Les pompiers portugais ont annoncé mardi avoir circonscrit l’incendie qui a ravagé des milliers d’hectares de forêts en quatre jours dans le centre du Portugal, région où le feu avait tué plus de cent personnes il y a deux ans.
« L’incendie est circonscrit. Il est entré dans sa phase de résolution », a déclaré le commandant Luis Belo Costa, porte-parole des services de la protection civile, lors d’une conférence de presse. « Il est possible qu’on vérifie quelques reprises ici ou là, mais cela est tout à fait normal », a-t-il prévenu. Le vent ne sera pas « aussi violent que la veille », quand il avait ravivé le brasier en fin d’après-midi.
Le responsable de la protection civile avait indiqué mardi matin que les incendies avaient évolué favorablement, grâce notamment à une pluie légère tombée pendant la nuit. Sur place, « le dispositif va rester le même dans les prochaines heures », a précisé le commandant Belo Costa, ajoutant que près de 1 100 pompiers restent toujours mobilisés dans des opérations de consolidation.
7 000 hectares brûlés
L’incendie de Castelo Branco, à quelque 200 km au nord de Lisbonne, a déjà fait partir en fumée environ 7 000 hectares, selon le Système européen d’information sur les feux de forêt. La protection civile s’est défendue de ne pas avoir déployé un dispositif suffisant contre les feux dans cette zone qui est régulièrement la proie des flammes. Des habitants rencontrés par l’AFP se sont plaints d’avoir été laissés à eux-mêmes face aux incendies, dont les autorités soupçonnent qu’il pourrait avoir une origine criminelle.
« Ce n’est pas qu’il n’y avait pas de pompiers, mais comme l’incendie était très important, il y avait peu de moyens disponibles », s’était plaint Ricardo Aires, maire de Vila de Rei, l’une des villes touchées, à la télévision publique RTP.
« Nous ne disposons pas de moyens infinis », a répondu Luis Belo Costa, en soulignant que d’autres feux moins importants s’étaient déclarés simultanément dans d’autres régions. « S’il y a des besoins ailleurs dans le pays, nous devrons faire face à ces situations, ce qui nous empêche de les employer tous dans un même endroit. Mais nous faisons de notre mieux ».
Deux bombardiers d’eau espagnols qui étaient arrivés lundi à la demande du Portugal ne seront pas utilisés mardi, a indiqué le porte-parole, sans préciser si c’était parce que leur intervention n’était plus nécessaire.
Mardi après-midi, le ministre de l’Intérieur Eduardo Cabrita était attendu à Vila de Rei et Serta, deux localités fortement touchées par les incendies ces derniers jours.
41 blessés
Les feux de Castelo Branco ont fait 41 blessés, la plupart intoxiqués par la fumée, selon le dernier point de l’Autorité de la protection civile. Cette région vallonnée et couverte de forêts est régulièrement la proie des incendies. Les plus meurtriers de l’histoire du Portugal y avaient tué 114 personnes en 2017, en deux vagues, en juin puis en octobre. Très touchées par l’exode rural, ces collines ne sont plus guère habitées que par des personnes âgées.
Elles sont plantées de pins et d’eucalyptus, une essence extrêmement inflammable mais très demandée par l’industrie du papier. Malgré les risques, les propriétaires continuent à planter des eucalyptus, qui poussent très vite et représentent une source de revenus non négligeable. « Nous continuons à avoir des problèmes avec notre forêt en raison des espèces, et de le taille des parcelles qui ne favorisent pas leur gestion », a déclaré à l’AFP Domingos Xavier Viegas, professeur à l’université de Coimbra, spécialisé dans l’analyse des feux de forêt.
LQ/AFP