Les autorités portugaises, confrontées à une sécheresse sans précédent, vont devoir doubler les livraisons d’eau par camion-citerne à Viseu, une commune de près de 100 000 habitants dans le nord du pays, a-t-on appris mardi auprès du gouvernement.
« Ces livraisons vont augmenter tout au long de la semaine, afin d’atteindre les 10 000 mètres cubes par jour », soit environ deux tiers des besoins quotidiens de cette capitale de district située à près de 300 km au nord de Lisbonne, a indiqué un porte-parole du ministère de l’Environnement. Les réservoirs du réseau de distribution de la ville sont déjà alimentés depuis le début du mois par une vingtaine de ces camions-citerne, venus pallier le bas niveau du barrage de Fagilde, tombé à entre 10 et 15% de sa capacité.
Le réservoir de Fagilde a notamment été utilisé cet été pour lutter contre les feux de forêts les plus meurtriers de l’histoire portugaise qui ont fait 109 morts en juin et en octobre, dont un restaurateur de 51 ans résident du Luxembourg.
Le Portugal a connu le mois d’octobre le plus chaud depuis 1931, date des premières données comparables dont dispose l’Institut météorologique portugais (IPMA). « Le pays n’avait jamais connu une sécheresse comme celle-ci dans la mesure où elle s’est nettement aggravée pendant le mois d’octobre, une période de l’année où normalement la situation s’améliore », selon Fatima Espirito Santo, climatologue à l’IPMA. « Les températures enregistrées depuis le printemps ont été très élevées et, pendant l’été, il a plu environ le tiers de la moyenne. »
Alors que l’ensemble du territoire continental portugais est frappé par une sécheresse « sévère » ou « extrême », la probabilité d’un retour de la pluie était très basse au moins jusqu’au 21 novembre, selon les prévisions de l’IPMA. « La situation de Fagilde est la plus préoccupante, car il n’y a de l’eau que pour un mois de consommation, mais le Portugal ne se retrouvera pas sans eau », a assuré le ministre de l’Environnement, Joao Pedro Matos Fernandes, dans un entretien à la télévision SIC. D’autres bassins au niveau préoccupant disposent de réserves pour au moins un an de consommation, a-t-il ajouté.
Le Quotidien/AFP