La prestation de serment de Guillaume sera quelque peu différente de celle de ses prédécesseurs puisque la Constitution a modifié le rôle de la Chambre dans l’organisation de la succession.
Le Trounwiessel restera un évènement historique pour le Grand-Duché. D’abord parce que le changement de trône entraîne l’avènement d’un nouveau chef d’État, bien entendu, mais aussi parce que les conditions de l’arrivée au pouvoir de Guillaume sont inédites. Depuis le 1er juillet dernier, une révision de la Constitution a redéfini les attributions du Grand-Duc et amélioré les pouvoirs de la Chambre des députés en ce qui concerne la succession du souverain.
Contrairement à son père et son grand-père, Guillaume prêtera serment devant le Parlement lors d’une séance plénière, au lieu d’une séance solennelle auparavant. «Il y a une logique constitutionnelle à cela», précise le secrétaire général de la Chambre Laurent Scheeck.
C’est donc sous l’œil de l’ensemble des membres de la Chambre que le futur Grand-Duc sera intronisé. Car la succession ne se fait plus sur la base du pacte de la famille de la maison de Nassau mais est réglée par la Constitution elle-même. Sous certaines conditions, les députés peuvent aussi exclure des personnes de la succession ou, avec une majorité des deux tiers, acter l’abdication du Grand-Duc au pouvoir. La cérémonie de vendredi prendra donc une tout autre signification que les précédentes.
Une cérémonie de 30 minutes
Mais au-delà de ces considérations constitutionnelles, la prestation de serment de Guillaume ne différera que peu de celles des Grands-Ducs Henri et Jean. Après l’arrivée des différents invités, le président de la Chambre ouvrira la séance en sonnant comme d’habitude une cloche. «Ce sera la même que pour Henri il y a 25 ans, précise Laurent Scheeck. On n’allait pas tout changer.»
Le Premier ministre prendra d’abord la parole pour lire l’arrêté grand-ducal de la succession et faire un discours. «Il y aura alors un autre discours du président puis la prestation de serment du nouveau Grand-Duc», détaille Tania Tennina, responsable du protocole à la Chambre des députés. Guillaume tiendra ensuite le discours du trône avant que ne retentissent les hymnes luxembourgeois et européen.
La séance se terminera sur un nouveau son de cloche tandis qu’un livre d’or sera à disposition. Contrairement au couronnement des souverains britanniques, le Trounwiessel, et notamment la prestation de serment, se veut plus rapide et moins riche en rituels, sans pour autant se départir d’une certaine tradition. «Cela durera plus ou moins 30 minutes.» Mais un long programme attendra encore le nouveau Grand-Duc pour le reste de la journée et du week-end, que ce soit dans la capitale ou aux quatre coins du pays.