L’ancien président socialiste portugais Mario Soares, âgé de 92 ans, a été hospitalisé mardi à Lisbonne en raison d’une « aggravation générale de son état de santé » et se trouvait inconscient, selon des sources médicales et familiales.
Mario Soares « a été admis à l’aube à l’hôpital de la Croix-Rouge alors qu’il présentait des signes d’aggravation générale de son état de santé ». Il y est suivi « avec préoccupation », a déclaré à la presse le porte-parole de l’établissement, José Barata. « Des examens sont en cours, un diagnostic définitif n’ayant pas encore été établi. »
Son neveu Eduardo Barroso, un chirurgien réputé, a précisé dans l’après-midi que Mario Soares n’était « pas conscient » et qu’ « il n’aura pas besoin d’être placé en soins intensifs ». « Il faut voir comment va réagir un homme de 92 ans dans cette situation », a-t-il fait savoir aux journalistes postés à l’entrée de l’hôpital, rappelant que l’état de santé de son oncle avait déjà été « très fragilisé » par une encéphalite en janvier 2013, puis par le décès de son épouse en juillet 2015. Dès son retour d’un voyage à New York, l’actuel président Marcelo Rebelo de Sousa lui a rendu visite à l’hôpital où étaient déjà réunis ses proches.
Pourfendeur de l’austérité
Mario Soares, qui a contribué à l’avènement de la démocratie en 1974 puis à l’intégration européenne de son pays, est resté sur le devant de la scène politique portugaise pendant plus d’une quarantaine d’années. Figure historique du pays, il a été le fondateur du Parti socialiste portugais, ministre des Affaires étrangères, deux fois chef de gouvernement, président de la République de 1986 à 1996, et député européen.
Très actif jusqu’à un âgé avancé, il a pourfendu avec virulence les mesures d’austérité mises en œuvre par l’ancien gouvernement de centre droit pour assainir les finances du pays, sous assistance financière entre 2011 et 2014. Après le décès de son épouse Maria Barroso, il s’est toutefois peu à peu retiré de la vie publique. Affaibli par des problèmes de santé, il avait assisté en juillet à une cérémonie organisée en son honneur par le gouvernement socialiste, sans prendre la parole. Sa dernière apparition en public remonte à septembre dernier, à l’occasion d’un hommage rendu à sa femme.
L’ancien chef d’État a fêté ses 92 ans le 7 décembre.
Le Quotidien/AFP