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Police locale : «Ils effectuent un travail de police habituel»


La police locale «sera perçue de manière positive, car pas mal de citoyens seront contents de voir davantage d’agents patrouiller dans leur quartier», affirme Marlène Negrini. (Photo: archives Editpress/Alain Rischard)

Marlène Negrini, la présidente du syndicat de la police SNPGL, évalue le nouveau dispositif de police locale. Elle se dit globalement satisfaite par les contours du projet pilote lancé lundi.

Après pas mal d’interrogations, le projet pilote d’une police locale est lancé. Comment jugez-vous le concept retenu ?

Marlène Negrini : En fait, les agents mobilisés ne font rien d’autre que d’exécuter la mission qui incombe à des polices de zones urbaines comme le sont Luxembourg-Ville ou Esch-sur-Alzette. Le surplus d’agents recrutés a été réparti à travers le pays. Dans la capitale, plusieurs commissariats ont bénéficié de ces recrues. Si je prends l’exemple de la Ville-Haute, deux agents seront choisis dans ce réservoir pour assumer pendant une journée une mission de police locale. La seule différence par rapport à un autre policier est le port du brassard spécifique. En soi, ils effectuent un travail de police habituel, mais en montrant une présence renforcée.

Cette présence renforcée est donc également considérée comme un atout par votre syndicat ?

Les agents sont censés patrouiller à pied ou à vélo. Le brassard leur donne également davantage de visibilité. Les citoyens peuvent ainsi les identifier comme des policiers qui ne seront pas envoyés sur d’autres interventions. Ils seront plus accessibles pour prendre contact.

Un récent audit interne est arrivé à la conclusion que le travail de prévention faisait défaut. Est-ce que la police locale pourra contribuer à améliorer ce déficit?

Vu la présence renforcée de policiers, on ne verra plus certains phénomènes dans les rues. Cela ne résoudra pas le problème en soi. Il n’y aura qu’une délocalisation. Mais, courant 2025, le corps va profiter d’un surplus d’agents encore plus important, ce qui permettra d’aller plus loin. En attendant, il faudra voir comment les gens vont accueillir cette nouvelle unité de police locale. Je pense qu’elle sera perçue de manière positive, car pas mal de citoyens seront contents de voir davantage d’agents patrouiller dans leur quartier. Des bilans intermédiaires seront dressés tous les mois avant le bilan final en fin d’année.

Les citoyens seront contents de voir davantage d’agents patrouiller

Le nombre de policiers mobilisés semble assez réduit par rapport aux grandes attentes. Voyez-vous aussi cette disproportion ?

Il faut savoir que ce sont les bourgmestres respectifs qui, en concertation avec les directeurs régionaux, ont convenu du besoin en patrouilles. À Esch-sur-Alzette, la demande s’est limitée aux quatre agents qui seront désormais déployés.

En tant que syndicat, vous croyez donc que ce projet pilote aura un réel impact sur le terrain ?

Nous avons déjà vu que le dispositif spécial déployé autour de l’interdiction de la mendicité a produit ses effets. La mobilisation de davantage de patrouilles en journée pourra assurer une meilleure visibilité de la police par rapport à ce qui était le cas jusqu’à présent.

Il ne devrait pas y avoir de cafouillages au niveau de la hiérarchie. Êtes-vous rassurée, sachant qu’au départ, il avait été évoqué que les bourgmestres auraient une autorité sur les agents locaux ?

Je pense qu’au début, cela avait été mal présenté, ou nous l’avions tous mal compris. Dans les faits, il est devenu dès le départ très clair que les agents mobilisés pour la police locale resteraient des policiers à part entière, placés, dont le chef hiérarchique reste le directeur général et non pas le bourgmestre. Il reviendra bien au directeur régional d’agir comme intermédiaire avec les bourgmestres respectifs.