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Police grand-ducale : le 113 se modernise


Quatre équipes se relayent 24 h/24 pour réceptionner les appels du 113. (Photo : hervé montaigu)

Le ministre des Affaires intérieures a présenté les nouveaux locaux et équipements du Centre d’intervention national chargé de recueillir les appels du 113. Sa rénovation s’inscrit dans une volonté plus globale de moderniser la police.

Devant les seize écrans de contrôle qui diffusent des images de la circulation, de caméras de surveillance ainsi qu’une carte du Luxembourg, quelques policiers et civils s’affairent sur leurs ordinateurs. Alors que certains répondent à des appels d’urgence, d’autres sont occupés à rentrer les données des incidents rapportés ou à envoyer une patrouille pour intervention.

Dans la nouvelle salle du Centre d’intervention national (CIN) 113, l’ambiance est des plus studieuses. Une nécessité pour l’équipe qui doit trier les centaines d’appels qui arrivent chaque jour à leur standard et apporter la réponse adéquate. Une mission stressante qui depuis environ un mois maintenant est remplie dans de toutes nouvelles conditions, plus modernes et mieux adaptées aux tâches de cette équipe.

Et il était temps pour les équipes du CIN de changer d’environnement. Créé dans les années 80, le premier centre d’intervention a déménagé en 2011 à la Cité policière Grand-Duc-Henri. Si une première rénovation partielle a eu lieu en 2023, les bureaux ne permettaient plus aux équipes de répondre aux missions du CIN. «Les équipes manquaient de place et le matériel était obsolète», précise le directeur général de la police, Pascal Peters.

Un budget de 5,5 millions d’euros a donc été débloqué pour améliorer les conditions de travail des 59 personnes qui officient au CIN. Le nouvel environnement a été complètement repensé avec de nouveaux bureaux, une surface plus vaste, des plafonds plus hauts ou encore des vidéoprojecteurs de meilleure qualité. Mais la rénovation ne s’est pas arrêtée au 113.

Le poste de commandement opérationnel (PCO) a lui aussi fait peau neuve et bénéficie dorénavant de locaux plus adaptés à ses besoins. Utilisé lors d’événements importants, qu’ils soient prévisibles (comme une visite d’Etat) ou non (dans le cas d’une inondation par exemple), celui-ci permet à la police de suivre les opérations de grande envergure et de coordonner les unités sur le terrain. «Le covid nous a obligés à repenser toute la chaîne, continue Pascal Peters. Le PCO était par exemple encore doté de sources vidéo analogiques. Il a fallu revoir le système.» Avec une superficie plus importante, des postes de travail supplémentaires et des équipements plus modernes, le nouveau PCO est plus en phase avec les opérations de la police.

Une nouvelle unité pour 2026

L’inauguration des CIN et PCO a aussi été l’occasion pour la police de présenter sa nouvelle plateforme d’échange d’images et de vidéos. Elle pourra être activée en cas d’incident majeur (comme une attaque terroriste) pour permettre aux citoyens d’envoyer des preuves numériques. Alors qu’aujourd’hui, n’importe qui peut prendre des photos ou des vidéos d’un événement important, voire dramatique, l’idée est d’utiliser ces témoignages pour aider le travail de la police. «Nous en avons besoin dès le début pour avoir une vue plus générale et intervenir au mieux», explique Pascal Peters. Cette plateforme sera accessible via un formulaire en ligne. «Les données personnelles seront facultatives. il ne sera pas nécessaire de donner son identité, sauf si l’on souhaite témoigner par la suite.»

Enfin, le nouveau groupe de support opérationnel (GSO) a également été mis en avant. Lui aussi doit permettre à la police d’agir plus efficacement. Lancé dès le 1er janvier, celui-ci sera un nouveau maillon entre les patrouilles de police quotidienne et l’unité spéciale de la police (USP). Il servira pour des besoins opérationnels plus complexes et renforcera la présence des forces de l’ordre sur le terrain. Ces unités pourront surveiller les points sensibles et infrastructures critiques, mais également intervenir dans les situations dépassant les patrouilles traditionnelles.

Avec une structure flexible (deux à trois équipes par roulement), le GSO pourra être déployé sur l’ensemble du territoire et apporter son soutien lors de situations à risque (rébellion, violences domestiques…). Il pourra aussi stabiliser une scène avant l’arrivée de l’USP. Cette nouvelle unité sera équipée pour la première fois au Luxembourg de tasers. «Le rôle du taser est de protéger les policiers et d’être un moyen de dissuasion», note le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden. Cette première phase servira de test pour déterminer si une généralisation des tasers à d’autres unités de police est pertinente.

Les policiers du GSO pourront intervenir rapidement sur l’ensemble du territoire pour toutes sortes de situations. (Photo : hervé montaigu)

Le CIN en chiffres

Un budget de 5,5 millions d’euros
Quatre équipes de 6 à 8 personnes
139 000 appels au 113 en 2024 (380 par jour)
70 000 appels des partenaires internes et externes (190 par jour)
120 000 fiches ELS (Einsatzleitsystem) ayant mené à un suivi policier

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