La CSJ, les Jonk Demokraten, jonk gréng et Jonk Sozialisten, ainsi que la Jonk Lénk, mettent la pression sur le gouvernement luxembourgeois pour qu’il reconnaisse un État palestinien.
Deux communiqués de presse distincts ont été diffusés, vendredi, par les ailes jeunes de cinq partis. Alors que la CSJ, les Jonk Demokraten, jonk gréng et Jonk Sozialisten se sont unis pour réclamer la reconnaissance de la Palestine comme État à part entière, la Jonk Lénk a décidé de faire cavalier seul. Tous sont néanmoins d’accord sur un point central : le Luxembourg ne doit plus tergiverser et doit enfin ouvrir la porte de la communauté internationale au peuple palestinien.
La semaine dernière, à l’issue d’une conférence ministérielle organisée par la France et l’Arabie saoudite au siège de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, avait répété que le gouvernement luxembourgeois était désormais disposé à sauter le pas. Le diplomate en chef du Grand-Duché figure parmi les signataires du «Call of New York», un appel de 15 pays occidentaux à reconnaître un État de Palestine.
La Jeunesse chrétienne-sociale (CSJ) et les jeunes libéraux (Jonk Demokraten) se joignent à leurs homologues verts (jonk gréng) et socialistes (Jonk Sozialisten) pour maintenir une forte pression sur le gouvernement CSV-DP.
«Après près de deux ans de conflit, des violations du droit international par le gouvernement israélien et une attaque terroriste du Hamas (NDLR : contre Israël, le 7 octobre 2023), il est urgent désormais de trouver une solution durable pour le Proche-Orient», est-il souligné dans leur communiqué. L’objectif devrait être d’obtenir une libération des otages toujours détenus par le Hamas, mais aussi de rétablir la stabilité dans cette région. «Pour que des négociations de paix puissent avoir lieu, il faut que les deux camps bénéficient d’une reconnaissance internationale. Aussi longtemps qu’Israël est seul à être reconnu comme État, une discussion d’égal à égal n’est pas possible. C’est pourquoi nous appelons le gouvernement à reconnaître, en septembre, lors de l’assemblée générale de l’ONU, (…) la Palestine comme État», développent les ailes jeunes du CSV, du DP, de déi gréng et du LSAP.
La reconnaissance devrait aussi ouvrir la porte à l’établissement d’un État palestinien respectant l’État de droit, dans lequel le Hamas ne jouerait plus aucun rôle. «Le moment est venu pour que le Luxembourg soutienne cet acte important et s’engage démonstrativement pour la paix et le droit à l’autodétermination du peuple palestinien», renchérissent les quatre signataires du communiqué.
Le Luxembourg accusé d’être «complice»
En outre, le gouvernement luxembourgeois est appelé à défendre le droit international. «Nous condamnons toute sorte de violence. Que ce soit l’attaque terroriste du 7-Octobre perpétrée par le Hamas (…) ou les agissements de l’armée israélienne ayant coûté la mort de dizaines de milliers de civils : les règles du droit international s’appliquent à tout le monde», terminent la CSJ, les Jonk Demokraten, Jonk Gréng et Jonk Sozialisten.
La Jonk Lénk va plus loin dans ses revendications. En plus de la reconnaissance d’un État de Palestine, les jeunes militants du parti d’opposition déi Lénk réclament la suspension de l’accord d’association conclu entre Israël et l’UE, une mise entre parenthèses des subventions accordées par Bruxelles à des centres de recherche israéliens et une interdiction de toute coopération entre le Luxembourg et des fabricants d’armes israéliens.
«Par son inaction et le maintien de sa coopération avec l’État d’Israël, le Luxembourg se rend complice, sur les plans moral, matériel et légal, de la misère et du génocide de la population palestinienne à Gaza», fustige le communiqué de la Jonk Lénk. Elle renchérit en clamant que lorsqu’on se retrouve «face à un génocide, il existe une obligation morale de mettre fin à toute complicité et de se montrer solidaire avec toutes les victimes».