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Prix de l’électricité : priorité à l’énergie renouvelable


Blanche Weber et de Marc Krier ont présenté, vendredi, les revendications du Mouvement écologique pour continuer à faire avancer la transition énergétique. (Photo : julien garroy)

Le Mouvement écologique insiste pour que l’électricité verte reste moins chère que l’électricité produite à partir d’énergies fossiles, avec pour objectif d’accélérer la transition énergétique.

Bon nombre de ménages ont vu, en ce début d’année 2025, leur facture d’électricité exploser. En cause, la levée partielle du plafonnement des prix, financé par l’État, et la nouvelle structure tarifaire pour l’utilisation du réseau d’électricité. Selon le Statec, le prix de l’électricité a augmenté de 43,9 % en janvier.

Le Mouvement écologique a aussi enregistré ce bond, qui risque de pénaliser les personnes et ménages ayant déjà investi dans une pompe à chaleur ou une voiture électrique. Mais, contrairement à des partis comme déi gréng, ou le camp syndical, l’association, présidée par Blanche Weber, ne plaide pas pour revoir à la hausse le plafonnement.

La grande priorité serait de s’assurer que le prix de l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables reste moins cher que l’électricité produite à partir d’énergies fossiles. Pour l’instant, les interrogations et incertitudes seraient nombreuses parmi les consommateurs. «Beaucoup de gens sont étonnés par la nouvelle structure tarifaire. Les prix augmentent pour alimenter leur pompe à chaleur ou charger leur voiture électrique. Ils se posent la question s’il est encore rentable d’investir dans ces technologies vertes», relate Marc Krier, le responsable pour la politique énergétique et climatique auprès du Mouvement écologique.

Pour ne pas freiner la transition énergétique, il serait primordial de continuer à soutenir l’électrification, avec à la clé une extension du réseau. Au lieu de financer un plafonnement des prix, il serait «plus sensé» que l’État investisse directement dans cette extension, aussi pour éviter que les gestionnaires du réseau répercutent le coût sur les consommateurs. Une enveloppe de 350 millions d’euros devra être débloquée d’ici à 2034 pour étendre le réseau de lignes à haute tension. Il faut y ajouter entre 100 et 145 millions d’euros par an pour le réseau de distribution de l’électricité.

«L’investissement de l’État dans le réseau permet à la fois de préparer le réseau pour le futur et de réduire au mieux l’impact de la hausse du prix de l’électricité. Cette mesure est plus durable qu’un plafonnement des prix qui ne change rien au mode de fonctionnement structurel du réseau», développe Marc Krier. «Il s’agirait donc d’un moyen pour avantager les gens qui misent sur l’électricité pour le chauffage et la mobilité», enchaîne-t-il.

«Nous avons besoin d’une stratégie globale»

En ce qui concerne le prix de l’énergie fossile, le Mouvement écologique réclame que le gouvernement anticipe l’importante hausse du prix par tonne de CO2, qui est censé grimper, au niveau de l’UE, à plus de 200 euros en 2030. Au Luxembourg, la taxe CO2 va augmenter de 40 euros par tonne en 2025 à 45 euros en 2026. «Il s’agit de la dernière hausse prévue. Afin d’éviter le choc en 2030 et pour offrir une sécurité de planification aux ménages et entreprises, il est extrêmement important de s’engager sur une augmentation progressive plus importante du prix du carbone», affirme Blanche Weber.

Quoi qu’il en soit, la taxation plus élevée du CO2 pourrait aussi constituer un levier pour accélérer la transition énergétique, avec un plus grand nombre de personnes qui optent pour les énergies renouvelables, au prix plus compétitif. Un soutien financier adéquat serait primordial. Les aides étatiques en place au Luxembourg sont globalement saluées par le Mouvement écologique. «Cela ne doit pas empêcher de mener une discussion transparente sur d’éventuelles adaptations», avance Blanche Weber.

La présidente insiste aussi sur l’importance d’assurer l’équité sociale dans la transition énergétique, grâce à des mesures de compensations et aides financières pour les ménages moins bien lotis. En outre, des solutions devraient être trouvées pour les locataires, qui ne sont pas en mesure de contribuer au virage énergétique, et les personnes dont l’habitation ne se prête pas à installer des technologies vertes. Dernière revendication : harmoniser les normes pour installer une pompe à chaleur ou des panneaux photovoltaïques.

«Nous avons besoin d’une stratégie globale. On ne dit pas qu’elle n’existe pas, mais on a encore du mal à identifier une stratégie efficace qui est ciblée pour atteindre les objectifs climatiques», termine Blanche Weber.

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