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Post Esports Masters : «J’espère qu’un jour on remplira le stade de Luxembourg»


Depuis la première saison en 2020 (ici la finale sur League of Legends), la compétition ne cesse d’évoluer, en même temps que la scène e-sport luxembourgeoise. (Photo : Julien Garroy)

Les qualifications de la cinquième saison des Post Esports Masters débutent samedi, le 13 janvier. Au-delà des nouveautés en termes de jeux, l’enjeu du championnat est de structurer un milieu qui reste balbutiant.

Fondés en 2020, les Post Esports Masters s’apprêtent à commencer leur cinquième saison, dont la première phase qualificative va départager des centaines de joueurs à partir de samedi. Cette année, l’ambition est de fédérer et organiser l’e-sport luxembourgeois, un milieu en construction qui doit encore se professionnaliser, selon Guillaume Wilke, responsable des Post Esports Masters.

Quels changements avez-vous réalisés pour cette cinquième saison?

Guillaume Wilke : On a dû évoluer, car le monde de l’e-sport et du gaming est en constante évolution, donc nous aussi. Depuis leur lancement en 2020, les Post Esports Masters ont connu plusieurs évolutions. Cette année, la principale évolution, c’est qu’il n’y a plus de jeux individuels.

On arrête FIFA et Clash Royale et on se concentre uniquement sur des jeux d’équipe : League of Legends et Valorant, qui se jouent par équipe de cinq, et Rocket League, qui était déjà là l’année dernière, avec des équipes de trois. Ces jeux sont très populaires, avec de grandes communautés au Luxembourg. Et les jeux d’équipe, c’est toujours plus intéressant pour le public.

L’autre nouveauté, c’est qu’on propose deux divisions cette année. C’est pour avoir une division 1 très compétitive, tout en apportant du contenu de qualité au spectateur. La deuxième, c’est pour permettre aux joueurs et équipes en développement, pas encore compétitifs, de progresser en espérant atteindre la division 1. Car, comme dans le sport traditionnel, il y aura une passerelle entre les divisions, avec des montées et descentes.

On veut structurer le marché pour créer des clubs d’e-sport au Luxembourg

En tant qu’organisateur, comment voyez-vous la scène e-sport au Luxembourg?

Elle se développe à vitesse grand V. Depuis qu’on a lancé la compétition en 2020, on a vu l’écosystème se construire, car il n’y avait presque rien avant. Depuis, même nos concurrents télécoms ont découvert l’e-sport et lancé leurs compétitions. Mais on voit aussi que la scène reste encore dispersée. Beaucoup d’équipes se créent juste pour une saison et disparaissent après.

C’est pour cela que, cette année, on veut se concentrer sur l’accompagnement des communautés en aidant les joueurs avec du coaching, en aidant les structures à se formaliser en ASBL. On veut structurer le marché pour créer des clubs d’e-sport au Luxembourg. Sur quatre saisons, de 50 % à 60 % des joueurs environ étaient membres d’une structure.

On a aussi un comité de discipline, car il se passe parfois des choses pour lesquelles il faut sévir, avec des règles. À chaque événement physique, on essaye aussi de sensibiliser les coaches et les structures. On a mis l’accent sur l’inclusivité, car c’est la chance de ce sport : tout le monde est égal devant son écran. On veut sensibiliser, car le malheur du gaming est que, parfois, certains se croient tout-puissants derrière un écran.

Avez-vous des objectifs en termes d’audience ou d’événements cette saison?

En termes d’audience, c’est de faire mieux que les années passées. Ces deux dernières saisons, on a atteint les 25 000 vues par saison sur la plateforme Twitch. Cette année, on s’est donné un objectif ambitieux : diffuser tous les matches de division 1 afin de créer de l’intérêt. Pour supporter son équipe, il faut pouvoir la voir.

On souhaite instaurer l’envie de suivre un vrai championnat, créer de l’engouement

Comment s’organise une saison?

La saison se déroule en trois phases. D’abord les qualifications, où il n’y a pas de limites pour le nombre d’équipes. Elles permettent de répartir les meilleures formations dans les divisions. En qualifications, on a environ 400 joueurs, puis en 1re division, on garde six équipes de Valorant et de League of Legends et huit de Rocket League. Soit 84 joueurs.

Ensuite, c’est la saison régulière diffusée sur Twitch, puis les quatre premières équipes de division 1 se qualifient pour les grandes finales, fin juin, tandis que les deux dernières affronteront en barrage les deux premières de division 2 pour savoir si elles restent ou descendent.

Y a-t-il des championnats d’e-sport qui vous inspirent?

Oui, bien sûr, il y a l’Asie avec la Chine et la Corée. Ils ont quelques années d’avance sur l’Europe. Lors des dernières finales des Mondiaux de League of Legends, ils ont rempli le stade de Séoul avec 80 000 places, en plus des millions de personnes sur Twitch. J’espère qu’un jour on remplira le stade de Luxembourg.

L’e-sport et le gaming évoluent à une vitesse incroyable. Il y a cinq ans, ce n’était encore que le début de Fortnite, qui a explosé. Donc, pour l’instant, on veut se focaliser sur nos trois jeux et on souhaite instaurer l’envie de suivre un vrai championnat, créer de l’engouement chez le public.

On peut encore s’y inscrire

League of Legends : inscriptions terminées. Qualifications les 13 et 14 janvier. Saison régulière du 5 février au 3 mars. Dotation globale : 7 500 euros.

Valorant : inscriptions ouvertes jusqu’au 22 février. Qualifications les 24 et 25/02. Saison régulière du 18 mars au 14 avril. Dotation globale : 7 500 euros.

Rocket League : inscriptions ouvertes jusqu’au 4 avril. Qualifications les 6 et 7 avril. Saison régulière du 29 avril au 26 mai.
Dotation globale : 7 500 euros.

Chaîne Twitch : twitch.tv/postesportsmasters