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Protocole antidrogue : le «point de départ d’un nouvel élan entre nos deux pays»


Gérald Darmanin, ministre de la Justice français, et Elisabeth Margue, ministre de la Justice, étaient présents à la signature, ce mardi. (photo Julien Garroy)

Une nouvelle convention de coopération pour lutter contre le narcotrafic a été signée par des procureurs luxembourgeois et français, sous les yeux des ministres de la Justice des deux pays.

Le point commun dans l’actualité française et luxembourgeoise ces derniers jours? Les deux pays ont présenté des mesures pour lutter contre le trafic de drogue. Nos voisins ont remis lundi entre les mains du Conseil constitutionnel une «proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic», tandis qu’en Ville était présenté le «Drogendësch 2.0», 60 mesures pour lutter contre ce même fléau.

Mais voilà, comme l’a résumé mardi après-midi, la ministre de la Justice, Elisabeth Margue, le constat est sans appel de part et d’autre de la frontière : «Nous avons les mêmes problèmes et les mêmes difficultés face à la criminalité organisée.» Et le procureur général d’État, John Petry, d’ajouter : «Le narcotrafic opère de façon transfrontalière et appelle dès lors une réponse transfrontalière.»

Une constatation qui n’est pas nouvelle, certes – la coopération existe déjà entre les pays du Benelux et la France depuis longtemps. Mais ce mardi, elle vient de franchir un cap.

En présence de la ministre de la Justice, Elisabeth Margue, et de son homologue français, Gérald Darmanin, le procureur général d’État, John Pétry, pour le Luxembourg, et les procureurs généraux de la Cour d’appel de Metz, François Perain, et de Nancy, Hugues Berbain, pour la France ont tous trois signé un nouveau protocole d’accord de coopération transfrontalière. Celui-ci pose les bases de la création d’un bureau de coordination entre la France et le Luxembourg. «Pas uniquement une convention, s’est réjoui Gérald Darmanin, mais quelque chose d’extrêmement concret.»

Selon John Petry, «l’Europe est actuellement confrontée à une recrudescence du narcotrafic» marquée par «une importation massive de drogues en provenance de l’Amérique du Sud». Le Luxembourg, lui aussi, connaît des activités de trafic de drogue «assez intenses dans certains quartiers», a-t-il souligné, nommant le quartier Gare de la capitale. En février, quelque 900 kilos de cocaïne ont été saisis.

Les représentants de la loi rencontrent des difficultés particulières pour endiguer ces trafics : ils interpellent régulièrement des trafiquants habitant côté français. Ces interpellés qui vivent «dans des conditions précaires», livrent souvent la même adresse, attestant ainsi de l’existence de réseaux organisés dont «la base logistique (est) en France».

Deux niveaux de coopération

L’idée de ce protocole entre la France et le Luxembourg est née il y a moins d’un an. François Perain en a présenté les grandes lignes. Deux niveaux d’organisation sont prévus. «Tout d’abord, un premier niveau de coordination composé des trois procureurs généraux (pour) les orientations générales et la stratégie. Puis un second niveau (avec) un bureau de liaison opérationnel composé exclusivement des procureurs qui (…) traitera toute problématique pénale significative transversalement».

Une première réunion est prévue le 30 juin pour mettre en œuvre ce protocole, qui toujours selon François Perain permettra de «fluidifier et d’engendrer des échanges d’informations».

Quant à Hugues Berbain, il voit dans cet accord «un outil très utile» pour faire face à des situations parfois complexes dans le Pays-Haut. Des échanges indispensables «au stade de l’enquête (…) et naturellement lors de l’exécution des peines, face notamment à la question de l’impact sur la révocation éventuelle des mesures de sursis».

Pour John Petry, cette coopération «s’impose de toute urgence et de toute évidence». Le procureur général d’État y voit même le «point de départ d’un nouvel élan entre nos deux pays».

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