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Présentation du CLRV : «Un grand pas» pour l’armée luxembourgeoise


Le CLRV, nouveau véhicule de reconnaissance de l'armée luxembourgeoise, a été présenté vendredi dans la caserne de Diekirch. (photo Fabrizio Pizzolante)

Le premier nouveau véhicule de reconnaissance de l’armée, sur une flotte de 80, a été présenté vendredi à Diekirch et représente la nouvelle dimension que s’apprête à prendre la défense nationale.

C’est une belle mise en bouche qui a eu lieu vendredi dans la caserne militaire du Grand-Duc Jean sur la colline du Herrenberg à Diekirch. En présence de la ministre de la Défense, Yuricko Backes, l’état-major de l’armée a présenté la toute prochaine acquisition de son garage : le CLRV. Imposant par ses quatre roues énormes et sa station de tir située sur le toit, ce blindé devrait être livré par 10 en décembre prochain, puis par 30 en octobre 2025 et enfin par 40 en octobre 2026. Présenté en long, en large et en chiffres (lire ci-dessous) par les représentants de l’armée et de Thales Belgique, son constructeur, le CLRV a comme vocation à servir de véhicule de commandement, de liaison et de reconnaissance

Moyennant un contrat de 226,6 millions d’euros signés par le ministère de la Défense le 15 septembre dernier, les 80 CLRV vont remplacer leurs vieux prédécesseurs, les Hummer et Dingo 2, devenus vétustes. «Dans nos anciens véhicules, toute l’électronique et toutes les radios étaient devenues obsolètes. Le Luxembourg était le seul pays à en disposer encore et nous n’avions plus la capacité de les mettre à jour», fait savoir le colonel Pascal Ballinger, chef d’état-major adjoint. Forcément, «les CLRV vont changer beaucoup de choses pour nous», se félicite-t-il. «Question blindage, il est meilleur. Question puissance, il est meilleur. Question couple moteur, il est meilleur. Question utilisation, il est meilleur.»

L’interopérabilité
comme credo

L’intérêt de cet achat se trouve surtout dans l’interopérabilité des CLRV. Grâce au système de communication «Scorpion», «ils sont complètement intégrables avec ce que font nos collèges belges», précise le colonel. «C’est un grand pas pour nous, car en tant que petite armée, nous disposions de véhicules qui ne parlaient qu’entre eux.» La force d’intervention luxembourgeoise pourra donc considérablement augmenter en étant couplée avec celle de la Belgique.

C’est justement l’objectif du bataillon de reconnaissance binational «Ermesinde» que les deux pays voisins doivent mettre en œuvre à l’horizon 2030. De par leur interopérabilité, les CLRV en sont le symbole et ouvrent la voie, puisqu’ils seront suivis par 38 blindés Jaguar, 16 blindés Griffon et 5 blindés légers Serval qui disposent eux aussi de «Scorpion». L’acquisition de ces derniers a été annoncée en mai dernier par la ministre dans le cadre de l’enveloppe budgétaire historique du pays pour sa défense de 2,6 milliards d’euros sur 30 ans.

Les investissements militaires récents mettent donc l’accent sur l’interopérabilité et prouvent aussi que le Luxembourg a à cœur de respecter la volonté de l’OTAN : que chaque pays dépense 2 % de son PIB pour sa défense. Bien que le budget 2024 représente seulement 0,83 % du PIB et que les 2 % sont un objectif fixé d’ici 2030, l’arrivée des CLRV est un bon signal envoyé à l’OTAN.

Un exemple pour l’OTAN

L’OTAN a d’ailleurs eu son rôle dans le contrat des CLRV. En effet, à Capellen se trouve le siège de la NSPA, l’Agence de l’OTAN de soutien et d’acquisition. «Le Luxembourg a une longue histoire de collaborations avec la NSPA», raconte Andrew Plater, manager dans l’agence. «Ils viennent nous voir, nous font part de leurs exigences puis nous les aidons pour choisir les meilleurs véhicules et au meilleur prix», détaille-t-il. Les Hummer et Dingo 2 ont par exemple été choisis avec l’aide de la NSPA, tout comme le seront les Jaguar, Griffon et Serval.

De futures acquisitions qui font relativiser Zoltan Nagy, chef de cabinet de la NSPA, sur le non-respect des 2 % du PIB à la défense. «Je dirais que dans l’OTAN, les efforts sont proportionnels et avec une petite armée et un fort PIB, c’est dur d’atteindre les 2 %», relativise-t-il. «Pour le Luxembourg, c’est un sacré challenge.»

Un challenge que le Grand-Duché va tenter de relever avec Thales Belgique dont le groupe a, lui aussi, «une tradition d’accompagner le Luxembourg via la NSPA», explique son directeur Alain Quevrin. Ce dernier était également optimiste lors de la présentation vendredi en voyant le Luxembourg «faire les bons choix par des investissements cohérents avec les pays limitrophes et cette communalité de moyens». «Tous les pays européens devraient évoluer vers ce modèle qui est très observé par d’autres», glisse-t-il.

Le CLRV en chiffres 

– Nombre de passagers : 4 maximum.

– Poids : 9,2 tonnes à vide et 11,5 tonnes en charge maximale.

– Dimension : 5,4 mètres de long, 3,1 mètres de haut, 2,3 mètres de large.

– Vitesse : 285 chevaux et 970 NM pour 100 km/h maximum.

– Mitrailleuse : calibre 50, cartouche de 12,7 mm.

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