Au bout de deux ans au pouvoir, le Premier ministre, Luc Frieden, se dit «satisfait» du travail accompli. Les actions entreprises pour lutter contre la précarité auraient déjà eu un impact positif.
Coup sur coup, Chambre des salariés, Statec, l’Ombudsman pour les droits des enfants (OKaJu) et l’Unicef ont sonné l’alerte : la pauvreté guette un cinquième de la population, soit quelque 130 000 personnes, et un enfant sur quatre.
«On s’efforcera de résoudre le problème de la pauvreté dans toutes ses dimensions. Cette tâche ne relève pas uniquement d’un seul ministère, mais de l’ensemble du gouvernement», clamait le Premier ministre, Luc Frieden, le 22 novembre 2023, lors de sa déclaration gouvernementale devant la Chambre des députés.
À l’occasion de sa déclaration sur l’état de la Nation, le 13 mai dernier, le chef du gouvernement a rappelé que parmi les «objectifs ambitieux» que la coalition formée par le CSV et le DP vise à atteindre figure «une politique sociale ciblée, au service de l’équité et de la lutte contre la pauvreté».
Nous voilà deux ans après la prise de fonction de l’exécutif conservateur-libéral. À l’issue de la réunion du Conseil de gouvernement, vendredi matin, Luc Frieden s’est présenté devant la presse pour jeter un œil dans le rétroviseur.
«On a réussi à avancer sur bon nombre d’objectifs que l’on s’est fixés en novembre 2023. Le tout dans une très bonne atmosphère et avec deux partenaires de coalition, le CSV et le DP, qui sont parfaitement alignés», souligne le Premier ministre, aussi pour mettre fin aux rumeurs de discordes et de remaniement gouvernemental, qui ont enflé ces dernières semaines. «On est désormais déterminé à continuer sur cette lancée pour les trois années à venir», renchérit-il. La fin de la législature est fixée à octobre 2028.
Parmi les points mis en avant figure bien la lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales. La «politique sociale ciblée» se traduit par trois mesures majeures : l’augmentation du pouvoir d’achat, grâce aux adaptations successives du barème d’imposition à l’inflation, la hausse de l’allocation de vie chère (+10 % pour 2025), le triplement de la prime énergétique accessible à davantage de ménages (de 600 à 1 200 euros) ou l’exonération d’impôts du salaire minimum non qualifié, augmenté en parallèle à 2 700 euros bruts (+2,6 % par rapport à 2023).
Un «vrai changement de paradigme», selon le Premier ministre, serait l’automatisation des démarches pour toucher l’allocation de vie chère et la prime énergétique. «Des milliers de personnes en plus touchent aujourd’hui ces aides. Une mesure très importante dans la lutte contre la pauvreté», appuie Luc Frieden.
«Nous tenons nos engagements»
Le très attendu Plan national de lutte contre la pauvreté, annoncé depuis près de deux ans, «va être présenté encore avant Noël», promet le chef du gouvernement.
En attendant, son gouvernement aurait réussi à agir de manière concrète pour endiguer la précarité. Un phénomène social qui «est très grave», mais il faudrait aussi «faire la différence entre pauvreté et taux de risque de pauvreté». «Parfois, on mélange les deux», fait-il remarquer.
En tout état de cause, les leviers activés par le gouvernement «ont eu un impact». «Je pense que c’est le cas, et, selon les échos qui proviennent du terrain, nos mesures ont déjà énormément aidé des gens.»
Avec le Plan d’action national du ministre de la Famille, Max Hahn, «on espère continuer à diminuer le risque de pauvreté». Le Premier ministre évoque des «réflexions sur les allocations familiales» et renvoie aussi vers la réforme fiscale, annoncée pour 2028. «La future classe d’imposition unique sera favorable aux familles et permettra de renforcer encore le pouvoir d’achat», met en perspective Luc Frieden.
«Je suis aujourd’hui un chef de gouvernement satisfait. Nous tenons nos engagements», conclut-il. Les priorités pour les six premiers mois de 2026 sont déjà fixées.
En plus de la lutte contre la pauvreté, le Premier ministre évoque la mise en œuvre d’une quarantaine de nouvelles mesures pour lutter contre la crise du logement, le développement renforcé des énergies renouvelables et la réforme du système de soins de santé, avec un virage ambulatoire plus appuyé.