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Prolongation de la centrale de Cattenom : les communes montent au front


La centrale de Cattenom est visible depuis de nombreuses communes luxembourgeoises comme Frisange, membre de l’alliance. (Photo: hervé montaigu)

Une douzaine de communes ont décidé de relancer leur ancienne alliance contre le nucléaire après la décision de l’ASNR d’autoriser la poursuite de l’exploitation de la centrale de Cattenom.

La guerre en Ukraine et la dépendance européenne aux énergies fossiles russes a relancé l’intérêt de certains pays européens pour l’énergie nucléaire. En France, alors que de nombreuses centrales, comme celle de Cattenom, arrivaient en fin de vie, leur exploitation a été prolongée de 10 ans par l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). Le Premier ministre français a même récemment émis l’idée que certaines installations pourraient être prolongées jusqu’à leur 60 ans. En parallèle, le gouvernement fédéral belge a décidé de revenir sur sa sortie du nucléaire en prolongeant notamment la durée de vie de la centrale de Tihange et en construisant de nouveaux réacteurs.

Ce renouveau du nucléaire en Europe inquiète de nombreux collèges échevinaux qui ont décidé de s’unir. A l’initiative du bourgmestre de Roeser, Tom Jungen, ils ont relancé leur ancienne alliance contre l’énergie nucléaire fondée en 2011 par Henri Kox. «Une première réunion a rassemblé des représentants de douze communes à Roeser, explique l’alliance dans un communiqué de presse. Un groupe de coordination provisoire a également été mis en place.»

Une technologie «dangereuse et coûteuse»

Depuis, près de 30 communes ont rejoint le groupe pour affirmer leur position : un rejet «explicite» de l’énergie nucléaire et un engagement «sans équivoque» en faveur des énergies renouvelables. «Même si le directeur de la centrale nucléaire de Cattenom a récemment donné l’impression que l’installation n’avait jamais été aussi sûre, l’alliance estime au contraire que l’énergie nucléaire n’est pas une technologie d’avenir.»

Pour ces communes, la sortie du nucléaire doit être maintenue et aucun nouveau réacteur ne doit voir le jour dans les années à venir. «L’énergie nucléaire est dangereuse, extrêmement coûteuse et, si l’on tient compte du risque d’accidents graves dans le bilan écologique, elle n’est pas non plus durable.» La centrale de Cattenom inquiète particulièrement les élus depuis l’apparition ces dernières années de fissures provoquées par la corrosion, un problème qui n’a jamais trouvé de véritable solution depuis.

Alors que la prolongation du CNPE de Cattenom n’est pas encore définitivement actée, l’alliance espère pouvoir peser dans le débat. Elle a notamment demandé une réunion avec le ministre de l’Energie Lex Delles pour l’interroger sur la position du gouvernement à ce sujet. Depuis sa prise de fonction, le Premier ministre Luc Frieden peine en effet à clarifier sa politique en matière de nucléaire.  «Les investissements dans la prolongation de la durée de vie des centrales ou dans de nouveaux réacteurs, s’ils étaient plutôt consacrés à la transition énergétique, permettraient d’aboutir beaucoup plus rapidement à un approvisionnement énergétique propre, sûr et durable à partir de sources renouvelables», rappellent quant à eux les bourgmestres de l’alliance.

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