Bob Jungels va sans doute passer à l’action durant cette deuxième semaine où on devine qu’il a entouré d’un trait rouge deux étapes. L’intéressé semble prêt…
Lorsqu’on insiste sur le fait que la vie d’un cycliste de haut niveau n’est vraiment pas de tout repos… D’ailleurs, pour cette journée de faux farniente, entre les tests Covid, la sortie de récupération, il a fallu aux coureurs du Tour de France se coltiner six heures de bus après l’étape, qui arrivait dimanche à Laruns!
«On vient tout juste d’arriver à notre hôtel», glissait ainsi Bob Jungels, à 23 h bien sonnés, dimanche soir…
Comme tous ses coéquipiers, il avait néanmoins eu le temps de repasser le film d’une première semaine intense. Avec la prise de pouvoir de son ami Julian Alaphilippe, lequel avait fait coup double à Nice, une semaine plus tôt. C’est d’ailleurs le coureur de Rollingen qui avait eu la mission, le dimanche précédent, de lancer le puncheur français dans son envol sur le col d’Èze.
Une mission parfaitement réussie. On connaît la suite. «Alaph» est resté deux jours en jaune avant de céder son bien à Adam Yates après l’épisode du «ravitaillement non autorisé». Et si, de son côté, à la roulette des sprints, l’Irlandais Sam Bennett s’est jusqu’ici contenté des accessits (4e à Nice, 2e à Sisteron et 3e à Privas), le travail n’en avait pas moins été remarquablement effectué, Bob Jungels y prenant évidemment sa part.
Cela faisait, au total et sur une semaine, une sacrée débauche d’énergie, mais comme souvent, ce travail avait été en grande partie récompensée. Alors, dimanche, après la tentative avortée de Rémi Cavagna («Le but de l’équipe, dimanche, était de tenter de nous retrouver dans une échappée. C’est pourquoi je me trouvais près de Rémi (Cavagna) lorsqu’il a tenté de sortir. On travaillait en équipe pour ça et je ne voulais pas être le seul qui ne fasse rien», explique Bob Jungels), l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège prit la 26e place, là où les autres jours, il avait laissé filer l’affaire dans un double but évident. Prendre du retard au classement général afin de ne plus être pris en chasse par les ténors du classement général en cas de tentative d’échappée et tenter de récupérer des efforts dépensés en cours de route.
«C’était un test»
Cela témoignait également d’une volonté de s’accrocher aux meilleurs. Explications circonstanciées : «C’était une étape très dure. Ces derniers jours, j’avais des problèmes d’estomac jusqu’à ce dimanche. Mais je me suis senti mieux en cours de route. Donc, j’ai essayé de m’accrocher pour ne pas avoir une journée de m… derrière. Mais, en fin de compte, j’étais de mieux en mieux et j’ai essayé de rester dans le groupe principal jusqu’à la fin. J’étais à bloc, mais oui, c’était un test pour les jambes et le moral. Avant le jour de repos, c’est toujours bien.»
Évidemment, Bob Jungels s’est plié, comme tout le peloton au demeurant, de bonne grâce aux tests Covid-19. «Cela ne vaut pas la peine d’être nerveux pour ça, et dans le cas où on contracte le virus, on n’y peut rien. La situation est certes un peu bizarre, mais on doit être content d’être présent ici sur ce Tour de France, que la course ait lieu. On peut renouveler l’appel à porter le masque et à respecter les mesures adressé aux gens. Ce n’est pas dans nos mains. On peut juste espérer que tout aille bien pour tout le monde et que chacun reste dans la course», rappelait-il comme une évidence.
Conscient qu’à partir de ce mardi un autre Tour commence pour lui, comme pour toute son équipe, Bob Jungels a visiblement hâte d’attaquer cette deuxième semaine. Hâte que les choses sérieuses commencent !
«Le repos, reprenait-il, ça va changer pas mal de choses. On aura d’abord une étape dangereuse avec possibilité de bordures ce mardi s’il y a du vent.» Un sprint massif et la possibilité de voir Sam Bennett ouvrir son compteur restent donc d’actualité.
D’ailleurs, comme plus personne ne chasse le maillot jaune, les succès d’étape sont la seule et unique préoccupation des coureurs de l’équipe belge. «On n’est plus sur le classement général, cela nous laisse plus de possibilités. Comme je l’avais déjà dit, je veux être à 100 % avant de partir en échappée. L’objectif de ce Tour de France reste le même pour moi : c’est de remporter une étape.»
Dans cette deuxième semaine, la 12e étape, jeudi, entre Chauvigny et Sarran, comme la 14e, samedi entre Clermont-Ferrand et Lyon, seraient a priori des terrains de chasse idéaux. Mais promis, Bob Jungels ne fera pas le difficile. Le vainqueur d’une étape du Giro 2017 du côté de Bergame n’a désormais plus qu’une envie : ouvrir son score sur le Tour…
Denis Bastien