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Polindex 2025 : les citoyens demandent une démocratie plus participative


L’étude a également analysé les positions des résidents de manière plus détaillée selon leur sexe, leur âge et leur nationalité.

Citoyens luxembourgeois et étrangers font front commun pour afficher leur défiance envers les partis politiques et réclamer une participation plus active au processus démocratique.

«Le citoyen luxembourgeois est très attaché au modèle économique de son pays. Il se soucie des inégalités économiques, de la hausse des prix, de maintenir l’ordre dans le pays et d’assurer la croissance économique.

Son rapport aux partis politiques, pas à la politique en général, est distancié et critique», résume Philippe Poirier, titulaire de la chaire en études parlementaires à l’université du Luxembourg, lors de la présentation des conclusions de l’étude Polindex 2025.

Réalisée auprès de 1 637 résidents, dont 1 108 électeurs et 529 étrangers, par l’institut de sondage Ilres, elle examine entre autres le climat socio-économique, les habitudes politiques, la confiance en les institutions du point de vue des citoyens luxembourgeois et des résidents étrangers.

Davantage de consultations

On y lit également que le citoyen luxembourgeois est préoccupé par la protection de l’environnement ou la garantie de la liberté d’expression. Contrairement à son voisin d’origine étrangère qui est «beaucoup plus matérialiste», donc davantage préoccupé par sa qualité de vie et l’avenir de ses enfants.

Si le citoyen luxembourgeois voit son confort s’émousser, le résident étranger est optimiste et envisage le Grand-Duché comme «un pays de cocagne».

Nos deux habitants du Luxembourg se rejoignent en ce qui concerne leur vision de la politique et de sa pratique, malgré un léger décalage en matière de sensibilité politique. L’autochtone se plaçant au centre gauche de l’échiquier politique et l’immigré au centre droit.

Tous deux considèrent que la démocratie ne peut plus se limiter à des élections. Pas étonnant, selon le chercheur, «les résidents étrangers appartiennent pleinement à la société grand-ducale et leurs valeurs convergent de plus en plus avec celles des citoyens luxembourgeois».

En matière de politique, Luxembourgeois et résidents interrogés dans le cadre de l’étude souhaitent «davantage de consultations, une participation accrue aux réformes, le recours au référendum et un accès à la décision directe sur les lois essentielles, les révisions constitutionnelles et les traités de l’Union européenne».

Cela peut s’expliquer par un «sentiment d’impuissance» ressenti par les étrangers privés de vote ou ayant rapporté d’autres habitudes politiques dans leurs bagages. Ils sont 64 % à appeler «le droit de vote pour les étrangers» de leurs vœux, contre 40 % des Luxembourgeois.

La confiance ne règne plus

Les deux communautés reprochent aux politiciens de ne pas être «attentifs à leurs préoccupations», voire d’être «déconnectés et éloignés des réalités quotidiennes», et attendent du changement de la part des élus.

L’étude avance ainsi que 67 % des citoyens luxembourgeois (57 % chez les étrangers) pensent que les responsables politiques ne se préoccupent pas de leurs opinions. Ces derniers devront à l’avenir travailler à créer des ponts entre eux et les habitants du Luxembourg pour venir à bout de la méfiance existante.

Les critiques envers les représentants politiques sont très sévères. De plus en plus, selon Philippe Poirier, «depuis la polarisation dans la société luxembourgeoise au début des années 2010» qui a abouti à une distanciation face à la politique nationale et européenne.

35 % des citoyens luxembourgeois et 46 % de résidents étrangers interrogés estiment qu’aucun parti politique ne sera capable de relever les défis de la société actuelle et affichent une grande méfiance envers les politiques.

Polindex révèle que la CNS, le système judiciaire et l’armée sont les institutions en lesquelles la population a le plus confiance.

Claude Wiseler, présent lors de la présentation de l’étude, a lui aussi déjà constaté «ce phénomène depuis des années». Il a appelé les hommes et les femmes politiques à être plus présents et ouverts à la discussion. Il ne souhaite cependant pas lui-même tirer de conclusions directes des résultats des études. «Les différents partis politiques pourront en tirer les conclusions qui s’imposent.»

Le président de la Chambre des députés reconnaît l’importance de l’étude, qui permet d’obtenir des informations importantes sur les opinions de la population et aide à mieux comprendre et interpréter les grandes tendances sociétales et les réactions des citoyens ainsi que les évolutions de la société.

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