Comme nous l’annoncions en exclusivité mardi, Esch s’est fait souffler l’arrivée de la 3e étape du Tour de France 2017. Sans doute au profit de Longwy!
L’ambiance était lourde mardi matin à la lecture du Quotidien. Pressée de confirmer nos informations exclusives, la commune d’Esch-sur-Alzette a délivré un communiqué où sa rancœur envers les organisateurs affleurait assez logiquement.
Une ambiance gueule de bois. Le monde sportif luxembourgeois et plus encore le microcosme du cyclisme se sont réveillés sens dessus dessous mardi matin. Comme nous l’annoncions donc, la commune d’Esch-sur-Alzette a pris son courage à deux mains pour annoncer qu’elle ne recevrait pas le Tour de France le 3 juillet prochain, au terme d’une troisième étape qui partira de Verviers.
Le choc fut proportionnel à l’importance de l’évènement. Ça n’a pas manqué de surprendre, tant l’étape eschoise semblait acquise. Actée. Solidité du dossier de candidature. Expérience après le passage du Tour 2006. C’est ailleurs qu’il fallait chercher les causes de ce refus, même s’il convient de rappeler que jamais les organisateurs d’Amaury Sport Organisation ne confirment ou n’infirment les informations parues dans la presse avant la présentation officielle du tracé, prévue cette année le 18 octobre.
Alors pourquoi Esch-sur-Alzette a-t-elle été recalée à seulement trois semaines de cette présentation? Henri Hinterscheid, échevin des Sports répétait mardi en boucle, et à qui voulait l’entendre, son incompréhension. Il parlait d’une « claque reçue en plein visage de la part des organisateurs ». Il disait aussi connaître la mauvaise nouvelle depuis vendredi. Il s’était enquis de certaines rumeurs ministérielles et comme s’il présageait que le dossier avait pris subitement du plomb dans l’aile, il avait directement contacté Christian Prudhomme.
Une commune sous le choc
Le directeur du Tour qui trace, chaque année, le dessin de la Grande Boucle avec Thierry Gouvenou, directeur de la course, lui a répondu. Et Henri Hinterscheid n’a visiblement pas digéré.
Car c’est assez clairement le manque d’intérêt sportif des parcours proposés, jugés inappropriés ou dangereux par ASO, qui a été sanctionné. «À la suite d’une réunion entre les responsables de la commune d’Esch, du Ministère des Sports et de l’organisateur en mai 2016, Esch avait posé sa candidature et proposé trois variantes d’étape pour une course entrant au Grand-Duché de Luxembourg en venant de Belgique.
Toutes les variantes proposées comportaient des éléments sélectifs (difficultés) dans les 30 derniers kilomètres de course avant l’arrivée, afin d’éviter une arrivée au sprint à Esch-Belval. Ces difficultés, imposées par l’organisateur, comportaient entre une et trois côtes de 2,6 % à 9 % de pente, explique la commune dans un communiqué.
Or, dans sa décision, l’organisateur soulève un nouvel argument en indiquant l’impossibilité d’une arrivée en côte à Esch-sur-Alzette (NDLR : l’hypothèse d’une arrivée au Gaalgebierg a été jugée inadéquate par les responsables techniques du Tour de France)», notait-on hier dans le communiqué délivré par la commune d’Esch-sur-Alzette.
La faute au parcours
On rappelle au passage ce que Thierry Gouvenou nous avait répondu lorsque nous l’avions interrogé, le 8 juillet dernier, sur le dernier Tour de France, à propos de la candidature d’Esch-sur-Alzette. « Sur les arrivées, on recherche quelque chose de spécifique, surtout en première semaine. À Cherbourg (NDLR : en 2016), c’était la côte de Glacerie. Cela demande du travail et des visites sur le terrain pour voir si les critères sont réunis (…) on récolte le maximum de données pour savoir si oui ou non, c’est réalisable. »
Placé manifestement depuis quelques temps dans la confidence, le ministère des Sports s’est contenté hier de confirmer mollement. Il est vrai qu’en ce qui concerne le Tour de France, les organisateurs traitent directement avec les villes et non avec les États, même s’ils sont forcément concernés lorsque la Grande Boucle déborde de l’hexagone, ce qui lui arrive souvent.
Alors Romain Schneider, se consolait avec ces kilomètres de course qui traverseront bien le Luxembourg dans cette troisième étape. Avec ces hôtels luxembourgeois qui seront remplis dans la nuit du 3 au 4 juillet. Et enfin avec ce départ de Mondorf, la patrie des frères Schleck, pour la 4 e étape, sans doute en partance pour Vittel. Un moindre mal effectivement.
Un rêve est passé. Mais Esch-sur-Alzette ne cachait plus rien de son amertume. «L’aventure du Tour de France 2017 prend malheureusement fin avec cette décision et les responsables politiques déplorent fortement que l’organisateur préfère contrer une diminution des téléspectateurs que d’organiser un parcours de course rationnel et logique», concluait le rédacteur du communiqué, qu’on devine effectivement sous le choc…
Esch-sur-Alzette exclue. Encore faut-il trouver une ville de repli. C’est évidement déjà bouclé. Les villes de Thionville et de Yutz, les plus grosses agglomérations alentour, ont confirmé qu’elles étaient intéressées, mais pas candidates.
Longwy, ça tient…
Reste notre piste de Longwy que nous avons évoquée dès hier. La ville des célèbres émaux n’est officiellement plus sous tutelle de l’État français depuis mai, mais ses finances restent forcément très fragiles.
Longwy possède un atout indéniable avec une côte propice au grand spectacle. Et depuis les Ardennes, le Luxembourg, le parcours ne cesse d’être compliqué, en prise. On voit d’ici les Peter Sagan ou autres Greg Van Avermaet se disputer le succès d’étape, tandis que les Froome et autres Contador et Quintana seront bien forcés de suivre sous peine d’être distancés… Le décor y est de plus réellement superbe.
Et si Longwy n’a pas le sou pour recevoir le Tour de France (une arrivée d’étape est évaluée à 220 000 euros), elle possède des supporters dans l’actuel gouvernement français. Avec Jean-Marc Todeschini, actuel secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense. Originaire de Longwy… Et Christian Eckert, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, en charge du budget, est né à Trieux, à un jet de pierre.
L’État français pourrait donc venir sans problème à la rescousse, en faveur d’une ville et une région sinistrées. Oui, quoi de mieux que le Tour pour redorer son blason?
Denis Bastien
L’Etat français en aide ?
En quête d’un terrain de repli, ASO se pencherait sur le nord de la Lorraine. Thionville et Yutz, qui apprécieraient un détour de la caravane du Tour par leur ville, restent, pour l’heure, en retrait. Mardi, tous les regards se tournaient vers Longwy, que la rumeur a placé sur ce fameux tracé.
La cité du Pays-Haut, qui n’est plus sous tutelle depuis le mois de mai, dispose d’une arrivée spectaculaire où le Meusien Anthony Roux (FDJ) avait levé les bras en 2011, sur le Circuit de Lorraine. La municipalité meurthe-et-mosellane n’a ni infirmé ni confirmé la rumeur. Ce qui tend à lui donner du crédit. Surtout si l’État met la main au porte-monnaie.
M. R. (Le Républicain lorrain)
Quand on ne VEUT pas se rendre à l’évidence, on ne le fait pas. Je suis née à Esch et j’ai toujours vécu à Esch. Cette ville est devenue (malheureusement) un ghetto, une ville où l’insécurité règne, où il ne fait plus bon vivre….
Le routes sont dans un état pitoyable, le lift pour le Galgebierg fonctionne une fois sur deux. Les kiffeurs ont fait du parc leur endroit de prédilection, et l’habitant n’est plus heureux.
Alors svp préservez nous de ce Tour de France, qui à part des soucis supplémentaires de trafic et coûts, ne nous aurait pas apporté grand-chose. Pitié!!!!