Prix de l’électricité : une hausse de plus de 30 % ?

Déi Lénk, appuyée par le LSAP, déi gréng et le Parti pirate, estime que le maintien d’un plafond partiel n’est pas suffisant pour garantir des prix abordables. Le gouvernement réfute cette critique.

La décision de lever en deux étapes le plafonnement du prix de l’électricité ne passe toujours pas auprès de l’opposition, à l’exception de l’ADR. «Un mécanisme qui doit se limiter à des chocs», clame Tom Weidig.

Pour rappel : sur la hausse prévue de 60 % du tarif en 2025, l’État ne prend en charge que 30 %. «L’argument du gouvernement est que les prix sur le marché sont revenus à la normale. Il faut fortement en douter. On voit que les prix du gaz et du mazout sont bien plus élevés qu’en 2020», avance David Wagner. Le député de déi Lénk a interpellé, hier, à la Chambre, le ministre de l’Énergie, Lex Delles, sur la hausse du prix de l’électricité.

La Chambre des salariés estime qu’un ménage moyen doit payer cette année 270 euros de plus pour sa consommation d’électricité et 400 euros de plus pour la fourniture en gaz. Les ménages équipés d’une pompe à chaleur et disposant d’une voiture électrique risquent une hausse de plus de 1 000 euros. «Personne ne sort gagnant des changements décidés», fustige David Wagner.

Une motion réclamant notamment le maintien d’un plafond intégral sur le prix de l’électricité a toutefois été rejetée. Seuls le LSAP, déi gréng et le Parti pirate ont soutenu cette revendication. Les partis de la majorité ont renvoyé vers les aides sociales ciblées prises par le gouvernement pour soutenir les ménages les plus vulnérables.

«Il ne faut pas trop céder à la panique. Les chiffres démontrent clairement que la hausse pour l’électricité restera limitée à 30 %», affirme Jeff Boonen pour le compte du CSV. «Il se peut que la facture ait nettement augmenté pour certains en janvier. Mais on ne peut pas généraliser cette tendance», ajoute le chef de fraction du DP, Gilles Baum.

«Le gouvernement ne tient pas sa promesse d’une hausse des prix limitée à 30 %, du moins en ce début d’année. Il a pourtant la responsabilité d’agir pour mieux maîtriser la politique énergétique», clame Georges Engel (LSAP). Avant le débat sur le prix de l’électricité, le député socialiste s’est vu adresser une fin de non-recevoir pour définir la précarité énergétique. La majorité affirme que des mesures seront prises dans le cadre du «Plan social pour le climat», qui accompagne le Plan national Énergie-Climat (PNEC).

Joëlle Welfring (déi gréng) estime également que «le gouvernement doit agir de manière prévisible dans le respect des citoyens». «Le contraire est toxique pour la transition énergétique», complète l’ancienne ministre de l’Environnement. Elle continue à s’indigner de la hausse précipitée du tarif pour l’utilisation du réseau.

Pour Marc Goergen (Parti pirate), il urge de trouver des solutions : «Les offices sociaux réceptionnent de plus en plus de dossiers de personnes qui ne sont plus en mesure de payer leurs factures d’électricité.»

«Nous partageons tous le besoin de garantir un prix abordable», répond le ministre Lex Delles. Or, la prolongation du plafonnement des prix ne serait pas la bonne solution. Il se prononce toutefois pour un engagement supplémentaire de l’État pour amortir les coûts de l’extension du réseau d’électricité.