale dédiée.

Si l’«éclectisme» des choix semble ne poser aucun problème, on est en droit de se demander si, après la résurrection de l’Ariston, les Francofolies, Esch-2022 et, maintenant, la Biennale, il y a encore beaucoup de lieux à découvrir à Esch.

«Ces lieux dits « secrets », peut-être que certains les connaissent déjà. Mais on n’en est encore qu’à notre première», prévient le programmateur. Oui, le projet a tout pour plaire. Qui sait s’il est voué à devenir un rendez-vous ponctuel, dans des lieux peut-être moins secrets, mais pas moins insolites ?

Encore une fois, «toutes les idées sont bonnes», conclut Georges Goerens, qui «n’exclut pas de faire un concert dans un kebab ou sur le toit d’un bâtiment. C’est un truc à développer à l’avenir.»

Dimanche, à 15 h. Kulturfabrik – Esch-sur-Alzette.

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