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Pour danser au Nouvel an : les sept péchés musicaux de la rédaction


Un creux dans la soirée du réveillon ? Un Bruno Mars et ça repart pour un tour. (photo AFP)

« Décalecatan Décalecatan, Ohé, Ohé… » A l’heure de dépoussiérer stroboscope, boule à facettes et karaoké, il est temps de composer une playlist pour danser jusqu’au petit matin du jour de l’An. Voici les sept péchés musicaux de la rédaction du Quotidien.

Parfois inavouables ou complètement assumés, à chacun les siens. Bien sûr, il y aura toujours ce rabat-joie contestataire pour vous culpabiliser : « Non mais tu comprends, tout ça c’est tellement commercial. Rien ne vaut le post rock aux influences anarcho-punk qui empruntent au breakbeat hardcore ». Rassurez-vous : en vrai, chez lui, il se déhanche sur du Claude François et de la Compagnie Créole. Comme tout le monde.

La gourmandise un défaut ? Quel défaut ?

De l’avis de Pablo Chimienti, l’un de nos M. Culture, rien de mieux qu’une des gourmandises de l’été 2016 pour se mettre en jambes. Et sa préférence à lui va à Justin Timberlake avec son Can’t stop the feeling qui réveille d’insatiables démons de la danse de midi à minuit. Jusqu’à l’insomnie, « je remue mon popotin », confesse Pablo tout en joignant le geste à la parole. La fièvre de samedi soir dévorera aussi Madame et l’aîné des fistons sur le même morceau, découvert dans « ce magnifique film d’animation aussi fun que coloré, rythmé en diable et plein de paillettes qu’est Trolls ».

L’envie (d’avoir envie)

Comptez sur Gigi, l’amorosa de ces petites joies qui font les grands bonheurs de la vie, pour ambiancer la suite des festivités. Geneviève Montaigu ne lâchera ses interviews politiques et ses sujets de société qu’à une condition : lui passer « n’importe quelle chanson de Bruno Mars, surtout la dernière ». A savoir 24K Magic. Funky, groovy, sexy… ça donne clairement envie d’avoir envie ! Pour Gigi, c’est simple : « ça me fait swinguer toute la nuit ! ». Une nuit qui s’annonce magique, forcément.

Luxure, calme et volupté

Jamais vous ne verrez Mathieu Rosan, qui œuvre dans l’ombre du Quotidien web, porter la mèche rebelle ou la chemise pas cintrée. A moins que… les enceintes ne crachent les beats électrisants de Starboy, tube que l’on doit à la sensation du moment The Weeknd. Là, c’est un Mathieu tout débraillé qui lâche volontiers les cheveux. Tout en luxure, avec calme et volupté néanmoins. Sa corde sensible vibre comme son être frissonne de tout son long. « Je kiffe cet artiste, s’emballe-t-il. Sa voix me fait penser à celle de Michael Jackson dont je suis fan. The Weeknd, c’est le futur roi de la pop. » Un king du dancefloor qui ne s’encombre ni de fleurs ni de couronne.

Colère et terre brûlée

L’heure fatidique a sonné, on s’est embrassés en se souhaitant « plein de bonnes choses, surtout la santé » et on a désespérément tenté d’envoyer un SMS groupé en pensant défier un réseau saturé. Il est temps de s’énerver un peu et perdre son sang froid. Comme David Marques, le secrétaire général de notre rédaction. Sitôt son labeur terminé, il s’en va non pas danser le jerk mais courir les bals de la jeunesse grand-ducale. C’est là et seulement là qu’il entonne, emporté par la foule, « Terre brûlée, au vent… ». Classique indémodable que Les Lacs du Connemara, devenu « l’hymne incontournable des étudiants luxembourgeois ». David bat la semelle sur le parquet sans se faire prier : « Beaucoup de très bons souvenirs sont rattachés à cette chanson. Avant lors des fêtes estudiantines, aujourd’hui à l’occasion de mariages ou pour la Saint-Sylvestre, la tradition reste la même : former un grand cercle, se prendre par les bras et surtout sauter au rythme de cette chanson unique en son genre ».

Au diable l’avarice !

Ce n’est pas parce que Jeremy Zabatta bosse à l’Économie qu’il nous propose une sélection musicale au rabais. Au diable l’avarice, il a décidé de partager non pas un mais deux de ses bijoux. Ceux-là ne font pas bling-bling quand ils s’agitent. Ne sont pas assez clinquants pour les soirées branchées. Mais parfaits pour de bons délires avec les potes. « Mes chansons inavouables, que je mets à chaque soirée entre amis, sont Girlfriend de TTC, puis un petit Orelsan accompagné de Gringe sur Ils sont cools. Impossible de chanter ces deux chansons en société, par contre entre amis on se déchaîne dessus, même un peu trop je pense… », rougit Zab’.

Sursaut d’orgueil

Après avoir enduré sans broncher les vocalises d’une amie, persuadée de ses aptitudes à reprendre du Céline Dion, votre patience mérite récompense. Et vos oreilles, un sursaut d’orgueil. Aurélie Faipeur, l’une des correctrices à l’affût des bêtises de ses collègues dans le journal, connaît ses classiques aussi bien que les règles de grammaire. Et il en est une autre de règle à laquelle elle ne déroge jamais : pas de soirée sans Michael Jackson. « Déjà parce que je suis une grande fan. Et puis c’est lié à de bons souvenirs, en particulier Dangerous. Quand j’étais ado, j’avais carrément appris la chorégraphie. » On n’osera pas demander si cela comprenait aussi l’enchaînement main-entrejambe-petit cri…

Paresse d’une fin de soirée à la cool

A 18 ans, quand il désertait les beaux quartiers du Longwy-Bas d’alors pour s’aventurer dans les cités de Mont-Saint-Martin, c’est la voix de Bob Marley qui grésillait à travers les portières de la Seat d’Hubert Gamelon. Quinze ans plus tard, presque rien n’a changé. Hub s’en va sillonner le Luxembourg, dénicher l’actualité locale, et Marley fait toujours ses vibes dans la Seat. La sono est nettement plus connectée, la voiture s’est agrandie en même temps que la famille. Mais le garçon a gardé son âme de gosse et ne sait pas jouer aut’ chose que du reggae. « Pour moi, sans hésiter, la chanson qui enflamme la piste est Could you be loved. Beaucoup de ‘puristes’ ont regretté l’influence disco du titre… c’est justement ce qui fait toute sa saveur ! Sur la basse bondissante, Bob Marley assène le message d’une vie, porté depuis son ghetto jamaïcain à la planète entière : peux-tu aimer et être aimé ? Et répond d’un énorme oui par sa musique ! »

Sur ces bonnes paroles, à vos platines ! D’ores et déjà, toute l’équipe du Quotidien vous souhaite une belle et heureuse année 2017.

Alexandra Parachini

Bonus tracks

Quelques titres en bonus. Ma playlist est un mix de tous les péchés énoncés. J’attaque cash, gesticulant et vociférant sur du Rihanna et son outrancier Bitch better have my money. Je m’époumone aussi sur ce furieux Heartbreaker de Pat Benatar, secouant une crinière brushée à la Bonnie Tyler, les paupières fardées d’un bleu tape-à-l’œil, blazer à revers croisé et épaulettes. Puis, pour soulager des pieds endoloris, les mouvements font travailler le haut du corps abandonné à l’irrésistible Rythm is love, de Keziah Jones.