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PSA achète Opel à General Motors pour 1,3 milliard d’euros


Opel est poursuivi devant la justice pour avoir transféré les bénéfices de sa filiale belge vers l'Allemagne. (photo AFP)

Le groupe français PSA a annoncé lundi être parvenu à un accord avec General Motors (GM) afin d’acquérir sa filiale automobile européenne déficitaire pour 1,3 milliard d’euros, ce qui va donner naissance au deuxième constructeur de véhicules du Vieux continent.

Outre le rachat des marques Opel et Vauxhall, qu’il espère faire revenir dans le vert d’ici à 2020, PSA (marques Peugeot, Citroën et DS) va reprendre conjointement avec la banque française BNP Paribas la filiale financière de GM Europe pour 900 millions d’euros, a-t-il précisé dans un communiqué.

« La valeur de transaction pour PSA, y compris Opel/Vauxhall et 50% des activités européennes de GM Financial, sera de 1,8 milliard d’euros », a souligné le groupe automobile français, qui a engrangé un bénéfice net de 2,15 milliards d’euros en 2016.

La division européenne de GM est en revanche en déficit chronique, ayant encore perdu 257 millions de dollars l’année dernière. Sur 16 ans, la facture s’élève à 15 milliards de dollars pour le colosse de Detroit.

PSA vise de son côté un retour à la rentabilité d’Opel et Vauxhall dans les trois prochaines années, espérant pour les marques acquises « une marge opérationnelle courante de 2% d’ici à 2020 et 6% d’ici à 2026″, ainsi qu' »un free cash-flow (flux de trésorerie) opérationnel positif d’ici à 2020 ».

Synergies

PSA s’est dit persuadé de pouvoir « réaliser d’importantes économies d’échelle et de dégager des synergies dans les domaines des achats, de la production et de la recherche et développement ».

« Des synergies de 1,7 milliard d’euros par an sont attendues d’ici à 2026 – dont une part significative devrait se matérialiser d’ici 2020 – et devraient contribuer à accélérer le redressement » des activités reprises, selon le communiqué.

Côté retraites, « tous les régimes de retraite européens et du Royaume-Uni, financés et non financés, d’Opel et Vauxhall, à l’exception de l’Actives Plan allemand et de certains petits régimes de retraite, seront maintenus auprès de GM », a précisé PSA.

En outre, « les obligations relevant de l’Actives Plan allemand et de ces petits régimes de retraite d’Opel/Vauxhall seront transférées à PSA. GM versera à PSA 3 milliards d’euros pour le règlement complet des pensions transférées », selon la même source.

PSA a dit s’attendre à voir l’opération bouclée d’ici à la fin 2017. Elle va augmenter son périmètre d’un tiers, ajoutant le 1,2 million de véhicules vendus annuellement par Opel (et Vauxhall au Royaume-Uni) aux 3,15 millions qu’il a immatriculés en 2016.

La transaction « inclut l’ensemble des activités automobiles d’Opel/Vauxhall, qui comprennent les marques Opel et Vauxhall, six usines de montage et cinq usines de production de pièces, un centre d’ingénierie (Rüsselsheim, Allemagne) et environ 40.000 salariés », détaille le communiqué.

En revanche, « GM conservera le centre d’ingénierie de Turin, en Italie ».

GM intéressé à la réussite

« En outre, Opel/Vauxhall bénéficiera toujours des licences de propriété intellectuelle de GM jusqu’à l’adaptation progressive de ses véhicules aux plates-formes de PSA dans les années à venir », a promis PSA.

Enfin, General Motors sera intéressé à la réussite de l’opération, puisqu’il souscrira « des bons de souscription d’action (BSA) de PSA pour un montant de 0,65 milliard d’euros » et d’une maturité de neuf ans.

Le patron de PSA Carlos Tavares a réitéré lundi l’objectif de faire de son entreprise un « champion européen de l’automobile » avec cette acquisition, notant qu’elle le placerait à la deuxième place du marché européen des véhicules avec 17% de part de marché, derrière Volkswagen (24%).

Il s’agit d’un pas vers la « taille critique », notion essentielle dans une industrie automobile gourmande en capitaux, sur fond de resserrement des normes et d’explosion des budgets de recherche et développement.

Le retournement est en tout cas spectaculaire pour PSA, qui n’avait été sauvée de la faillite il y a trois ans que par l’entrée à son capital de l’Etat français et du conglomérat industriel chinois Dongfeng, aux côtés de l’autre actionnaire de référence, la famille Peugeot.

Cette recomposition du paysage automobile européen va alimenter les conversations des dirigeants du secteur, rassemblés mardi et mercredi aux journées de presse du salon automobile de Genève (Suisse).

Le Quotidien / AFP