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Portugal : une pénurie de carburant provoquée par une grève


Les files d'attente s'étiraient aux stations-services. (photo AFP)

De nombreux Portugais faisaient la queue mercredi pour tenter de faire le plein dans les stations service disposant encore de carburant, alors que des milliers d’autres étaient à sec en raison d’une grève des conducteurs de camions-citerne.

Au moins une cinquantaine d’automobilistes attendaient sous la pluie de pouvoir s’approvisionner à la pompe au bord d’une route nationale de la commune de Seixal, dans la banlieue sud de Lisbonne. Les files d’attente pouvaient atteindre un kilomètre de long dans certaines stations, selon les médias locaux, et près de 3 000 stations service étaient à sec à travers le Portugal, dont environ 800 dans la région de Lisbonne et quelque 400 à Porto, la grande ville du nord du pays.

Ce mouvement social, lancé lundi par le Syndicat national des transporteurs de matières dangereuses, a pris de court le pays à quelques jours d’un week-end pascal prolongé de vendredi à dimanche. Le gouvernement socialiste a décidé mardi de réquisitionner les chauffeurs afin d’assurer un service minimum en ravitaillant en carburant aéroports, ports, services de secours, entreprises de transports en commun et 40% des stations service des régions de Lisbonne et Porto.

Pour un statut particulier

« Le service minimum sera élargi si cela s’avère nécessaire », a affirmé le Premier ministre Antonio Costa mercredi matin, lors d’un débat au Parlement. « Le ravitaillement des aéroports est entièrement assuré ainsi que le fonctionnement des forces de l’ordre et des services de secours », a-t-il souligné.

Le syndicat des transporteurs de matières dangereuses, créé en novembre 2018 et qui représente environ 700 chauffeurs spécialisés sur un total d’environ un millier, a convoqué cette grève à durée indéterminée afin de réclamer des hausses de salaire et la reconnaissance d’un statut particulier pour les chauffeurs en raison des risques auxquels ils sont exposés. Les négociations qui ont eu lieu mercredi soir lors d’une réunion entre le syndicat, le gouvernement et l’organisation patronale du secteur, opposée à ce mouvement, se sont soldées par un échec.

LQ/AFP