Le Grand-Duc héritier aura présidé, depuis 2000, quelque 70 missions économiques. En tant que chef de l’État, il veut continuer à promouvoir les entreprises à l’international.
Il dit avoir vécu une «mission très courte, mais très intense» à Osaka. Mais, ce fut surtout une mission «particulière» et «très émotionnelle» pour le Prince Guillaume, qui a achevé, hier soir, son dernier voyage de promotion de l’économie en tant que Grand-Duc héritier. «Je suis très content d’avoir pu mener cette mission au Japon, parce que c’est un pays que j’ai eu l’occasion de beaucoup visiter et qui est un endroit que j’aime beaucoup», confie le futur souverain, lors d’un bref échange avec la délégation de presse luxembourgeoise.
Après la prise de fonction du Grand-Duc Henri, en octobre 2000, le Grand-Duc héritier n’a pas tardé à prendre le relai de son père comme chef de file pour ouvrir des portes pour les entreprises luxembourgeoises à l’étranger. Ce rôle incombe traditionnellement au successeur au trône. «Le Grand-Duc héritier dispose d’une clé que très peu de pays possèdent», affirme Fernand Ernster, le président de la Chambre de commerce.

«L’importance de faire un travail de pionnier»
Le Prince Guillaume aura présidé au fil des années quelque 70 missions économiques. À Osaka, en marge de l’Exposition universelle, il a rencontré les dirigeants de 60 entreprises actives dans le domaine spatial, dans les secteurs «Health & Tech». Une partie de la délégation s’est d’abord rendue à Tokyo, entourant la ministre de la Recherche, de l’Enseignement supérieur et de la Digitalisation, Stéphanie Obertin. «Il me faut souligner l’importance de telles missions pour mener un travail de pionnier, plus particulièrement ici au Japon dans les secteurs de l’intelligence artificielle, de la gestion des données et des technologies quantiques. Le Japon est un pays très bien positionné dans ces domaines. Les échanges nous permettent d’apprendre beaucoup, et les nouvelles relations que l’on cherche à nouer vont nous aider beaucoup pour avancer», développe-t-elle.
Comme évoqué, l’économie et la recherche spatiales ont aussi joué un rôle prépondérant lors de ce voyage de promotion. Un fait salué par le Grand-Duc héritier : «Je suis content que ça se termine sur une mission où le spatial est mis à l’honneur. Nous sommes particulièrement fiers de ce secteur. On a pu s’apercevoir de l’esprit d’innovation et du courage de toutes les entreprises et start-ups qui se sont lancées dans ce domaine.»
Poste vacant
Mercredi après-midi, un séminaire sur la coopération spatiale entre le Luxembourg et le Japon a été organisé au Pavillon luxembourgeois, en présence notamment de Takeshi Hakamada, le fondateur et directeur général de la société Ispace. Il y a quelques semaines, l’alunissage du premier rover construit au Luxembourg par cette même entreprise a échoué de peu. Pas suffisant pour renoncer. «Nous avons identifié les raisons de cet échec, ce qui va nous aider à mieux préparer la prochaine mission», prévue en 2027, avec un autre rover qui sera assemblé au Grand-Duché, annonce Takeshi Hakamada.
Le Grand-Duc héritier dispose d’une clé que très peu de pays possèdent
À ce moment, le Prince Guillaume sera déjà Grand-Duc depuis près de deux ans. Son fils aîné, le Prince Charles, né en mai 2020, sera nommé Grand-Duc héritier au moment de fêter son 18e anniversaire. Le poste de promoteur de l’économie luxembourgeoise à l’international sera donc vacant après le changement de règne, le 3 octobre prochain. Les visites à l’étranger d’un chef de l’État ont une tout autre portée que celle d’un successeur au trône. Et le futur souverain compte continuer à s’engager dans le domaine économique.
«Il me tient à cœur de continuer à mener, sous une certaine forme, des missions économiques, car je pense qu’il est aussi important pour nos entreprises que je continue à m’engager dans ce domaine», met en perspective le Prince Guillaume.
«On est très apprécié au Japon»
Un retour au Japon en tant que nouveau Grand-Duc ne devrait pas trop tarder, au vu des étroites relations qu’entretiennent la famille grand-ducale et la famille impériale. «On a une nouvelle fois pu constater la grande proximité entre le Japon et le Luxembourg. Nous partageons des valeurs, et une histoire commune bientôt centenaire», met en avant le Grand-Duc héritier. Lors de sa visite au Japon, fin mai, le Grand-Duc Henri avait d’ailleurs été reçu par l’empereur et l’impératrice.
Le chef de l’État sortant avait aussi visité l’Exposition universelle à l’occasion de la journée du Luxembourg, célébrée le 30 mai. Au même moment, la Chambre de commerce organisait une première mission économique multisectorielle. Ce qui vaut pour les souverains, vaut aussi pour les dirigeants économiques.

«Il est très important de maintenir le contact avec nos partenaires japonais. Il faut revenir régulièrement sur place et assurer un bon suivi des relations. Nous tentons de le faire à l’occasion de l’Expo ici à Osaka, mais un « one shot » ne suffit pas», fait remarquer Carlo Thelen, le directeur de la Chambre de commerce. Le fait que les relations diplomatiques, engagées en 1917, aient été suivies du développement de relations économiques serait la preuve que le Luxembourg est perçu comme «partenaire de confiance». «On est très apprécié au Japon, car l’on affiche une fiabilité et stabilité semblables», ajoute Carlo Thelen.
Il faudra attendre un ou deux ans pour savoir plus précisément quel a été l’apport de la dernière mission économique présidée par le Grand-Duc héritier, Guillaume. L’optimisme à l’idée de pouvoir approfondir encore les relations commerciales et les coopérations dans des secteurs clés était toutefois palpable cette semaine à Osaka et à Tokyo. En fin de compte, 160 représentants de 95 entreprises se sont rendus au Japon, en mai et en ce mois de juillet.