Le géant d’état Enea a donné lundi son ultime feu vert à la construction d’une centrale à charbon d’une capacité d’environ 1 000 mégawatts, selon un communiqué, malgré les protestations des écologistes et alors que la Pologne s’apprête à accueillir le COP24 sur le climat en décembre.
L’Enea construira cette centrale à Ostroleka, une ville à 120 kilomètres au nord de Varsovie, située aux portes de la région des lacs et forêts de Mazurie, avec le groupe Energa, appartenant également au Trésor polonais, et qui a déjà donné son accord à ce projet.
La construction de cette centrale a été accordée en avril à un consortium formé de GE Power et Alstom pour un coût de plus de 6 milliards de zlotys (1,4 md EUR). Selon des annonces antérieures, la centrale utilisera 3 millions de tonnes de charbon par an provenant des mines de Silésie (sud) et sa construction pourrait être lancée dès octobre. Le charbon reste la principale ressource énergétique en Pologne. L’an dernier, les mines polonaises ont extrait 65,5 millions de tonnes de charbon.
L’investissement confirme la volonté du gouvernement conservateur de Droit et Justice (PiS) d’axer sa politique énergétique sur le charbon au détriment des sources renouvelables. Environ 100 000 personnes sont employées aujourd’hui dans le secteur du charbon en Pologne, pays qui produit 90% de son électricité dans les centrales à charbon et à lignite.
Taux de pollution de l’air parmi les plus élevés d’Europe
Régulièrement, le taux de pollution de l’air en Pologne est parmi les plus élevés d’Europe et selon les estimations citées par le ministère de l’Entrepreneuriat et de la Technologie, environ 40 000 Polonais meurent chaque année à cause de la pollution. L’Agence européenne de l’environnement parle elle de 50 000 décès annuels, pour une population de 38 millions d’habitants. Selon les organisations écologistes, la construction de la nouvelle centrale à Ostroleka est un « projet politique » et qui ne sera jamais rentable malgré les aides de l’État polonais. En décembre, la Pologne accueillera à Katowice, au coeur de la région minière de Silésie (sud), la conférence COP24 sur le climat.
AFP
Après sa livraison, ils vont peut-être pouvoir fermer d’autres centrales plus polluantes. Les polonais réfléchissent aussi.