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Près de 200 millions d’euros pour la cité militaire de Diekirch


Le projet avait été présenté en juillet 2018 et depuis il n’avait pas refait parler de lui. Le projet de loi vient d’être déposé pour autoriser son financement.  (Illustration : dr)

C’est un projet important pour la ville qui développe son habitat abordable dans un nouveau quartier. La cité militaire dispose de son projet de loi alors que le site accueille encore des réfugiés.

Le député du Nord André Bauler (DP) s’était inquiété, il y a tout juste un an, du devenir du projet «Cité militaire», à Diekirch, où la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) prévoit la construction de 184 logements permettant d’accueillir un peu plus de 420 habitants. La situation restait figée depuis le vote du PAP en 2019. Les choses bougent enfin avec le dépôt du projet de loi qui «représente un investissement non négligeable», comme indiqué dans l’exposé des motifs. L’enveloppe totale s’élève à 190 millions d’euros, dont 53 millions pour les logements abordables et le reste pour un bâtiment mixte accueillant différentes fonctions publiques ainsi que 60 logements pour l’armée Luxembourgeoise.

Selon les dernières planifications de la SNHBM, le projet prendra environ neuf ans avant d’être finalisé. C’est encore long. Le phasage provisoire à ce stade prévoit des travaux de désamiantage, de dépollution et de démolition de tous les pavillons, de débroussaillage et d’abattage d’arbres entre 2022 et 2025. L’opération sera répétée pour le bâtiment administratif, entre 2025 et 2027, date à laquelle commenceront les travaux de construction prévus d’être achevés en 2031, douze ans après le vote du PAP.

Des familles qui ne savent pas où aller

Les habitants des pavillons encore occupés par l’armée ont été relocalisés dans d’autres logements à Diekirch mis à la disposition par la SNHBM alors que le déménagement des occupants de l’actuel bâtiment administratif est prévu pour fin 2025 en attendant la construction du nouveau bâtiment à Ettelbruck.

Il y a un an, les responsables communaux de Diekirch et la Croix-Rouge ont décidé d’affecter 16 logements habitables à des familles de réfugiés ukrainiens. Cette mise à disposition était prévue pour un an et ces familles sont priées de quitter les lieux en juillet prochain. Une décision qui, visiblement, affole les réfugiés selon des témoignages recueillis par nos confrères du Wort. Même si elles étaient prévenues, ces familles ne savent pas où aller car aucune alternative ne leur a été proposée pour l’instant. La Croix-Rouge se démène, la commune de Diekirch aussi et les réfugiés ont été invités à chercher de leur côté. Autant dire qu’ils ne voient pas d’issue.

Position centrale

Pour la ville du Nord, ce projet est important pour maintenir l’offre de logements abordables à proximité immédiate du centre-ville. La redynamisation de l’ancien site militaire avec une affectation principalement dédiée à l’habitat, proposera une offre commerciale et des services de proximité. L’ancienne cité militaire se situe en position centrale de la ville, liant la proximité directe du centre piétonnier à l’espace récréatif de la zone aménagée le long de la Sûre.

Le projet prévoit de répartir les deux hectares réalisés par la SNHBM pour 91 % en location subventionnée et pour 9 % en vente subventionnée, le tout visant à promouvoir une mixité sociale et générationnelle. Bureaux, crèches, commerces feront vivre le site en permanence, assurent les promoteurs du projet.

En route depuis 2017

En 2017, les terrains étatiques dans le projet ont été affectés au ministère du Logement et un PAP a été développé par un bureau urbanistique externe. La densité du PAG a été augmentée à cet endroit à la suite d’une modification ponctuelle reçue en 2018.

En 2018, le PAP est rentré en procédure et a été validé en 2019. Des études géotechniques ont été réalisées en 2018 pour déterminer la composition du sol sur site et pour avoir une vue plus précise sur les nappes d’eaux souterraines. Les études archéologiques en profondeur étaient faites en 2021 et le terrain a été libéré.

L’autorisation concernant la protection de la nature et des ressources naturelles ainsi que l’élaboration d’une évaluation des incidences sur l’environnement (EIE) ont été délivrées en 2021. Les travaux prendront encore neuf ans pour être finalisés en 2031.