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[Football] Pour Bohnert, le monde pro est servi !


[SÉLECTION NATIONALE] Auteur, enfin, d’une performance à la hauteur du talent qu’on lui suppose, le Niederkornois suscite un avis unanime : il doit partir !

La grosse perf. Enfin. Florian Bohnert a 25 ans depuis une semaine et il jouait jeudi, face aux Hongrois, son 33e match international.  Le petit jeune de 20 ans auteur de son seul but en sélection lors d’un match fou (4-3) à Sofia, face aux Bulgares, en septembre 2016, est déjà loin. Le Niederkornois, depuis, n’avait jamais réussi à confirmer ce qu’on savait de lui, que sa technique et sa vitesse pourraient le destiner à réaliser de belles choses ailleurs qu’au Grand-Duché.

Contre la Hongrie, on a vu ce que tout le monde subodorait mais s’impatientait d’observer enfin : un joueur d’une modernité folle, au niveau non seulement de ses adversaires directs mais qui, en plus, en a pris toute la mesure avec une facilité déconcertante. Il aura finalement fallu que Laurent Jans soit renvoyé vers l’axe, que Marvin Martins, qui s’était emparé du poste en septembre, fasse défection pour de multiples petits problèmes physiques, pour que le Niederkornois frappe un très grand coup.

Les louanges se sont abattues, vendredi. Notre chroniqueur, l’ancien champion du Luxembourg avec le Fola, Sébastien Grandjean, l’assène avec une conviction débordante : «Ce garçon a le potentiel, largement, pour une D1 belge. Il mérite sa chance sans tarder! Et vraiment le plus vite possible!»

Raccord, totalement, avec l’analyse de Luc Holtz, qui souvent refuse de se lancer dans les débats sur les individualités après des rencontres qu’il estime avoir été maîtrisées collectivement mais qui pour une fois, sort de sa réserve : «Cela fait des mois que j’attends un match comme ça de sa part et des années que je dis qu’il a le potentiel pour certains des plus grands championnats au monde. On a enfin trouvé le bon poste pour lui. C’est maintenant qu’il doit exploser. Son potentiel est énorme. Contre la Hongrie, il n’avait rien à envier aux joueurs qui se trouvaient en face. Il a le niveau Bundesliga. Si aucun scout en tribune, jeudi, ne l’a remarqué, alors je ne sais pas ce qu’il leur faut.»

Il a failli aller à Guingamp cet été

Des scouts, jeudi, il y en avait plein. Des annoncés (Louvain, Kaiserslautern, Greuther Furth, Hambourg, Ingolstadt) et des incognito (on parle notamment de Seraing). Dimanche, contre la Bulgarie, on sait d’ores et déjà que Kaiserslautern, Louvain, Eupen, Augsbourg, le Hertha Berlin, Nuremberg et Cologne ont demandé leur ticket.

Certains de ces clubs sembleraient proportionnés pour accueillir Bohnert s’il parvenait à enchaîner une deuxième prestation de cette qualité, «et surtout à sortir trois derniers matches de ce niveau en DN avec nous», sourit Jeff Strasser. «Mais ça me fait plaisir de voir qu’il a saisi sa chance quand on la lui a offerte.»

En attendant de devoir se frotter au Fola, à Differdange et à Mondorf pour conclure l’année 2022, Bohnert aura l’ailier gauche de Ludogorets face à lui sur la pelouse du stade de Luxembourg. Spas Delev, 37 sélections à seulement 33 ans, 4 buts au niveau international dont un contre Chypre (0-2) mercredi, ne semble pas un obstacle insurmontable.

Depuis qu’il a été repositionné au poste d’arrière droit à Niederkorn, il a d’ailleurs déjà convaincu du monde puisque cet été, il aurait dû filer dans le plus grand secret du côté de Guingamp, en Ligue 2 française. Tous les feux étaient au vert, tous les échelons du club avaient validé, mais le joueur formé au club que l’EAG comptait mettre en n° 1, boosté par Bohnert, a raté sa préparation et forcé le club à l’envisager en tant que n° 2 et à chercher un titulaire.

Il a opté pour l’Angevin Vincent Manceau, 33 ans, qui sortait de sept saisons de Ligue 1. Le train repassera-t-il dès cet hiver? Le Progrès se tient prêt à «étudier toute proposition».